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Le roi se meurt, lettres persanes

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Par   •  17 Juillet 2017  •  Dissertation  •  7 349 Mots (30 Pages)  •  624 Vues

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NTRODUCTION

 

a)       Présentation du texte.

L’extrait dont nous faisons la lecture linéaire est tire d’un roman épistolaire, Les Lettres persanes, paru en 1721 sous la Régence (période de l’histoire de France où, après la mort de Louis XIV, son successeur, son arrière-petit-fils Louis XV, n’exerce pas encore le pouvoir [un roi de France ne peul exercer le pouvoir avant quatorze ans], mais le délègue à Philippe d’Orléans, qui est Régent de France durant sa minorité).

À l’époque, les idées évoluent : le classicisme (qui s’accommode très bien de la monarchie absolue et, dans le domaine religieux, du monopole de la religion catholique) est sur le point de laisser la place au mouvement des Lumières (qui s’attaque à l’Église catholique et sont partisans d’une monarchie constitutionnelle, comme en Angleterre), dont les membres recevront le nom de « Philosophes ».

 Il est toutefois dangereux de critiquer ouvertement les pouvoirs en place car on risque de se retrouver à la Bastille ou dans une autre prison. Un subterfuge fréquent utilisé par les philosophes  sera de faire observer la société française par les yeux d’un étranger venu d’un pays lointain et n’ayant aucun rapport avec l’Europe et de lui faire émettre des critiques : il sera toujours possible de dire que ces critiques sont ridicules et proviennent de quelqu’un qui n’a pas encore eu le temps de reconnaître la supériorité des mœurs et des institutions françaises.

Montesquieu (1789-1755) est surtout connu pour son ouvrage de réflexion politique De l’esprit des lois, paru en 1748. Mais, auparavant, il avait écrit Les lettres persanes, où, en 150 (à l’origine) lettres, il met en scène deux Persans, Usbeck  et Rica, qui visitent une partie de l’Europe, et plus particulièrement la France et font part de leurs découvertes et de leurs impressions à leurs amis restés au pays. Le  roman est publié au printemps 1721 à l’étranger, à Amsterdam aux Pays-Bas de façon anonyme : Montesquieu, par prudence, se présente longtemps comme un simple traducteur.

b)       Situation de l’extrait.

Cette lettre est la trente-huitième lettre des Lettres persanes : elle se situe à la fin du premier tiers du livre, alors que Rica séjourne à Paris. Elle est adressée à son ami Ibben.

c)       Idée directrice du texte.

Il y est question du statut des femmes. Doivent-elles être les égales de l’homme ou leur être soumises ?

d)       Plan de l’extrait.

Cet extrait est composé de deux grandes parties, dont l’idée directrice est clairement marquée par l’emploi d’une phrase emphatique au début de chacune d’elle (« C’est une grande question, parmi les hommes, de savoir s’il est plus avantageux d’ôter aux femme la liberté, que de la leur laisser », ll. 1 à 3 ;  « C’est une autre question de savoir si la loi naturelle soumet les femmes aux hommes. », ll. 29-30). Tout le texte est encadré par plusieurs  éléments de la lettre canonique.

 

 

 

ÉTUDE DU TEXTE

 

I.                     L’en-tête.

 L’en-tête comprend :

–          le nom de l’émetteur de la lettre : « Rica » ;

–          celui de son destinataire : « Ibben » ;

–          le lieu où se trouve le destinataire : « Smyrne », une ville de Turquie (actuellement Izmir).

Les patronymes et le choix du lieu dénotent l’Orient et ont pour but de créer un effet d’exotisme.

 

 

 

II.                    Première partie : faut-il accorder la liberté aux femmes  (l. 1 à 22) ?

 

a)       L’introduction (ll. 1 à 5).

L’introduction se compose de deux parties : la problématique (ll. 1 à 3) et l’annonce du plan (ll. 3-4).

 

● La problématique (ll. 1 à 3).

L’importance de la  problématique qui est traitée dans la première partie est présentée à l’aide d’une phrase emphatique (« C’est une grande question, parmi les hommes, de savoir », ll. 1-2), qui met en valeur l’importance de la question, indiquée également par l’emploi de l’adjectif qualificatif à valeur intensive « grande » (l. 1).

Elle est exposée à l’aide d’une proposition interrogative indirecte (« s’il est plus avantageux d’ôter aux femmes la liberté, que de la leur laisser », ll. 2-3).

 Il s’agit de résoudre une alternative présentée par une antithèse (« d’ôter aux femmes la liberté que de la leur laisser », ll. 2-3) ; cette antithèse est également un chiasme (« d’ôteaux femmes la liberté que de la leur laisser », ll. 2-3). [Ce chiasme est complexe, puisqu’au lieu de la forme canonique du chiasme ABBA, il présente la forme ABCCBA.]

 

● L’annonce du plan (ll. 3-4).

Le plan annonce un raisonnement dialectique : « il y a bien des raisons pour et contre », l. 4).  [On présente la thèse et l antithèse, et ensuite, soit on déclare laquelle des thèses en présence est vraie, soit on débouche sur une synthèse, soit on déclare que le problème est insoluble.]

 

b)       Le débat (ll. 4 à 18).

Dans le passage qui va de la ligne 14 à la ligne 22, on a un  raisonnement dialectique : on pèse le pour (thèse défendue par « les Européens », l. 4)  et le contre (thèse défendue par « les Asiatiques », l. 6).  Dans ce débat, Rica semble se ranger, avec Ibben, du côté des partisans de la seconde thèse, en rappelant, à l’aide du déterminant possessif de la première personne du pluriel (« nos Asiatiques », l. 6) leur appartenance commune au monde de l’Orient.

Le débat porte sur trois points :

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