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Le personnage de l'infante dans Le Cid

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Par   •  13 Janvier 2019  •  Étude de cas  •  1 227 Mots (5 Pages)  •  4 221 Vues

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Le personnage de l’Infante dans

Le Cid

Le Cid, tragi-comédie culte du XVII° siècle rédigée par Corneille, est une pièce en cinq actes et en alexandrins. Narrant le récit des amants Don Rodrigue et Chimène, elle introduit nombre de personnages qualifiés comme « secondaires » mais ayant une place tout aussi primordiale dans la continuité de l’histoire. Le personnage de l’Infante, duquel nom se définit infant: titre donné aux enfants des rois d'Espagne et du Portugal qui n'étaient pas les aînés (dans la pièce l’Infante est la fille du roi Don Fernand du Portugal), est probablement l’un des plus intriguants tout autant par son parallélisme avec les déboires des amants Don Rodrigue et Chimène, que par les interprétations qu’on peut lui accorder selon différents points de vue.

Ainsi l’on pourrait se demander quels rôles a ce personnage et de quel manière se démarque-t-elle d’autres personnages qualifiés comme « secondaires » .

Le personnage de l’Infante apparait peu de fois dans le récit, particulièrement a chaque rebondissement dans l’intrigue. Les scènes où elle prend la voix lui sont consacrées a son entière personne et retiennent ainsi l’attention, quand bien même elle garde le statut de « personnage secondaire ». L’Infante apparait dès la scène deux du premier acte, on apprend ainsi que Chimène serait un de ses confidentes (« aujourd’hui pour me voir elle attend un peu tard et que mon amitié se plaint de sa paresse»), ce qui la lie automatiquement avec l’intrigue et l’un des deux personnages principaux. Prenant régulièrement des nouvelles des deux amants elle serait même responsable de la rencontre entre eux deux (« Elle aime don Rodrigue, et le tient de ma main »). On voit là une figure presque maternelle

(« je dois prendre interêt à voir finir leurs peines ») avec nombre d’élocutions mélancoliques (« l’amour est un tyran qui n’épargne personne »). Cela contraste toutefois avec l’annonce de son amour pour Don Rodrigue (« Cet amant, ce cavalier que je donne, je l’aime »). Cet « je l’aime » est d’autant plus fort et cruel qu’il est séparé des autres vers et en constitue un en lui-même étant seul sur sa ligne et concluant la prise de parole de l’Infante. Nous remarquerons par ailleurs la dimension tragique qui se tresse autour de l’intrigue, deux femmes aimant le même homme, et l’Infante étant l’un d’elle ayant autant plus contribué a la rencontre entre celui qu’elle aime et Chimène. De par son statut d’Infante on se rend également compte de l’impossibilité pour elle d’aimer ouvertement Don Rodrigue, étant d’un classe inférieure.

On la retrouve plus tard dans la scène deux de l’acte trois consolant Chimène de la mort du père de celle-ci (elle reprend là son statut quasi-maternel, se défaisant ainsi de sa passion pour Don Rodrigue): « Apaise, ma Chimène, apaise ta douleur (...) ton bonheur n’est couvert que d’un peu de nuages ». Elle joue là un double

jeu, mettant de coté son amour pour consoler son amie (« Il est trop amoureux pour te vouloir déplaire ; Et deux mots de ta bouche arrêtent sa colère »). Toutefois se retrouvant seule avec sa servante deux scènes plus tard, elle changera radicalement son discours (« et leur division dans mon esprit charmé jette un plaisir secret »).

Elle reprendra la parole après les exploits de Don Rodrigue contre les Maures pour plaider en sa faveur auprès de Chimène, mais également après réconciliation des deux amants, où elle s’écartera définitivement de Rodrigue, arguant que c’est plutôt « Le Cid que j’aime » et non simplement Don Rodrigue. Toutefois, tout du long jusqu’à la fin du récit elle ne confessera ses sentiments jamais qu’à sa servante Leanor. Se plaignant toujours et considérant l’amour comme une chose à éviter (« ma plus douce espérance est de perdre l’espoir » l’espoir alimentant

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