Evolution du personnage de Néron dans la pièce de théâtre Britannicus de Racine

Evolution du personnage de Néron dans Britannicus

Au début de la pièce, la mère de Néron, Agrippine, s’adresse à Albine, lui confiant ses craintes et ses sentiments quant à Néron. Elle sent que Néron est en train de mal tourner, il cesse de lui parler, de lui demander conseil et Agrippine se sent de plus en plus impuissante : V.7 « Les chagrins qu’il me cause » ; v.10 « Contre Britannicus Néron s’est déclaré » ; v.11 « L’impatient Néron ne cesse de se contraindre » ; v.12 « Las de se faire aimer, il veut se faire craindre » ; v.14 « Je sens que je deviens importune à mon tour ». On peut voir ici que Néron cherche à se détacher de l’autorité de sa mère pour gouverner selon son propre gré. Il a pourtant gouverné Rome d’une très bonne manière depuis qu’il est sur le trône et Albine ne pense pas que cela puisse changer : v.25-26 « Depuis trois ans entiers, qu’a-t-il dit, qu’a-t-il fait Qui ne promette à Rome un empereur parfait ? » ; v.28-29 « Il la gouverne en père. Enfin, Néron naissant A toutes les vertus d’Auguste vieillissant ». Agrippine craint tout de même que son fils ne sorte du droit chemin en régnant seul, car il était jusqu’à présent un empereur juste et bon et ceci est en train de changer. v.33 « Mais crains que l’avenir détruisant le passé Il finisse ainsi qu’Auguste a commencé » ; v.35 « Il se déguise en vain : je lis sur son visage Des fiers Domitius l’humeur triste et sauvage ». Néron vient justement de faire enlever Junie, la bien-aimée de Britannicus : v.55-56 « Fait enlever Junie au milieu de la nuit ; Que veut-il ? Est-ce haine, est-ce amour qui l’inspire ? », ce qui confirme les craintes d’Agrippine. Un jeu se met en place dans lequel Néron et sa mère essaie de prendre l’autorité l’un sur l’autre, prouvant la volonté de Néron de gouverner seul : v.73 « Néron m’échappera si ce frein ne l’arrête » ; v.74 « Je le craindrois bientôt, sil ne me craignoit plus ». Ce qui alarme Agrippine, c’est qu’avant son fils lui obéissait au doigt et à l’œil : v.91-92 « Non, non, le temps n’est plus que Néron, jeune encore, Me renvoyait les vœux d’une cour qui l’adore, » ; v.97 «Néron de sa grandeur n’était pas enivré » et désormais il a pris goût au pouvoir : v.100 « Où Néron fut lui-même ébloui de sa gloire » et il n’écoute plus sa mère mais Burrhus et Sénèque et semble manipulé : v.113-114 « L’ombre seul m’en reste, et l’on implore plus Que le nom de Sénèque et l’appui de Burrhus » ; v.120 « Sa réponse est dictée, et même son silence ». Dans la scène suivante, envoie Burrhus s’adresser à Agrippine à sa place : v.129 « Au nom de l’Empereur j’allois vous informer » et Néron continue d’éviter le contact avec sa mère : v.134 « César pour quelque temps s’est soustrait à nos yeux ». Plus tard, Burrhus déclare : v.180 « Ce n’est plus votre fils, c’est le maitre du monde », Néron commence donc a prendre conscience de son pouvoir. Il essaye donc d’affirmer celui-ci (d’abord en se détachant de sa mère outragée) puis en enlevant Junie pour faire souffrir a son rival Britannicus qu’Agrippine soutient (v. 245 à 250 et v.258 à 260), ce qui montre que Néron est en train de devenir quelqu’un qui n’a pas peur de faire souffrir les gens pour obtenir ce qu’il veut. Il devient de plus en plus autoritaire

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