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Le neveu de Rameau Diderot

Fiche de lecture : Le neveu de Rameau Diderot. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Juin 2022  •  Fiche de lecture  •  2 338 Mots (10 Pages)  •  211 Vues

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NAMEKONG JONATHAN 1e7 Lundi 2 Novembre

LE NEVEU DE RAMEAU, DIDEROT

Tout d’abord, nous parlerons des caractères distincts des deux personnages, puis nous verrons une définition d'un homme de génie, ensuite nous verrons l'éducation portée sur la morale de Diderot, puis nous remarquerons que le roman est mis en scène et enfin nous aborderons la conception du bonheur.

PERSONALITES CONTRADICTOIRES

Diderot introduit son oeuvre en présentant le personnage de "Moi", un philosophe, penseur et raisonnable en pleine déambulation, promenade quotidienne : « c'est mon habitude d'aller sur les 5 heures du soir me promener au Palais-Royal. » (p.45). Diderot montre que cette déambulation favorise la réflexion : « J'abandonne mon esprit à tout son libertinage, [...], comme on voit dans l'allée de Foy nos jeunes dissolus marcher sur les pas d'une courtisane, [...], quitter celle-ci pour une autre, [...], Mes pensées, ce sont mes catins » (p.45). Dans cette comparaison suivie d'une métaphore, Diderot montre qu'il se fait péripathéticien, puisqu'il exerce sa pensée sans cesse en mouvement, ce qui avertit le lecteur qu'un dialogue où les idées se croisent et se succèdent va dérouler. Diderot montre ainsi l'héritage de Socrate. Cela montre donc que Diderot se met en scène dans ce personnage. Dans ce dialogue, le philosophe ne détient pas le monopole de la parole. Il se fait maïeutique, puisqu'il fait parler : « le neveu de ce musicien célèbre qui nous a délivrés du plain-chant de Lulli » (p.48). Il cherche à le pousser plus en avant dans ses réflexions, de sorte que ce dernier développe sa pensée. Il vient aussi recentrer la conversation. Diderot le présente comme un personnage original , excentrique, cynique, fanfaron, extravagant, immoral, provocateur et rempli de contradictions : « composé de hauteur et de bassesse, de bon sens et de déraison » (p.46). Diderot a créé de toute pièce un être suffisamment original, complexe et paradoxal pour lui servir d’interlocuteur durant ce dialogue. Et suffisamment large d’esprit et porteur de qualités antithétiques qui lui permettent de lancer n’importe quel débat. Diderot cherche implicitement, en le créant, à critiquer la norme à travers lui. Diderot le qualifie de fou sage, car il le voit bien figurer : « à coté d'un César, d'un Marc Aurèle, d'un Socrate » (p.50), alors que le neveu s' identifie plutot à : « Diogène et Phryné » (p.50), dont la morale est plus dissolue et effrontée. Diderot ne partage pas sa manière de penser, mais il respecte son raisonnement. Tandis que le neveu vient mépriser les habitudes du philosophe : « et que faites-vous ici parmi ce tas de fainéants? est-ce que vous perdez aussi votre temps à pousser le bois » (p.49), ce qui montre que le neveu est parasite, bohème, matérialiste : « J'aimerais autant etre gueux que de posséder une grande fortune, sans aucune de ces jouissances. » (p.55) et amateur de paradoxes. Il relève de l'hédonisme contrairement au philosophe qui est épicurien.

HOMME GENIAL

La conversation sur la question du génie. Selon le neveu de Rameau, la médiocrité n’a pas sa place dans les arts nobles tels que les échecs, les dames, la poésie, l’éloquence et la musique : « À quoi bon la médiocrité dans ces genres » (p.49), qui sont faits pour les : « hommes sublimes »  Le philosophe pense en revanche que pour faire ressortir l’homme de génie, il faut que celui-ci soit entouré d’hommes médiocres car le génie se trouve pas dans une caste sélectionnée par sa haute naissante mais dans la multitude : « il faut qu'il y ait un grand nombre d'hommes qui s'y appliquent, pour faire sortir l'homme de génie. Il est dans la multitude. » (p.49). Le neveu prend exemple sur son propre oncle, dont il tire une définition de l’homme d’exception. Cet oncle, certes, est très bon voire remarquable dans un domaine,mais bien médiocre dans les autres : « C'est un philosophe dans son espèce. Il ne pense qu'à lui ; le reste de l'univers lui est comme d'un clou à soufflet » (p.50). Il fait preuve d'un égoïsme sans limite. Le neveu montre aussi qu'un génie n'a besoin de se spécialiser que dans un seul domaine : « Ils ne sont bons qu'à une chose. Passé cela, rien. Ils ne savent ce que c’est d’être citoyens, pères, mères, frères, parents, amis. » (p.50). Le neveu est même convaincu que le Mal est arrivé sur terre par la faute d’un homme de génie comme il le dit lui-même : « les gens de génie sont détestables, et que si un enfant apportait en naissant, sur son front, la caractéristique de ce dangereux présent de la nature, il faudrait ou l'étouffer, ou le jeter au cagnard. » (p.51). Diderot pense tout autrement. Les génies sont pour lui des êtres singuliers nécessaires qui nous font honneur et seront considérés a posteriori comme les bienfaiteurs du genre humain. Le mensonge, que le neveu dit utile, peut l’être mais serait nuisible à long terme : « » (p.51), alors que la vérité, elle, est utile à long terme et nécessaire, même si elle peut nuire sur le moment : « Mais Racine ? celui-la certes avait du génie, et ne passait pas pour un trop bon homme. » (p.53). Donc le génie est toujours digne de vénération même s’il peut être couvert d’opprobres passagers mais c’est celui qui se prononce contre le génie qui est à blâmer : « mais il n'est pas assez décidé que ce soit un homme de génie » (p.53). Racine a fait souffrir des hommes qui ne sont plus mais il continue, des siècles plus tard, à émouvoir et à faire ressentir bien des choses : « Dans mille ans d'ici, il fera verser des larmes ; il sera l'admiration des hommes, dans toutes les contrées de la terre. » (p.55). Selon le philosophe, il faut faire confiance à la nature qui a donné du génie à des hommes qui ne sont pas forcément d’une nature bonne : « Il a fait souffrir quelques etres qui ne sont plus ; auxquels nous ne prenons presque aucun intéret ; nous n'avons rien à redouter ni de ses vices ni de ses défauts. » (p.55). Le génie, tout comme l’homme, est constitué du Mal et du Bien : « Mais pesez le mal et bien. » (p.55) Donc vouloir que tout soit parfait, c’est nier sa propre existence.

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