"Le Tartuffe" de Molière

Commentaire littéraire

Darcel Lisa 2nd 8

        En 1669, Molière, un comédien dramaturge français, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, écrit la version définitive d'une comédie classique : « Le tartuffe ». Il s'agit d'une pièce de théâtre écrite en cinq actes et en alexandrins. Molière écrit cette pièce dans une France dirigée par Louis XIV et dans un contexte de courants religieux tels que le protestantisme, le jansénisme ou encore le parti dévot. Dans cette œuvre Molière s'attaque aux directeurs de conscience qui utilisent la religion pour manipuler les autres. Ici, à travers Tartuffe, le personnage éponyme de cette comédie signifiant aussi faux dévot qui prend place dans la famille d'Orgon, un bourgeois dans le but de séduire son entourage et d'en tirer profit.  Le texte étudié est un extrait de la cinquième scène de l'acte I. Nous nous demanderons en quoi l'ironie de Molière laisse paraître une morale ? Nous analyserons tout d'abord l'auto-portrait d'Orgon à travers le portrait de Tartuffe, puis nous étudierons l'ironie de Molière dans une deuxième partie.

I. A travers le portrait de Tartuffe, Orgon fait aussi son auto-portrait

a) Une emprise progressive

        Dès le début de l'extrait on remarque déjà l'emprise que Tartuffe a sur Orgon, on le voit  d'ailleurs en vers 5 par une aposiopèse. En effet, Orgon perd ses mots sous le coup de l'émotion. On peut aussi remarquer l'anaphore « […] Un homme... Un homme enfin. » qui montre aussi l'admiration qu'éprouve Orgon envers Tartuffe. Puis dès le vers 11 on comprend qu'il le considère comme sa famille de part l'énumération « […] frère, enfants, mère, et femme » Le vers 30 nous montre aussi l'emprise qui se fait petit a petit, « Je lui faisais des dons [...] » ce qui se réfère au système des indulgences. Ce qui nous montre déjà le caractère d'Orgon, un homme au grand cœur, prêt à accueillir un homme sans même vraiment le connaître.

b) La naïveté d'Orgon

        Cependant au vers 18 on commence à voir ressortir le vrai visage de Tartuffe, l'assonance en « i » du vers 18 jusqu'au vers 19 peut évoquer quelque chose d'aigu, de désagréable. Puis au vers 22 l'hypocrisie du personnage ressort puisqu'il va jusqu'à déconcentrer l'assemblée dans l'église. Au vers 26 on voit que Tartuffe a déjà ciblé sa victime « Et lorsque je sortais, il me devançait vite[...] » ce qui nous confirme donc son désintérêt envers la religion et donc son profil de faux dévot. Orgon ne semble pourtant n'y voir aucun mal, on peut donc sans aucun doute déclarer sa naïveté comme nous le prouve encore le vers 35 « Aux pauvres, à mes yeux, il allait le répandre » En effet il pense que les dons qu'il fait à Tartuffe vont lui servir à aider les pauvres. En réalité, le spectateur sait que Tartuffe va lui même profiter de ces dons. Le portrait de faux dévot pour Tartuffe nous montre aussi l'auto-portrait d'Orgon, qui est un homme sans méfiance, naïf, altruiste.

c) Le salut de son âme

        A partir du vers 30, on comprend qu'Orgon fait des dons à Tartuffe « Je lui faisais des dons [...] », ce qui se réfère, pour l'église, au système des indulgences. Nous avons ensuite, sous forme de discours direct la réaction de Tartuffe face à ces dons, et une anaphore « C'est trop, me disait-il, c'est trop [...] ». Orgon pensait que Tartuffe allait répandre cet argent aux pauvres (vers 35). On comprend alors qu'Orgon pense aussi faire le salut de son âme grâce à ces sortes d'indulgences, notamment au vers 36-37. Etant donné que ces indulgences, et donc le salut de son âme, ne se serait pas faites sans l'existence de Tartuffe, Orgon est admiratif envers lui, au point même d'être aveuglé. Notamment des vers 38 à 40, le spectateur comprend que Tartuffe fait comme une fausse défense de l'honneur de l'épouse d'Orgon, dans le but de la garder pour lui. Par cette naïveté, due a l'idée de faire le salut de son âme, on comprend aussi qu'Orgon est extrêment croyant.

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