Le Fil de Dominique Bomelli

L’extrait que nous allons étudier est tiré de la nouvelle Le Fil écrit par Dominique Bomelli en 2009. Dans ces lignes l’auteur nous décrit un passage de la partie de pêche avec son père. Bomelli parvient-il a réaliser son deuil par la littérature ? Dans une première partie nous étudierons comment l’écrivain exprime la relation avec son père, la renaissance par l’écriture et la littérature, dans une seconde le présage de la mort inévitable et l’acceptation du suicide de son père.

C’est par un souvenir d’une partie de pêche que l’auteur nous dévoile sa relation complexe et ambiguë avec son père. Le premier sentiment que l’auteur nous fait ressentir est un moment de complicité par le partage du savoir du père « Viens essayer avec ma canne […] Son père lui apprend a lancer »(L119 et L122), par cette transmission du savoir il y a une bienveillance paternelle, l’auteur renforce cette idée lorsque son père le félicite et vient créer un contacte physique avec lui « La main de son père est posée sur son épaule »(L127). Par la suite le père colérique s’exprime « Bravo ! […] Énerve... »(L135,136) dans ces lignes l’auteur exprime le mécontentement du père et son agacement, dans ce même passage il décrit aussi le détachement du père. « La main du père s’est crispée […] Le père a lâche son épaule »(L131 et L136) par ses phrases l’auteur nous transmet la déception, l’éloignement de son père. C’est la première étape du deuil de Bomelli les souvenirs qui refont surface et c’est un moment d’émotion.

L’auteur, durant tout l’extrait, va utiliser le double sens de nombreux mots fessant référence a l’écriture et la littérature lorsque qu’il dit « il l’ancre avec des bouts de branches mortes »(L112) il exprime une création a l’aide de ses souvenir, de son père mort et l’encre de son stylo qui lui permet de revenir dans le passé et faire revenir la figure paternelle en bloquant justement ce courant, il défit le temps. Dans cet extrait Bomelli nous montre qu’il est passé par deux étapes lors de la réalisation de ce passage, « d’un coup de poignet élégant, la ligne perce l’eau […] le bouchon décrit des courbes appliquées »(L124 et L128) représente sa facilité a écrire et à ramener son père de sa mémoire, il va transformer la ligne de pêche en la ligne d’écriture qu’il utilise pour le réanimer et l’on peut aussi pensé que le bouchon de pêche représente le bouchon de son stylo qui lui permet d’écrire. La deuxième étape par laquelle l’écrivain passe et celle ou « le bouchon s’agite […] La ligne se prend dans les arbres d’en face »(L131 et L134) lors de cette période l’auteur exprime sa difficulté à rédiger et a défier le temps, sa ligne d’écriture est bloquée de l’autre côté, celui des morts. Il n’a plus les capacités d’écrire.

Par le symbole du poisson Bomelli va venir parler de son père et de son envie de le pêcher, l’on peut supposer que l’auteur a choisi le poisson car, dans le Christianisme ce dernier est le symbole d’une vie nouvelle, d’une renaissance. Depuis le début de cet extrait ce poisson ne fait que fuir ou lui échapper «  je n’attrape rien […] le moulinet ne ramène que le vers »(L119 et L133) l’on voit que l’auteur n’arrive pas a repêcher son père du monde des morts

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