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La mort n'est pas à craindre

Commentaire de texte : La mort n'est pas à craindre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Mai 2013  •  Commentaire de texte  •  2 539 Mots (11 Pages)  •  659 Vues

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· “La mort n'est pas à craindre” : §3 à 5.

Ce passage débute par une affirmation simple dans sa forme : “la mort n'est rien pour nous”. Il s'agit une

nouvelle fois de montrer que les hommes se tourmentent pour des motifs imaginaires : une analyse rationnelle

devant permettre de les en débarrasser. La démonstration de cette affirmation suit : si la mort n'est rien pour

nous c'est parce qu'un bien ou un mal doivent être objet de sensation (revoir page 1, remarques sur celle-ci);

or, par définition, la mort est absence de sensation; donc c'est un non-objet, on n'en fait jamais l'expérience; en

ce sens, elle n'est rien. La phrase suivante va plus loin en affirmant que cette idée a pour conséquence “que

nous apprécions mieux les joies que nous offre la vie”. La pensée de la mort pourrait donc être autre chose

qu'attristante ? Cela passe évidemment par une acceptation par l'homme de sa finitude. Notons qu'acceptée ou

non elle est de toutes façons un fait, une donnée de la condition humaine. Nous avons donc le choix entre accepter

cette condition ou non, mais, dans ce dernier cas, nous faisons le choix de l'illusion : nous pouvons toujours

forger des chimères, imaginer une vie de l'âme après la vie (impossible dans l'épicurisme); ce faisant

nous renonçons au rationalisme. Ce n'est pas l'option d'Épicure. Mais il ne choisit pas la raison contre la possibilité

du bonheur : un homme qui accepte sa condition mortelle va davantage apprécier la vie dans ce qu'elle a

d'éphémère. Dans le fait que tout soit fragile, voué à disparaître, l'on peut voir la valeur du réel, sa richesse :

tout ce qui est donné est précieux d'être singulier. Il s'agit de goûter à ce qui m'est donné dans le présent,

puisque je n'ai pas accès à l'éternité. Il faut se soucier de cette vie-ci, puisqu'il n'y en a pas d'autre; la seule réalité

est ce que le christianisme appellera la vie terrestre. Nulle réalité supérieure n'existe dans un quelconque

“au-delà”. Épicure ajoute que cette pensée de la mort “nous ôte (...) le désir d'immortalité”. Il n'y a rien d'attristant

à cela : l'éthique, le souci de l'existence, s'enracine dans l'échec de ce désir.

Le paragraphe suivant oppose de nouveau la “foule” au “sage”. L'attitude de la première vis-à-vis de la mort

se caractérise encore par l'inconstance : elle balance entre fuir la mort et fuir la vie, au gré des circonstances. Il

est évident encore une fois qu'elle n'est pas dirigée par des idées claires touchant ces notions, que son attitude

n'est ni rationnelle, ni raisonnable. À l’opposé, la sagesse se manifeste par un certain équilibre : le sage “ne fait

pas fi de la vie et ne craint pas la mort”. Il ne maudit pas la vie telle qu'elle est donnée à l'homme, il ne cherche

pas à s'en détacher (comme dans certaines sagesses orientales) et accepte qu'elle ait un terme (cf. plus haut) :

ce qui compte, et cela est appuyé par l'exemple de la nourriture, ce n'est pas le temps que dure une vie mais la

manière dont elle est vécue, ce que l'on en fait. On peut dire qu'une vie courte menée avec sagesse a plus de

valeur qu'une vie longue gaspillée dans la recherche de plaisirs vains ou dangereux (cf. partie suivante de l'explication)

et gâtée par des craintes multiples qu'il aurait été possible d'éviter. Épicure poursuit par une condamnation

de celui qui vivrait en maudissant la vie, il n'exclut alors pas le recours au suicide, comme manière

de mettre en conformité ses actes avec ses pensées. Il termine enfin par des remarques concernant l'avenir,

pour souligner la possibilité de l'éthique, c'est-à-dire la maîtrise par l'individu de sa vie : une action sur celle-ci

est possible, car l'avenir n'est pas “tout à fait hors de nos prises”, même s'il n'est pas non plus “entièrement en

notre pouvoir”. Entre le chaos du hasard et le Destin implacable, tous deux rejetés par Épicure, il reste une

place pour l'action humaine.

· Les désirs : §6.

Ce passage propose une classification des désirs. Il s'agit donc non pas pour Épicure de dire que les désirs

sont nécessairement mauvais et donc à éliminer mais de montrer qu'il faut faire des choix : il faut évaluer ce

que nous avons à perdre ou à gagner à poursuivre tel ou tel désir. Il y a d'abord deux grandes classes de désirs :

ceux qui sont naturels et ceux qui sont vains. À ce sujet voilà ce que dit Marcel Conche3 : “Il s'agit d'atteindre

le bonheur par une simplification de la vie, en renonçant à ce qui est vain, superflu, en revenant à l'essentiel.

3 Épicure, Lettres et Maximes, éd. P.U.F., introduction (p.61).

En demandant le bonheur, nous ne formulons pas du tout une exigence démesurée, ni ne demandons quelque

chose d'impossible : nous visons cela même dont la réalisation est assurée par la nature”.

Les désirs vains sont fondés sur de vaines opinions, ils comportent l'illimité, et, par là, s'opposent

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