La littérature au service des idées

La littérature au service des idées

La littérature est une arme dont les fins ne dépendent que de son propriétaire. Nous allons étudier ici dans quelle mesure il est bon d’écrire pour défendre son point de vue, et ensuite, nous nous étalerons sur les inconvénients que ce genre pose.

La littérature permet un certain anonymat. Un auteur peut désirer ne pas dévoiler son identité lorsqu’il défend ses idées, ou une cause: c’est le cas de Rabelais, qui utilisa le pseudonyme de Alcofribas Nasier lors de la publication de ses premiers livres, sachant que ses idées allaient à l’encontre des idées communes de l’époque. Ainsi, malgré que ce pseudonyme le préserva de plus fâcheuses sentences, cela n’empêcha pas à plusieurs de ses livres d’être censurés.

La littérature permet d’exprimer ses idées de la manière la plus claire. Là où la peinture, la musique ou encore la sculpture obligent un détour par l’examen de l’oeuvre, la littérature permet, au moyen de mots adéquatement choisis, de transmettre sa pensée au lecteur. N’importe quel ouvrage issu de la littérature d’idées nous offre un exemple suffisant de cet argument, prenons un livre récemment étudié dans le cadre du cours de français: « Discours de la servitude volontaire », de La Boétie. Nous avons ici la possibilité de remarquer que ses idées n’auraient pu être expliquées par un autre moyen que par un texte.

La littérature marque son temps. Elle est un véritable acteur au centre de son temps, et permet, à même titre qu’un Homme, d’agir véritablement au sein d’un débat. Ainsi Victor Hugo, dans son texte « Souvenir de la nuit du 4 », défend son point de vue quelques mois seulement après le coup d’état de Louis Napoléon Bonaparte, allant même jusqu’à s’exiler, en désaccord total avec ledit coup d’état. Son oeuvre, encore lue aujourd’hui, a véritablement joué un rôle d’acteur au sein du débat politique de l’époque.

Malgré le fait que les textes puissent défendre efficacement les idées de quelqu’un, il existe certains désavantages à ne pas négliger, qui seront développés ci-après.

Les idées des textes restent existantes bien après la disparition de leur auteur. D’alors, leur sens primaire peut s’en voir détourné, et usé à des fins néfastes, pour le monde comme pour la réputation de l’auteur. Les idées défendues ne sont alors plus celles de l’auteur mais de ceux qui les auront déformées. Les écrits de Nietzsche, d’où nous retiendrons surtout le concept de « surhomme », ont été largement utilisés par les Nazis durant la Seconde Guerre Mondiale afin de véhiculer leur propagande. Dans l’imagerie populaire, Nietzsche restera donc associé à l’idéologie nazie à cause des détournements de sens des du Parti Nazi. Les textes sont donc « volés » à leur auteur pour défendre d’autres causes pas toujours positives.

Les textes de littérature ne sont pas forcément accessible à tous, et ne vont pas toujours toucher le plus large public possible. Une écriture trop pompeuse peut rebuter certains lecteurs voire priver l’accès à des classes sociales entières à ces textes. Zola, dans sa célèbre lettre « J’accuse », défend ardemment Dreyfus. Le style littéraire (et la littérature

...