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La condition des femmes dans la littérature du XVII au XIXe siècle.

Dissertation : La condition des femmes dans la littérature du XVII au XIXe siècle.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Mars 2020  •  Dissertation  •  1 704 Mots (7 Pages)  •  940 Vues

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La femme inspire les littéraires depuis des siècles, qu’ils soient moralistes comme Madame de Lafayette, réalistes comme Zola, naturalistes à l’exemple de Maupassant, dramaturges à l’exemple de Corneille ou encore romantiques comme Stendhal.

Du XVII au XIXe siècle, des écrivains célèbres ont peint la femme, déesse ou monstre, religieuse ou mécréante, vertueuse ou infâme, dévouée ou rebelle, séduisante ou repoussante. La place de la femme dans la société ainsi que sa moralité et sa psychologie ont été analysés de fond en comble par les auteurs. Ainsi, on peut se demander quels sont le rôle et les caractéristiques des femmes dans la littérature française ?

L’intrigue de chaque oeuvre littéraire est centrée sur les protagonistes. Des écrivains ont fait d’une femme le personnage principal de leurs écrits. Ils nous ont présenté divers aspects de la femme, c’est-à-dire une série d’images, de concepts, de révélations de la femme. Une majorité d’entre eux ont décidé d’accentuer le caractère moraliste de l’individu féminin. En effet, dans la société française, l’éducation des jeunes filles s’impose comme une problématique majeure. Les parents veulent inculquer à leurs enfants, à leurs filles notamment, des qualités morales dont la plus importante reste la vertu car elles se doivent de rester pudiques, pures et naïves. Ils nous montrent que la fille vertueuse est le fruit des valeurs de ses parents et de son éducation.

Certaines femmes deviennent vertueuses par une éducation au couvent, les éloignant des dangers qu’apporte l’amour. Comme c’est le cas dans Une Vie de Maupassant, publié en 1883 : le baron Jacques le Pertuis, représente bien ce type d’éducation. Possédant les pleins pouvoirs dans son foyer, il souhaite parfaire l’éducation de sa fille, Jeanne, en l’envoyant dans au Sacré Coeur. Il veut la tenir méconnaissante de la sexualité en "dégourdissant son ignorance", et en l’écartant de la société de par un isolement physique : "Il l’avait tenu sévèrement enfermée, cloitrée, ignorée et ignorante des choses humaines" afin "qu’on la lui rendit chaste". Cette éducation religieuse dictée par la Bible a pour but d'élever ses principes moraux. Cependant, l’ennui qu’elle éprouve "le désoeuvrement des jours, la longueur des nuits, la solitudes des espérance" la pousse à concevoir la vie qu’à travers le prisme déformant de ses rêveries "elle se mit à rêver d’amour. L’amour !". Cette conception romanesque de l’époux idéal, qui la comblera et sera comblé, ne pourra que se heurter à la réalité. Le rêve, l’idéal sombrent au contact du réel : son mariage ne sera que désillusion. Les femmes vertueuses sont peintes comme des femmes impuissantes, passives, rêveuses, qui ne peuvent s’avouer leurs sentiments. Elles se montrent passives envers tout, leurs maris, leurs amants, leurs sentiments, leurs désirs. Dans Une vie, Jeanne ignorante de la sexualité, voit sa nuit de noces telle un viol légal, se sentant étonnée, brutalisée puis révulsée devant la crudité sordide des mystères de l’amour.

Nous avons aussi les parents qui s’imaginent "qu’il suffit de ne parler jamais de la galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner". Cependant, d’autres mères ont "une opinion opposée" et font de leur progéniture des jeunes femmes vertueuses par un tout autre moyen. Par exemple, dans La princesse de Clèves de Madame de Lafayette (1678), Madame de Chartres donna de la "vertu" à sa fille en lui faisant des "peintures de l’amour". Telle une directrice de conscience, "elle lui montrait ce qu’il a d’agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu’elle lui en apprenait de dangereux". "Elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d'un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d'une honnête femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi-même, et par un grand soin de s'attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en être aimée." Ainsi, Madame de la Fayette critique implicitement l’éducation traditionnelle des filles qui repose sur l’évitement de nombreux sujets dont l’amour et la galanterie. L’exemple de la princesse de Cleves montre aussi que l’on peut devenir vertueuse grâce à une mère vertueuse. Cependant, certaines filles peuvent être vertueuses même si leurs mères ne le sont pas. C’est le cas de Jeanne qui découvre la correspondance amoureuse de sa mère et son infidélité. De même, dans sa pièce de théâtre, Polyeucte (1642), Corneille peint l’image d’une jeune fille, Pauline, qui accorde la suprématie à sa raison sur ses sentiments : "ma raison, il est vrai, dompte mes sentiments". Lorsqu’elle retrouve Sévère, qu’elle a aimé mais auquel elle a renoncé pour obéir à son père, elle reste maîtresse d’elle même. Sa volonté et la conscience qu’elle a de sa raison, de l’éducation de ses parents et de son devoir envers son père

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