La Vision De Paris Dans Zazie Dans Le métro

Zazie dans le métro, roman n’appartenant pas à un courant ou à un mouvement littéraire déterminé, est publié en 1959 par Raymond Queneau. Romancier, poète et dramaturge français, Queneau est également le cofondateur du groupe littéraire Oulipo, autrement dit : « L’Ouvroir de littérature potentielle ». Ce dernier se désigne tel un groupe international de littéraires et de mathématiciens se définissant comme des « rats qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir. ».

Zazie dans le métro est donc un roman d’après guerre qui bouleverse le style traditionnel romanesque, notamment avec un l’utilisation du langage parlé. De plus, Queneau nous décrit un Paris à la fois chaotique et désabusé, mais aussi magique et étrange. Le succès du livre est néanmoins sans appel, ce que l’auteur lui-même ne parvient pas à expliquer et dira par ailleurs : « Le succès de Zazie a été un choc qu’il m’a été difficile de supporter. Je disais, en ne disant pas, seulement pour les happy few, je disais, et voilà que la foule s’écrie, j’ai compris, même si c’est faux, c’est impressionnant. ». Le succès fut tel que, un an après, en 1960, le livre est adapté en film par Louis Malle. En opposition au livre, le film ne plaît guère car jugé trop peu classique vis-à-vis des spectateurs. L’adaptation cinématographique se veut plus insistante sur l’aspect burlesque du livre. La vision de Paris dans le film est alors reléguée au rôle de décor, tout en ne perdant pas son intrigante et tumultueuse atmosphère.

Nous pouvons alors nous demander quelle vision de Paris est donnée selon certains personnages ?

Nous nous focaliserons d’abord sur la vision enfantine qu’a Zazie sur la capitale qu’est Paris, puis comment cette dernière est perçue par les personnages adultes du roman.

Le personnage de Zazie décrit de Queneau, à l’instar de celle représentée par Louis Malle, bien qu’un peu plus âgée, garde néanmoins un esprit d’enfant qui se définit par la malice et l’émerveillement. En effet, des l’arrivée de Zazie dans Paris, la petite; dans la seconde partie du premier chapitre un du livre, ce qui correspond donc au troisième chapitre du film, souhaite prendre le métro et se rue vers ce dernier sans permission, traduisant l’impatience des enfants. L’objet de sa convoitise est alors en grève. En effet, comme tout enfant, Zazie est obnubilée par quelque chose ; ici le métro. Nous pouvons observer que lorsque Gabriel lui annonce que le métro est en grève, Zazie débute un caprice en déblatérant une série d’obscénités, modérées chez Louis Malle, prouvant son mécontentement : «Ah les salauds, s’écrie Zazie, ah les vaches. Me faire ça à moi. » (chap.1, page 11) Queneau insiste donc sur le vocabulaire familier de l’enfant perçue tel un élément perturbateur, semant la zizanie, tout comme l’indiquer son prénom peu commun. Etant contrariée, mais cependant toujours obsédée par son objectif, la petite ne fait guère attention à ce que peut représenter les divers monuments historiques que comporte Paris, lors de son trajet pour se rendre chez son oncle et lorsque celui-ci lui désigne la beauté de Paris : « Ah ! Paris, qu’il profère d’un ton encourageant, quelle belle ville. Regarde-moi ça si c’est beau. » (chap.1, page 12), elle finie donc par rétorquer : « Je m’en fous, dit Zazie, moi ce que j’aurais voulu c’est aller dans le métro. » (chap.1, page 13) Pour l’enfant, Paris n’est rien de plus qu’un vaste terrain de jeu à explorer.

Cette idée de terrain de jeu ou bien d’aventure à explorer est nettement visible dans la version filmée de l’œuvre. Effectivement, nous pouvons émettre l’hypothèse d’un lien entre l’arrivée de Zazie à Paris et le personnage éponyme du conte Les Aventures d’Alice aux pays des merveilles de Lewis Carroll. Le train serait la retranscription du trou par lequel Alice parvient aux pays des merveilles. L’aventure commencerait alors pour les deux jeunes filles, immergées dans un environnement inconnu, surprenant et parfois même dangereux. Paris est donc transformé, à travers les yeux de la jeune intrépide qu’est Zazie, en une gigantesque

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