La Nouvelle héloise Rousseau

La Nouvelle Héloïse (Questions)

1. Comment les personnages vivent-ils l’absence de l’autre ? Comment tentent-ils d’y remédier ? (CF. Lettre XXVI) Est-ce qu’ils préfèrent l’absence ou la présence de l’autre ?

L’absence de l’autre permet aussi de se former une image de cette personne qui ne correspond peut-être pas à la réalité. Dans la lettre XXVI on voit très clairement comment Saint-Preux idéalise l’objet de son amour. « Toujours je te vois vaquer à des soins qui te rendent plus estimable, et mon coeur s’attendrit avec délices sur l’inépuisable bonté du tien. Maintenant, me dis-je au matin, elle sort d’un paisible sommeil, son teint a la fraîcheur de la rose, son âme jouit d’une douce paix... » Pour lui, Julie semble être un ange, plutôt qu’une fille terrestre.

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« Que mon état est changé dans peu de jours ! Que d’amertumes se mèlent à la douceur de me rapprocher de vous ! » Saint-Preux à Julie (Lettre XXVI).

« Mais t’avoir vu et ne pouvoir te posséder, t’adorer et n’être qu’un homme, être aimé et ne pouvoir être heureux, habiter et ne pouvoir vivre ensemble ! » Saint-Preux à Julie (Lettre XXVI)

« Qu’il fuit à jamais, le barbare ! qu’une reste de pitié le touche ; qu’il ne vienne plus redoubler mes tourments par sa présence ; qu’il remonte au plaisir féroce de contempler mes larmes. » Julie à Claire, sur Saint-Preux (Lettre XXIX).

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L’amour entre Saint-Preux et Julie est condamné à tourner mal. Julie se rend bien compte qu’il faut faire attention. Elle sait très bien que son pére n’approuverait jamais qu’ils se voient pour autres raisons que les cours que Saint-preux lui donne.

L’amour de Saint-Preux semble être plus passionné et incontrôlé que celui de Julie.

« M’ordonnez-vous de mourir ? ah ! ce ne sera pas le plus difficile. Il n’y a point d’ordre auquel je ne souscrive, hors celui de ne vous plus aimer : encore obéirais-je en cela même, s’il m’était possible. Cent fois le jour je suis tenté de me jeter à vos pieds, de les arroser de mes pleurs, d’y obtenir la mort ou mon pardon. »(Lettre II, p.86).

Après qu’il ait déclaré son amour, Saint-Preux décide de partir. Il se réalise quel malheur il a causé à Julie en lui déclarant son amour. Mais Julie ne veut pas qu’il parte. Après quelque temps elle lui demande quand même de partir, parce qu’ils se sont embrassés dans un bosquet.

Ca lui coûte énormément de devoir la quitter

« Je relis votre terrible lettre et frissonne à chaque ligne. J’obéirai pourtant, je l’ai promis, je le dois ;j’obéirai. Mais vous ne savez pas, non, barbare, vous ne saurez jamais ce qu’un tel sacrifice coûte à mon cœur. » (Lettre XVI, p.118)

Dès qu’il sera parti, Saint-Preux n’arrive pas du tout à supporter l’absence de Julie. Il sait que cet amour est en vain, mais quand même il souffre énormément et il veut voir Julie et ne pense à rien d’autre qu’à elle. Etant séparé d’elle, ça lui devient encore plus clair, qu’il ne peut être heureux qu’avec Julie. « Mais t’avoir vue et ne pouvoir te posséder, t’adorer et n’être qu’un homme, être aimé et ne pouvoir être heureux, habiter les mêmes lieux et ne pouvoir vivre ensemble !...o Julie, à qui je ne puis renoncer ! » (Lettre XXVI, p. 146-147)

Il lui vient même l’idée de se suicider. « Vous connaissez l’antique usage du rocher de Leucate, dernier refuge de tant d’amants malheureux. Ce lieu-ci ressemble à bien des égards : la roche est escarpée, l’eau est profonde, et je suis au désespoir. »(Lettre XXVI, p. 146-147)

En ce qui concerne Julie, elle non plus ne tient le coup s’ils ne se voient pas. Après le départ de son amant, elle tombe malade et Claire doit même envoyer une lettre à Saint-Preux pour lui demander de retourner, pourqu’elle puisse guérir. « l’aimable Julie est à l’extrémité, et n’a peut-être pas deux jours à vivre. L’effort qu’elle fit pour vous éloigner d’elle commença d’altérer sa santé. » (Lettre XXVII, p.147)

Donc, ni la présence ni l’absence de l’autre peut soulager les amants.

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Saint-Preux vit l’absence de Julie pour l’obéir et il ressent cette absence au début comme un

sacrifice et une cruauté qui sert à prouver à Julie son respect pour elle car il lui avait dit à plusieurs reprises qu’il ferait tout ce qu’elle lui ordonnait vu qu’elle l’inspire à faire du bien. Pendant son séjour à Sion il ne pense qu’à elle, les moments où il doit travailler et ses rêves ne sont pas remplis d’elle le rendent malheureux ( à la fin de la lettre XVIII). En parcourant les montagnes du Vallais il dit à la fin de la lettre XXII qu’il a toujours pensé à elle dans les moments heureux et malheureux. Pour soulager cette absence de sa bien aimée Saint-Preux reconstruit ses promenades avec elle, il imagine qu’elle était là avec lui dans la nature qui la reflétait partout (Lettre XXII).

Mais dû à la longueur de l’absence Saint-Preux s’installe à Meillerie pour contempler dès l’autre rive la maison de Julie. Il devient presque fou par l’absence et il se dit près au suicide « C’est la, ma Julie, que ton malheureux amant achève de jouir des derniers plaisirs qu’il goûtera peut-être en ce monde. »p 144. Heureusement, il reçoit une lettre de Claire lui annonçant la maladie sévère de laquelle souffre Julie (Lettre XXVII) et lui priant de retourner sur-le-champ.

Julie de sa part dit dans la lettre XXV : ‘...Je le sens, mon ami, le poids de l’absence m’accable. Je ne puis vivre sans toi,...’. Elle commence, dès ce moment-ci, de lui parler à la troisième personne au lieu d’employer la forme de politesse ‘vous’, comme on a l’habitude et comme elle faisait jusqu’ici. On a l’impression que les sentiments de passion croissent par l’absence. Mentalement, elle se sent toujours unie de Saint-Preux et son amour ne diminue pas «...je quitte la plume, mais croyez que je ne vous quitte pas. »p 142. En plus, elle doit cacher son amour pour le reste de sa famille et n’en peut parler avec personne, ce qui lui fait éprouver presque autant de mal que le fait de l’éloignement même. Elle est donc obligée de cacher ses sentiments et ses peines «...si j’osais parler

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