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La Cloche fêlée , Baudelaire

Commentaire de texte : La Cloche fêlée , Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  570 Mots (3 Pages)  •  241 Vues

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La Cloche fêlée

Introduction : Le sonnet à l’étude se trouve à la fin de la section « Spleen et idéal », juste avant les « Spleen », situation qui n’est pas anodine. Le projet de Baudelaire est de transformer ce mal qui l’habite, cette « boue en or » ; les fleurs désignant les poèmes. Il semble toutefois que ce poème annonce le triomphe du mal.

Le spleen, cette forme de mélancolie prend ici une dimension paroxystique. Il nait, une fois de plus, de la tension qu’il y a entre le bonheur perdu, l’Idéal et un avenir qui semble voué au néant.

I La fuite de l’idéal

a)   L’évocation du foyer. Dans la thématique élémentaire, le feu évoque le foyer, la protection, la vie .Un intérieur rassurant, dans lequel tous les sens sont convoqués : le gout « doux », la vue des flammes, le bruit « des carillons qui chantent » associé aux crépitements du feu rendus par les allitérations du vers 2, la chaleur du feu qui réchauffe « pendant les nuits d’hiver ». Le tableau dressé de ces « souvenirs lointains » ressemble à une image d’Épinal.

b)  La cloche a une dimension symbolique. Elle renvoie au domaine du spirituel. « Son cri religieux » appelle les fidèles à la liturgie et devient ce lien qui relie le visible et l’invisible, le fini à l’infini. Elle est ce qui donne du sens à l’existence en l’ancrant dans une histoire passée: « sa vieillesse, alerte et bien portante » V 6

c)  Un idéal menacé. Dès le V1 des discordances mettent en évidence la menace qui pèse sur ce fragile bonheur « il est amer »V1. Il faut alors « écouter », être vigilant pour retrouver ces « lointains souvenirs » : « un vieux soldat veille sous la tente » V8. Car une menace terrible plane « pendant les nuits d‘hiver »V 1.

II Le basculement dans le spleen

a)  Les éléments positifs sont progressivement contaminés par le mal. Ainsi le « feu » V2, qui « fume », devient « brume » V4 pour s’éteindre irrémédiablement dans « l’air froid des nuits » V10. Le chant des « carillons » devient « cri » au vers 7, puis « sa voix s’affaiblit »V7 pour n’être plus qu’un « râle épais » V12

b)  Une dégradation physique et morale du poète : identification cloche/ poète : par le procédé d’hypallage, on associe le poète à la cloche : « Moi, mon âme est fêlée » : il est « la cloche fêlée», celui qui ne peut plus chanter. « Moi » en tête du vers s’oppose à « bienheureuse » en tête du vers 5 : cette fêlure le condamne à l’exil, il ne pourra pas trouver l’idéal.

c) Il se compare alors à « un blessé qu’on oublie », double souffrance de celui qui frappé physiquement est abandonné et condamné à une atroce solitude.

Le spleen entraine une impression d’étouffement insupportable : cette sensation d’être celui

« qui meurt » V 14 « sous un grand tas de morts » V13. Solitude morale, pensées macabres et hallucinations sont poussées aux limites de la folie.

Baudelaire exprime, dans ce sentiment d’étouffement , son angoisse ultime : cette insurmontable impuissance à créer : « sans bouger, dans d’immenses efforts » V14, cette fêlure de son âme qui le condamnerait au silence.

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