Étude du poème La Cloche fêlée de Charles Baudelaire

Texte 3 : BAUDELAIRE, Les Fleurs du mal, « La Cloche fêlée » (Plan sommaire)

Étude du titre : il nous annonce d'emblée l'image d'un objet abîmé, ayant perdu sa fonction première: la « cloche fêlée » ne peut plus remplir sa mission. Les deux premiers quatrains reposent sur l'évocation de moments perdus.

I. Quête de l’idéal

1. Quête de perfection (ou d’harmonie)

• Correspondances horizontales : différents sens se mêlent : L’ouïe (« bruit des carillons »), l’odorat (« fumer »),le goût (« amer »), le toucher (« doux »). Sentiment de plénitude. Quête d’un monde harmonieux.

• L’indice spatial : « près du feu ». Impression de douceur et de sérénité liée à la chaleur du feu qui tranche avec le froid extérieur. Harmonie intérieure

• Alexandrin. Vers noble. Perfection de l’écriture

• Forme parfaite : le sonnet

2. Quête de spiritualité

• La référence biblique : « Bienheureuse la cloche… »

• Schème ascendant : « s’élever »(v.3), « fume » (v.2). Mouvement ascensionnel. Quête d’élévation.

• Diérèse : « religieux » (v.7). Amplification du son céleste. Recherche infinie d’un monde sacré

• Antéposition de l’adjectif « Bienheureuse la cloche». Aspiration à l’élévation spirituelle

• Symbolique de la cloche : c’est le son de la prière, de la spiritualité. Son puissant (« vigoureux »), qui traduit l’élévation de l’âme. (Le son de la cloche = la voix du poète)

3. Quête d’inspiration

• Personnification : « les souvenirs s’élèvent » (v.3). Animation. Résurrection du souvenir source d’inspiration

• Référence au « feu » prométhéen, symbole du message divin et de la création

• Verbe « Palpiter » : évoque le cœur qui bat, la vitalité et le regain de l’inspiration

• Éléments constitutifs de l’univers : le feu (« feu »), la terre (« sous la tente »), l’air (« air »), eau (« lac »). Création d’un monde nouveau, celui de l’univers poétique

• Syntaxe : phrases longues + plusieurs enjambements. Ampleur du rythme, de l’écriture. Recrudescence du souffle poétique

• Paradoxe : « malgré sa vieillesse, alerte et bien portante » (v.7). Association inattendue de références à connotation négative à des termes à connotation positive. Rôle transfigurateur de l’écriture poétique

• Personnification : « carillons qui chantent ». Passage de l’inanimé à l’animé. Métamorphose grâce au pouvoir de l’écriture

• Série d’antithèses : « nuits d’hiver »/ « feu qui palpite », « brume »/ « chantent », « malgré sa vieillesse »/ « alerte et bien portante ». Passage du néant à la vie

• Sonnet irrégulier : affranchissement

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