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La Bruyère, Les Caractères

Fiche de lecture : La Bruyère, Les Caractères. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Mai 2022  •  Fiche de lecture  •  2 683 Mots (11 Pages)  •  475 Vues

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S1 – LA1 : La Bruyère, Les Caractères (1688 puis 1694), livre V, entrées 32 à 37

Introduction :

• Auteur : Jean de La Bruyère, moraliste français, auteur d'une œuvre unique.

• Œuvre : Les Caractères ou Les mœurs de ce siècle, recueil de remarques de formes diverses (maximes, explications, portraits…), organisé en 16 livres. 420 remarques dans l'édition de 1688, 1120 dans l'édition augmentée de 1694 : c'est l'œuvre d'une vie, au point que La Bruyère continue à y travailler après sa publication. Imitation (relative) des Caractères de Théophraste → modèle antique. Œuvre disparate qui tente de dresser un portrait multiple de la société du XVIIe siècle. On lui a reproché son aspect décousu bien que les diverses textes que La Bruyère y rassemble soient classés par thèmes et, au sein de chaque chapitre, agencés de manière à s'éclairer les uns les autres.

• Situation de l'extrait : Livre V : « de la société et de la conversation », dont le titre indique clairement l'objet. Remarques 32 à 37 : 6 entrées qui concernent la politesse, et qui illustrent à la fois l'apparente superposition décousue de remarques qui caractérise l'ouvrage et le souci d'organisation dont fait preuve, malgré tout, La Bruyère.

• Thèmes / topos : la politesse, le souci d'autrui dans les relations sociales.

• Enonciation : présent de vérité générale, tournures impersonnelles (« il faut » ; « on »), irruption ponctuelle du « je » qui permet à La Bruyère d'exprimer son opinion propre.

• Registre, visée : didactique

• Composition : 6 remarques, une longue réflexion sur la politesse suivie de trois remarques prescriptives puis de deux autres sont de l'ordre de l'observation.

→ Problématique : Comment La Bruyère définit-il un idéal social de politesse dans cet ensemble de remarques ?

Mouvement 1 : remarque 32. Une définition nuancée de la politesse et de son articulation au mérite.

Mouvemement 2 : remarques 33 à 35. Une leçon de bien vivre en société.

Mouvement 3 : remarques 36 et 37. La prise en compte de caractéristiques qui semblent devoir rendre difficile de maintenir cet idéal de politesse

Conclusion :

• La Bruyère commence ainsi par définir la politesse comme un traits de caractère souhaitable en société, pour adopter ensuite un ton prescriptif qui en fait un idéal social. Dans les deux dernières remarques de notre extrait, il a soin de souligner des limites de la politesse qu'il prescrit pour montrer qu'au fond, elles n'en sont pas, ce qui lui permet implicitement de généraliser son propos.

• Il fait donc de la politesse un idéal social, qui doit conduire à la fois à veiller au bien-être d'autrui et éventuellement à se méfier de ses propos. Cette posture nuancée mais résolument centrée sur la conversation et ses agréments coïncide avec ce que le VIIe siècle définit comme un « honnête homme ».

• Cette politesse peut conduire à une certaine fausseté : c'est ce qui conduit le personnage d'Alceste, dans Le Misanthrope de Molière, à se dresser contre cet idéal. On le voit ainsi, dès son premier dialogue avec Philinte, opposer à « l'honnête homme » poli et courtois un autre idéal, celui de l'homme honnête, absolument franc et sincère en tout.


S1 – LA2 : Molière, Le Misanthrope (1666), acte I scène 1.

Introduction :

• Auteur : Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière. 1622-1673. L'auteur de théâtre comique le plus célèbre de la littérature française du XVIIe siècle. Connu notamment pour la variété de ses comédies, puisqu'il s'adonne à la farce, à la pastorale, et à la comédie de mœurs.

• Œuvre : Le Misanthrope. S'inscrit dans une forme de trilogie sur l'honnêteté et l'art de plaire (avec Tartuffe et Dom Juan). Molière ne les a pas écrites comme une trilogie mais la tradition critique a eu tendance à les associer. Pièce singulière par son ambiguïté : elle se présente comme une comédie (comique de mots et de caractère, issue heureuse pour deux des personnages qui se marient) mais son intrigue repose sur un nœud qui pourrait être tragique (Alceste, qui incarne l'honnêteté, est amoureux de Célimène, qui incarne le règne des apparences, voire l'hypocrisie, et il ne veut renoncer ni à son idéal de franchise ni à son amour pour elle) et les deux personnages principaux, à la fin, s'opposent de manière irréconciliable.

• Situation de l'extrait : Un extrait de la scène d'exposition. Philinte et Alceste s'opposent dans une forme de joute verbale, dans laquelle Philinte défend la politesse et les usages de la Cour (posture de l'honnête homme) et Alceste défend son idéal de sincérité absolue (posture de l'homme honnête)

• Thèmes / topos : topos de la scène de dispute. Thèmes de la courtoisie et de la sincérité.

• Enonciation : Double énonciation : les répliques s'adressent à la fois d'un personnage à l'autre et de l'auteur au spectateur.

• Registre : polémique, comique

• Visée : doublement satyrique, Molière dénonçant à la fois la politesse et la sincérité quand elles sont excessives.

• Composition : Alexandrins, rimes suivies. Tirade d'Alceste puis répliques dans lesquelles il a la part du lion : en apparence il domine la scène.

→ Problématique : Comment Molière utilise-t-il la situation dramatique pour débattre, à travers un dialogue qui oppose deux idéaux, de la question de l'honnêteté ?

Mouvement 1 : la tirade d'Alceste. Dénonciation de l'hypocrisie qu'impliquent certaines conventions sociales, et doute sur l'amitié de Philinte

Mouvemement 2 : le passage dialogué. Débat qui oppose sincérité et politesse.

Conclusion :

• Molière met en scène un personnage sont la sincérité se veut absolue, qui dénonce avec violence l'hypocrisie y compris lorsqu'elle est au service des conventions sociales. Dans un second temps, il oppose à ce chevalier de la vérité un personnage plus mesuré, qui défend un idéal plus courtois de politesse.

• Il oppose ainsi deux idéaux, de manière ambiguë puisqu'il ne tranche pas ouvertement entre les deux : Alceste est à la fois admirable par sa sincérité et risible par ses excès, et Philinte est à la fois condamnable pour la fausseté dont Alceste l'accuse et admirable par son bon sens qui le conduit à respecter les conventions sociales.

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