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La Bruyère, Les Caractères, 1688

Commentaire de texte : La Bruyère, Les Caractères, 1688. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Décembre 2020  •  Commentaire de texte  •  686 Mots (3 Pages)  •  972 Vues

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Jean de La Bruyère (1645-1696) est un écrivain du XVIIème siècle représentatif du classicisme. Il publie Les Caractères entre 1688 et 1696. Dans l’extrait de l’homme, Jean de La Bruyère nous montre l’attitude des Hommes face à la mort, a la peur de vieillir à travers un texte comique et théâtral. On peut donc se poser la question: comment La Bruyère fait-il pour dénoncer la société à travers un texte comique qui reste sérieux? Nous allons d’abord montrer le côté comique mais aussi théâtrale de l'œuvre puis nous allons nous intéresser à la portée moraliste du texte.

La Bruyère construit son texte par une comédie théâtrale.

En effet, on peut voir l’aspect comique dès le début du texte grâce au mélange du monde humain avec ”Irène” et du divin avec “Esculape” le dieu grec de la médecine. Pourtant cette différence ne gêne pas nos deux personnages qui dialoguent sans problème, dans un monde fantaisiste.

Le dialogue est très absurde on voit un décalage entre l’anxiété d’Irène et l’adaptation du dieu tranquille: Irène “se plaint qu’elle est lasse et recrue de fatigue” (l.2), ce qui traduit l’inquiétude infondée, inexpliquée d’Irène, mais le dieu lui répond que c’est à cause de “la longueur du chemin qu’elle [venait] de faire”, il dédramatise son angoisse en lui donnant une explication simple et totalement naturelle.

On a même une certaine ironie de la part du dieu notamment par les mots qu’il dit avec autorité: il “prononce” un avis, “prescrit” des “remèdes”, “ordonne ”. L’ironie du dieu est renforcée quand il répond de manière exagérée: Irène lui dit qu’elle a des “insomnies”, il répond qu’il faut dormir la nuit et non pas le jour. La Bruyère poursuit par une longue énumération des plaintes, toutes assorties de réponses pleines d’humour:

Elle n’a pas “d’appétit” ? Qu’elle “dîne peu." Sa “vue s’affaiblit” ?; Qu’elle prenne “des lunettes” ! Le dieu en profite pour caricaturer le mode de vie de l’héroïne de façon naïve et c’est pour cela qu’à la fin, Irène se laisse aller (“elle s’écrie ”) et n’a plus aucun respect pour le dieu : elle met même en doute la « science » du dieu et prétend pour finir “sav[oir] [...] tous ces remèdes ”.

Le côté théâtrale lui se montre plutôt par le décor de la scène, Irène va au “temple”, lieu de pèlerinage, où règne le « dieu Esculape », on le sait car elle le nomme “ fils d’Apollon ”.

Mais aussi la singularité du texte, l’auteur s’exprime uniquement à travers les paroles des personnages “d’abord elle se plaint”. On a ici une double énonciation car l'auteur à travers ses personnages parle au public, ses paroles sont destinées au lecteur.

Dans son texte, La Bruyère cherche à critiquer le luxe de l’aristocratie de l’époque, la peur de vieillir et l’appréhension de la mort mais aussi l’usage que l’on fait de notre temps dans une vie qui est très imparti.

En effet, La Bruyère nous montre à travers le mode de vie d’Irène, le caractère déshumanisé qui refuse le moindre effort. Celui ci renvoie à la vie à la cour avec les “dîner[s]” trop abondants qui provoquent des “indigestions”, arrosés

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