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Je hais les livres / attaque de Rousseau.

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Par   •  24 Février 2022  •  Dissertation  •  2 337 Mots (10 Pages)  •  343 Vues

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Sujet : « Je hais les livres : ils n’apprennent qu’à parler de ce qu’on ne sait pas. ». (Emile)

Expliquez et discutez cette attaque de Rousseau.

Au XIXème siècle, dans son ouvrage les Nourritures terrestres datant de 1897, André Gide écrivait : « Tandis que d’autres publient ou travaillent, j’ai passé ces trois années de voyage à oublier au contraire tout ce que j’avais appris par la tête. Cette désinstruction fut lente et difficile, elle ne fut plus utile que toutes les instructions imposées par les hommes, et vraiment le commencent d’une éducation. ». A travers cette citation, l’auteur des Nourritures terrestre s’applique à mettre en évidence que l’expérience est plus profitable que le savoir livresque. Ici, nous assistons à une réflexion novatrice sur la réception du livre ainsi que de la lecture. D’ailleurs le philosophe Jean Jacques Rousseau (1712-1778) connu pour ses ouvrages le contrat social et les Confessions se campe dans ce principe. Aux XVIII -ème siècle , qui « une période marqué par une forte croyance dans le pouvoir de la raison humaine où l’éducation doit rendre l’Homme meilleur » écrira dans son essai l’Emile en 1762 : « Je hais les livres : ils n’apprennent qu’à parler de ce qu’on ne sait pas. ». Afin de comprendre le sujet, il est nécessaire de définir les termes clés de son propos, à savoir : « livres », « hais » du verbe haïr, « n’apprennent qu’à parler » et « ce qu’on ne sait pas ». Ainsi, le mot « livres » dans le contexte de la citation de Rousseau, se définit par l’ensemble des écrits où s’opérerait « une rencontre entre deux êtres, le lecteur et l’auteur, qui se cherche et se trouve dans une succession d’écrits » et de mots . Le mot « hais », quant à lui vient du verbe haïr et se réfère à la sphère de l’agressivité ou de la fuite. A travers cette citation, le philosophe fait une attaque envers les livres donc le philosophe s’inscrit dans l’agressivité. Le terme « n’apprennent qu’à parler » enferme le fait d’apprendre et de communiquer par les mots, dans une restriction qui est marqué par la locution « ne …que ». Nous nous instruisons que pour communiquer une pensée en particulier. Enfin, l’expression « ce qu’on ne sait pas » renvoie à l’ignorance, à la méconnaissance d’un sujet. De ce fait, cette citation du philosophe Rousseau explicite l’idée d’après laquelle le livre instruit mais seulement sur ce que nous ignorons. Ce qui à pour effet d’enfermer le livre dans une fonction purement didactique. Le livre existerait pour instruire sur l’ignorance. Pour le philosophe il est indéniable que le livre est une fonction didactique, mais nous ne lissons pas seulement pour s’informer, ou pour accumuler des connaissances. Outre cette fonction attribuer au livre, le philosophe tente de faire réagir le lecteur sur le livre, son usage et les effets qu’il peut avoir sur notre perception du monde. La lecture serait néfaste pour notre éducation, un rapport à la réalité serait plus profitable. Alors pourquoi lit-on si cette lecture est néfaste ? Quel usage doit-on faire du livre ? Par ailleurs peut -on penser, que le rôle du livre est de mettre en avant un conflit entre l’expérience vécue et le savoir livresque ?

Afin de répondre à ces problématiques, nous sommes amenés à nous poser cette question sur le but de la lecture littéraire : pouvons-nous affirmer que l’intérêt de lire des livres résidence dans sa fonction d’instruire ? (I) Ici l’opinion semble rencontrer des contestions d’où la question : quel serait le propre de la lecture et du livre ? L’action de lire ne serait-il pas toxique à une construction de soi malgré ses vertus ? (II). Enfin, le livre n’a-t-il pas d’autres vérité que la transparence c’est-à -dire exister sans l’influence des « faiseurs de livres », sans cette prolifération qui semble néfaste dans l’accomplissement du livre ? (III).

Selon Rousseau, le livre est axé sur un thème principal, celui d’instruire sur ce que l’on ignore d’où son propos « ils n’apprennent qu’à parler de ce qu’on ne sait pas ». Ainsi, il met en avant l’idée d’après laquelle tous les livres sont des instruments de savoir. En effet, nombreux sont les livres qui nous instruise sur des sujets que nous méconnaissons. Chaque page renforce le tissu de connaissances de notre vocabulaire, prenons pour exemple l’encyclopédie de Diderot et de D’Alembert, c’est un excellent ouvrage qui regroupe une multitude de connaissance éparpillé sur la surface de la terre.

De plus, « Le livre nous permet de vaincre le temps mais aussi l’espace » selon Michel Butor, Répertoire III, 1968. En tenant ces propos Butor tient à montrer le caractère hybride du livre qui est une œuvre intemporelle. Une œuvre dans laquelle le passé et le présent coexiste comme chez Evelyne Trouillot dans son livre La mémoire aux abois. Dans ce roman où deux temporalités se mêle, l’écrivaine met en scène une jeune infirmière dont le travail l’oblige à côtoyer et soigné la femme du bourreau de sa mère. Au fils du roman, nous pouvons voir la dictature duvalienne, l’histoire des quisquéyens est mis en avant. Le livre serait donc une porte vers le passé.

En outre le livre, semble être là pour nous rappeler malgré ces vertus notre infériorité concernant l’immensité du monde comme nous le souligne l’auteur Ray Bradbury avec son personnage fictif Guy Montag « Les livres sont faits pour nous rappeler quels ânes, quels imbéciles nous sommes … ». Ici, l’action de lire devient comme une révélation profonde, celle de nous ouvrir les yeux sur notre infinité, nous somme semblables des atomes face à l’immensité de l’univers. Le livre serait donc un « instrument d’optique » qui nous permettrait de voir et de comprendre ce qui nous échappe. Elle est donc une nourriture dont il faut se nourrir pour exister, il faut la lire pour s’informer, s’instruire.

Ainsi, le philosophe propose une définition du livre qui s’accentue sur le savoir livresque, apprendre par les livres signifie n’être plus inculte. Toutefois le livre ne se limite à « ce qu’on ne sait pas ». D’ailleurs le lecteur dans sa lecture ne se limite pas à s’instruire par le livre, il n’est pas forcément en quête du savoir. Sa quête du savoir peut se transformer en une quête de rien, aller au-delà des limites imposer ou établit.

Ne peut-elle pas un être un amas de différents codes ? Croire que le livre se réduit à instruire serait réduire le livre qui est l’une des merveilles de littérature. Le livre peut être sur ce qu’on ignore mais également sur ce que

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