Frankenstein - Mary Shelley

Énoncé : Victor est dominé par une passion morbide

Au début du 19e siècle, à cause de la Révolution française, le monde littéraire se bouleverse. Les écrivains et les artistes sont affectés par les changements fréquents entre différents régimes politiques. Ceux-ci désirent se libérer en exprimant leurs idées et en laissant apparaître leur sentiment à travers leurs œuvres : ainsi naît alors le romantisme. Cependant, certains écrivains à l’époque sont inspirés par le roman gothique. Ils ont la tendance à introduire le surnaturel dans le réel quotidien : ainsi émerge le romantisme noir. Il est possible d’observer cette tendance dans les œuvres de Mary Shelley. Frankenstein (1818) est l’un de ces cas, c’est un roman épistolaire qui est sentimental, où l’autrice propose que Victor Frankenstein soit dominé par une passion morbide. On y observe que son morale et sa santé sont affectés par son désir ardent et que son entreprise le rend détaché au monde réel.

La recherche de Victor fait souffrir sa moralité et sa santé. D’une part, il semble être poussé par certains désirs ardents et incontrôlables, ce qui fait en sorte qu’il souffre de ses actions : « Mais une impulsion irrésistible et presque frénétique me poussait en avant. Toute mon âme, toutes mes sensations ne semblaient plus exister que pour cette recherche. […]  Celui-ci avait une emprise irrésistible sur mon imagination. » (p.68, l.16-19 et p.69, l.22-23) En effet, l’emploi répétitif de l'adjectif « irrésistible » met l'accent sur l'impossibilité de contre ce qui pousse Frankenstein en avant d'autant qu'il s'agit d'une obligation. La répétition du pronom « toutes » illustre que l’entièreté du corps de Frankenstein contribue seulement à sa recherche. L’utilisation de l’adjectif « frénétique » donne au lecteur un sentiment ardent d’accomplir la tâche. Mary Shelley montre au lecteur la souffrance et l’impuissance du personnage par la question rhétorique suivante : « Qui concevra les horreurs de mon labeur secret, lorsqu’à tâtons je profanais l’humidité des tombes, ou torturais l’animal vivant pour animer l’argile inerte? » (p.68, l.12-15) L’emploi des verbes « profaner » et « torturer » montre que les actions de Victor envers les morts et les vivants sont irrespectueuses, ce qui fait en sorte qu’il souffre moralement de ses actions et de ses désirs incontrôlables. D’autre part, le travail de la recherche semble nuire à la santé mentale de Victor : « Cependant mon enthousiasme était réprimé par mon anxiété, car je me sentais plutôt semblable à un esclave condamné à travailler dans les mines ou à quelque autre emploi insalubre, qu’à un artiste occupé à son œuvre préférée » (p.70, l.28-32) Par l’entremise d’une antithèse, l’auteure exprime que la santé mentale de Victor est sur le point de flancher, puisque son état d’émotions passe de l’« enthousiasme » à l’« anxiété ». L’emploi de l’adjectif « insalubre » renforce l’affaiblissement de son état mental. En comparant Victor à un esclave et à un artiste, Mary Shelley cherche à montrer au lecteur qu’au lieu d’être libre et de profiter comme un artiste qui contribue à son œuvre volontairement, l’esprit de Victor est emprisonné par son anxiété comme un esclave qui est forcé à travailler. Notamment, sa mentalité se détériore aussi : « je devenais nerveux à un degré douloureux. La chute d’une feuille me faisait sursauter. » (p.70, l.33 à p.71, l.1-2 ) Frankenstein raconte son état d’être au supplice mentalement de son travail en employant des adjectifs comme « nerveux » et « douloureux ». De plus, en filant une hyperbole, le narrateur décrit sa mentalité qui souffre et qui peut être affectée facilement par la chute d’un objet léger, une feuille, ce qui suggère la fragilité de sa barrière mentale. La passion ardente de Victor est non seulement la cause de la destruction de sa barrière morale et des graves conséquences sur sa santé mentale, mais elle est aussi la cause de son état isolé qui le rend ainsi encore plus morbide.

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