LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Étude du roman Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley

Fiche de lecture : Étude du roman Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Février 2015  •  Fiche de lecture  •  599 Mots (3 Pages)  •  1 051 Vues

Page 1 sur 3

Frankenstein ou le Prométhée moderne (Frankenstein; or, The Modern Prometheus) est un roman publié en 1818 par la jeune Anglaise Mary Shelley, maîtresse et future épouse du poète Shelley.

Son système narratif est fondé sur une série de récits en abyme enchâssés les uns dans les autres. Le cadre général est celui d'une tentative d'exploration polaire par Robert Walton ; à l'intérieur se situe l'histoire de la vie de Victor Frankenstein, recueilli par l'explorateur sur la banquise ; enfin, cette dernière recèle la narration faite à Frankenstein par le « monstre » qu'il a fabriqué et auquel il a donné l'étincelle de vie, et en particulier celle des tourments endurés par cette créature qui nourrit envers son créateur une haine tenace, mais à ses yeux justifiée.

Dès sa parution, Frankenstein est catalogué en roman gothique et, à quelques exceptions près, promu au rang de chef-d'œuvre. La vague gothique, qui a pris naissance avec The Castle of Otranto de Horace Walpole (1764), puis Vathek de l'aristocrate William Beckford (1787)1, ensuite trouvé un sommet avec les ouvrages de Mrs Radcliffe (1791-1797) et quelque sursaut avec Le Moine de Lewis (1796), est alors très nettement sur le déclin. De fait, le gothique est décrié et Mary Shelley, en lui donnant son dernier grand roman, du même coup, marque sa fin2. Après elle, le roman passe à autre chose ; il devient historique avec Walter Scott et plus tard réellement romantique avec les sœurs Brontë. Le gothique persiste cependant au sein du roman victorien, en particulier chez Wilkie Collins et Charles Dickens, mais seulement à l'état de relents2.

Avant 1818, en effet, au moment de la composition de Frankenstein, le genre passe pour de mauvais goût, voire pour franchement risible. En conformité avec les mises en garde d'Edmund Burke3, on a, semble-t-il, franchi la limite entre le fantastique et le ridicule. Ainsi, Coleridge, familier des Godwin, donc de Mary Shelley, écrit dès 1797, à propos du roman de M. G. Lewis, Le Moine, que « l'horrible et le surnaturel […], de puissants stimulants, ne sont jamais requis, à moins que ce ne soit pour la torpeur d'un appétit assoupi ou épuisé ». Il fustige les « ennemis lassants, les personnages sans consistance, les cris, meurtres, donjons souterrains, […] l'imagination et la pensée à bout de souffle, […] un goût vulgaire et bas »4. Dans Northanger Abbey, publié en décembre 1817, Jane Austen fait donner une leçon de bon sens à l'héroïne, Catherine Morland, par Henry Tilney5 : « Souvenez-vous que nous sommes Anglais, que nous sommes chrétiens. Faites appel à votre compréhension, votre appréciation de la vraisemblance, votre sens de l'observation […] votre éducation vous prépare-t-elle à semblables atrocités ? »6. Autrement dit, la critique fait sienne le Incredulus odi du poète Horace7 auquel conduit une surdose de merveilleux, dont la nature même, comme le précise Walter Scott en 1818, est d'être « facilement épuisé » (easily exhausted)8.

Le succès immédiat, et jamais démenti, de Frankenstein repose donc sur des fondations différentes de celles de ses prédécesseurs, sinon dans leur aspect, du moins dans leur essence. Le roman de Mary Shelley substitue en effet l'horreur à la terreur, se déleste de tout merveilleux, privilégie l'intériorisation

...

Télécharger au format  txt (3.8 Kb)   pdf (66.2 Kb)   docx (9.4 Kb)  
Voir 2 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com