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Exposé Anna Karénine : Tome I, partie 4, chapitre 3

Commentaire de texte : Exposé Anna Karénine : Tome I, partie 4, chapitre 3. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Mai 2022  •  Commentaire de texte  •  2 452 Mots (10 Pages)  •  246 Vues

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Anna Karénine : Tome 1, Partie IV, chapitre 3

Il est récurent que la littérature oppose le mariage contraignant à la passion amoureuse (ex LPDC) Aspect paradoxal de la passion amoureuse : qui semble incompatible avec la situation du mariage, alors même que les personnages souhaiteraient ne plus vivre leur passion en secret et pouvoir vivre ensemble, cette situation devient intenable.

Une semaine après que les choses aient éclaté : après la chute aux courses, Anna a dû avouer à son mari sa liaison avec Vronski. Les choses pressaient car : elle est enceinte. Quelques jours après, elle a avoué à Vronski qu’elle avait tout dit à son mari. Là, depuis une semaine, les personnages sont sur un statut quo : Alexis Alexandrovitch a réfléchi à sa vengeance, et comme il ne veut pas qu’Anna gagne, elle doit continuer à vivre sous son toit, comme si de rien n’était.

Entre la scène des courses où tout a éclaté et cette partie du livre (qui reprend un peu plus tôt, avec Anna qui doit avouer à Vronski qu’elle a tout dit à son mari), il y a une très longue pause où on parle de Lévine, de Stephane Arcadievitch ou de Kitty, mais pas du personnage éponyme : Anna. Dans cette partie, c’est comme si on revenait enfin à l’essence du roman.

→ Dans quelle mesure cette scène de rencontre intime des deux amants exprime-t-elle à la fois le début de leur détachement et leur union désormais inextricable face à une issue tragique ?

I. Un détachement paradoxal d’Anna et Vronski

A. Une scène de détachement dans un contexte qui devrait être celui de la fusion

1) C’est le moment où les deux amants devraient être les plus proches, heureux car l’aveu les fait faire un pas de plus vers un amour libéré / et pourtant c’est maintenant que, pour la première fois, un détachement se fait entre Anna et Vronski (jusqu’ici passionnés, et fusionnels)

De plus c’est le manque de Vronski qui a fait qu’Anna le demande jusque chez elle. Cette scène de retrouvailles entre les deux amants devrait être un soulagement, or, elle ne fait qu’apporter plus de tension.

2) Ce détachement se lit dans leurs comportements

* Une discussion qui peine à se faire, ne cesse d’être interrompue : Parlent d’Alexis Alexandrovitch puis du Prince, puis interrompu par la crise de jalousie, reprennent le sujet du Prince sans conviction, avant de retomber sur le sujet du mari

* Anna fait une crise de jalousie à propos de Thérèse, fait des insinuations (C’était cette Thérèse que tu as connue autrefois ?), et finit par éclater en révélant sa jalousie, en accusant Vronski d’un seul coup alors qu’il n’a rien dit : « Comme vous êtes odieux, vous, les hommes ! », etc.

* Attitude hostile d’Anna (« Un regard brillant, étrange et hostile », « Avec une intonation forcée »)

* Des personnages qui s’éloignent aussi physiquement : « Elle s’éloigna de lui » (Anna qui se plonge dans son ouvrage de crochet, pour en quelque sorte ne pas avoir affaire à Vronski.

3) Il est également remarqué par Vronski qui dès lors se sent pris dans un engrenage inextricable.

*Dès le début, Vronski remarque un changement chez Anna (« étonné du changement qui s’était fait dans la physionomie d’Anna et essayant d’en comprendre la signification »)

* Après que la jalousie d’Anna aie éclairé au grand jour, § où Vronski analyse la situation et l’attitude d’Anna. Dans son dialogue interne (et progressif) il pointe précisément la complexité de leur situation (c’est parce que leur amour est devenu officiel, parce qu’elle est prête à tout lui sacrifier, qu’elle a ces accès de jalousie qui le refroidissent à son égard). Elle lui paraît de plus en plus repoussante, etc. Il se sent enfermé dans cette situation.

*Anna est changée de tous les côtés sous le point de vue de V. Adjectifs péjoratifs qui la décrivent physiquement et mentalement.

* L'attitude de Vronski change : l'epouvantaient, le refroidissait. Il sent lui-même la fin d'un amour : il le cache à Anna mais pas à lui-même.

* L'aspect paradoxal de cette situation est pointé par Vronski lui-même (son bonheur était dans le passé, quand il se croyait pourtant malheureux)

* Cela aboutit à une situation d'enfermement inextricable.

B. Un détachement emblématisé par le fantôme du mari, en apparence rejeté et pourtant omniprésent

- Forme de trio amoureux : à travers cette scène d’intimité, Anna exprime pourtant une proximité plus grande avec son mari (alors même qu’elle le traite d’étranger comparativement à Vronski).

1) Une omniprésence du mari

Il est cité en ouverture de l’extrait, mais aussi plus tard : Alors même qu’Anna voulait écarter le sujet, elle le relance (« Alors, comment cela s’est-il passé ? Où as-tu rencontré Alexis Alexandrovitch ? ») Et, alors que le sujet était écarté en quelques lignes au début de l’extrait, ici, le mari prend véritablement de la place : Anna en parle, le décrit et monologue pendant une demi-page, avant de stopper elle-même le sujet qu’elle a lancé : « Ne parlons plus, ne parlons plus de lui… ! »

2) Anna le connaît par cœur

* Elle se plaît à l’imiter par deux fois, et à la perfection. « Sur son beau visage, Vronski vit soudain l’expression qu’avait Alexis Alexandrovitch lorsqu’il l’avait salué. » (imitation qui d’ailleurs ne se fait que par plaisir, elle n’a pas vraiment d’intérêt dans la conversation). Plus tard elle l’imite à nouveau mais avec une phrase qui peut porter plus à confusion, à souligner leur proximité : « Toi, ma chère, toi, Anna ! »

* Elle dépeint un portrait de lui qui, quoique négatif, laisse à croire qu’elle l’a analysé sous toutes ses coutures. « Je le connais, je connais le mensonge dont il se nourrit... » / « Ce n’est pas un homme, mais c’est une poupée. Personne ne le sait, mais moi je le sais » : Alors même qu’elle veut exprimer son détachement et dresser un portrait négatif de son mari ; elle souligne ce lien particulier avec son mari, qui fait qu’elle le connaît par cœur.

II. La tentative ambiguë

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