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Stendhal, Le Rouge et le Noir, Première Partie, Chapitre 1

Commentaire de texte : Stendhal, Le Rouge et le Noir, Première Partie, Chapitre 1. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 233 Mots (5 Pages)  •  266 Vues

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Stendhal, Première Partie, Chapitre 1:

INTRODUCTION:

        Le Rouge et le Noir, sous-titré Chronique 1830, est un roman écrit par Stendhal en 1830 qui relate le parcours d’un jeune garçon, Julien Sorel, qui tente de s’élever socialement. Ainsi, Stendhal fait le récit de la société de l’époque faisant de son roman une œuvre à la dimension politique et sociologique. Nous allons étudier un extrait du chapitre 1 de la première partie intitulé “Une petite ville”. Dans cet extrait l’auteur se consacre tout à la fois à la description de la petite ville de Verrière, une ville de province dans le Jura. Et également  à la mise en place du portrait de son maire Monsieur de Rênal qui semble être un personnage indissociable à ce cadre. 

 DÉVELOPPEMENT:

Cet extrait fait partie du premier chapitre du roman. Ainsi, c’est à travers le regard du voyageur que la ville et M de Rénal vont être observés et jugés. Cette première phrase débute avec une locution “Pour peu que” qui introduit une hypothèse mais aussi la figure du voyageur qui est peut-être la figure du lecteur ou bien un guide touristique. On constate ici que le voyageur est étranger à Verrières comme le lecteur est étranger à la diégèse. Ce voyageur s’engage dans “la grande rue” qui fait référence au centre-ville d’une petite ville, nous nous situons donc d'emblée dans un cadre provincial. La suite de la phrase confirme bien qu’il s’agit d’un décor provincial grâce au toponyme “Doubs” qui est une rivière. La description de la ville de Verrières conduit directement au personnage qui n’est pas encore nommé. Il y a donc comme un lien entre la petite ville et le personnage comme le suggère l’emploi du verbe “paraître” comme si la rue produisait le personnage. Ce personnage apparaît en plein milieu de la description d’une ville et semble être le personnage principal de la ville comme le dit le texte “c’est un grand homme à l’air affairé et important”. Ce contraste relève du procédé de l’ironie qu’on va retrouver tout au long du texte. La locution conjonctive “il y a cent à parier” affirme une certaine hypothèse à savoir l’apparition d’un grand homme. L’emploi du futur “verra” impose cette apparition comme une certitude quasi mécanique.  Le caractère itératif de l’apparition apporte également de l’ironie. Ce personnage est le premier présenté mais il n’est pas le plus important dans le roman. Le personnage le plus important n’est pas encore nommé et il ne le saura qu’à la ligne 12 dans une formule récapitulative et rétroactive. Il se fond par conséquent dans la ville. Dans la phrase suivante, à nouveau le personnage qui apparaît nous est présenté comme très important. Dans un premier temps la locution "À son aspect” introduit le moment où il apparaît. Puis, la fin de la phrase “tous les chapeaux se lève” est une marque de respect ce qui signifie que c’est bel et bien une personne importante. Nous retrouvons ici également un procédé d’ironie avec la métonymie “chapeau” qui rend le geste mécanique à la limite du comique. En effet, ce ne sont pas les chapeaux qui se lèvent tout seul mais les personnes qui les portent qui les soulèvent. Le personnage qu’on a d’abord vu paraître nous est maintenant décrit dès la phrase suivante. On assiste à une description physique qui insiste avec redondance sur l’aspect terne du personnage avec les mots “grisonnants” et "gris". Par la suite, nous assistons à une description du statut social du personnage “chevalier de plusieurs ordres” puis à une description physique méliorative dans la règle de la physiognomonie, c'est-à-dire que certains aspects physiques reflètent son caractère. Dans cette phrase “le nez aquilin” est signe de royauté et le “grand front” est signe d’ambition. La suite de la phrase marque une chute. En effet, la forme synthétique et récapitulative “ au total” ainsi que l’adjectif “certains” qui atténue la portée de mot qu’il accompagne à savoir “régularité” sont une forme d’ironie que nous allons retrouver dans la phrase qui suit. En effet, nous retrouvons dans cette description physique du personnage des éléments qui atténuent et restreignent les éléments mélioratifs qui étaient donnés auparavant. On a une “sorte” qui atténue “agrément” mais aussi un contraste ironique entre “dignité” et “maire du village” dans l’unité “la dignité du maire du village”. La suite du texte nous montre que ce personnage est empli de prétention notamment avec les thermes “suffisance” et “contentement de soi”. Ce vocabulaire indique que le personnage est parvenu au maximum de ses compétences. A noter que le contentement de soi et la suffisance sont différents de la dignité. En effet, le contentement de soi est un point de vue subjectif, ce que la personne pense d’elle alors que la dignité est un terme objectif. Notons également que c’est aux yeux du voyageur parisien que cette “insuffisance” apparaît, donc dans le regard de l’étranger. Le voyageur est passé de simple voyageur à la ligne 1 à un “voyageur parisien”. Enfin, ce personnage est qualifié intellectuellement par les adjectifs “borné” et “peu inventif”. On retrouve dans la phrase suivante l’adjectif “borné” sous la forme verbale “se borner”, il y a donc une redondance. Nous pouvons noter dans cette phrase le contraste ironique dans l’emploi du mot “talent” un terme superlatif, le verbe “borner” indiquant une limite et le complément du mot “talent” qui est une description de deux vices à savoir l’avarice et la malhonnêteté. La phrase suivante est une formule synthétique et récapitulative qui donne une identité, qui jusqu'à présent, avait été différée. Cette formule récapitulative marque une étape et semble clore le portrait du personnage mais suggère également que tout a été dit de ce personnage. Monsieur de Rênal se réduit à son statut. Dans la phrase suivante, le texte repart et délaisse monsieur de Rênal qui disparaît. De même que monsieur de Rênal apparaissait dans la rue, de même il disparaît dans la mairie. La description se poursuit en suivant le trajet et le regard du voyageur. Sous son regard apparaît un nouvel élément du décor, une “maison” qui  a des apparences de l’opulence “ belle apparence”, “magnifique”. Bien que le texte ne le signale pas explicitement, le lecteur devine que cette maison est celle de monsieur de Rênal. On aperçoit ici la dimension satirique du texte puisque la richesse, le statut de notable et l’avarice semble converger. En effet, dans la société de 1830 les notables et les riches sont avares et malhonnêtes. Par la suite, il y a l’apparition d’une dimension esthétique du paysage. On le voit car le regard s’étend au-delà de la ville et de la sphère de monsieur de Rênal et donne lieu à une description méliorative “plaisir des yeux”. Dans la dernière phrase de cet extrait, la voix du narrateur se fait entendre. Elle exprime un point de vue moral sur le lieu décrit. Il décrit l’atmosphère comme étant “empestée” et "asphyxiante". Nous retrouvons dans la description de ce lieu, hanté par les “petits intérêts d’argent”, les vices dépeints chez monsieur de Rênal. Le narrateur oppose à la fois la petite ville “asphyxiantes” au paysage esthétique fait pour le “plaisir des yeux” et la mesquinerie et l’avarice à l’esthétique. Or ceci est très important puisque Julien Sorel pour se divertir de cette ambiance asphyxiante aime faire de grande promenade dans la montagne et cela lui rend aussi un plaisir esthétique.     

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