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Expliquez la symbolique du monstre dans la pièce Rhinocéros d'Ionesco

Dissertation : Expliquez la symbolique du monstre dans la pièce Rhinocéros d'Ionesco. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Février 2021  •  Dissertation  •  781 Mots (4 Pages)  •  1 850 Vues

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      La montée du fasciste et du populiste en Roumanie aux alentours de 1938 révolte Ionesco et lui fait voir pour la première fois ce qu’il appellera par la suite des rhinocéros. C’est ensuite avec le théâtre de l’absurde que Ionesco réussit vraiment à faire ressentir le non-sens de cette époque troublée, grâce à sa forme et son contenu. Rhinocéros, pièce sortie en 1959, n’est pas la première de ce genre de l’auteur, mais c’est celle dont il semble le plus proche. Nous nous attarderons ici à la symbolique du monstre dans la pièce Rhinocéros. Nous regarderons d’abord comment le rhinocéros est dépeint comme un monstre, puis nous expliquerons comment une personne peut se sentir comme un monstre sans vraiment en être un.

      Tout d’abord, observons la description que Ionesco fait du rhinocéros. Il dépeint l’image d’une bête : « Un quadrupède stupide », « Et féroce en plus [1]  ». De plus, il en rajoute plus tard pour rendre l’animal encore plus répugnant : « … c’est un très gros animal, vilain ! [2] ». Il démontre par ce procédé que l’on a affaire à un monstre ignoble, dangereux et dénué de conscience.

      En effet, pour que l’on comprenne bien à quel point les rhinocéros sont monstrueux, Ionesco leur fait poser des gestes dont seuls des monstres seraient capables. Rien n’est épargné dans les descriptions de ces actes : « Il a écrasé mon chat, [3] », « Ils ont démoli les murs de la caserne des pompiers. » Il compare ensuite ces bêtes avec une armée nombreuse qui détruit tout sur son passage : « … tout un régiment de rhinocéros, tambours en tête [4] ». À partir de ces descriptions, on arrive ici à comprendre le lien à faire entre ces rhinocéros et ce que l’homme peut devenir.

      Ensuite, regardons comment un homme peut se sentir comme un monstre. Par sa définition, un monstre est certainement une personne différente des autres. Tout au long de la pièce, Bérenger représente cette personne qui se distingue par ses différences. Par exemple, il est non conformiste, mal habillé : « Vos vêtements sont tout chiffonnés, [5] », mal coiffé : « Vous êtes tout décoiffé ! [6] » et un peu trop fêtard. Bref, tout le contraire de son ami Jean qui est, à l’inverse, l’exemple parfait de ce qu’on attend d’un homme à cette époque.

      En outre, la comparaison ne s’arrête pas là, puisque Bérenger refuse de se transformer en rhinocéros à la fin de la pièce. Il sait qu’il n’est pas comme les autres et on sent même, le temps d’un instant, qu’il aimerait être comme tout le monde : « comme je voudrais être comme eux. [7]  » Cet instant dénote une volonté de conformité, de ne pas être vu comme un monstre parmi les autres. Bérenger le dit lui-même : « Hélas, je suis un monstre, [8] » et il finit par l’accepter : « Je suis le dernier homme, je resterai jusqu’au bout ! [9] ». Se sentir seul peut faire qu’on a l’impression d’être un monstre. Pourtant, être différent ne fait pas de nous des monstres, mais bien des individus à part entière.

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