Etude des paratextes.

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  Question 1 : Etude des paratextes.

1.1 - Dans le premier document nous notons des informations concernant l'auteur du poème : Jacques Prévert, célèbre poète français du 20ème siècle, le titre de l'œuvre : Paroles, l’année de la publication : 1934.

Il y a également des renseignements sur le contexte : l'événement se passe en été, puisqu'il y a des touristes, sur une ile : Belle ile en mer, dans une maison de redressement où 55 jeunes pensionnaires mal nourris, maltraités et battus au nerf de bœuf par les gardiens tentent de s'évader. Un seul y parviendra.

Jacques Prévert n’a cessé de prendre la défense des opprimés.

Sans doute très choqué par cette chasse aux enfants, fait divers qui a également ému Marcel Carné, grand cinéaste de cette même époque, Jacques Prévert en a fait part à son amie Marianne Oswald en lui adressant ce poème.

1.2 - Le deuxième document est un article de presse publié dans " le monde diplomatique" de juin 2002, publié par Jacques Bourquin qui préside l'association pour l'histoire de l'éducation et la protection judiciaire des mineurs. C'est donc un spécialiste de la délinquance des mineurs.

Deux hommes politiques Nicolas Sarkozy et Luc Ferry veulent créer des centres fermés pour les délinquants qui rappellent les maisons de redressement alors que les expériences d'enfermement depuis le siècle précédent ont été inefficaces.

Cette information se trouve dans le titre : jeunes délinquants entre éducation et répression et dans le chapeau : quel regard porter sur la jeunesse délinquante, sont-ils coupables ou victimes ?  Ce problème est récurrent et revient tel un fantôme :  faut-il éduquer ou réprimer ? la problématique n'est pas nouvelle.

Question 2 : Identification des genres, types et extraction du propos directeur.

2.1-  Le poème de Prévert écrit en 1934 et publié en 1946 est un document de type narratif et son genre est poétique.

En effet il relate la battue menée par des adultes, qui s'est déroulée au mois d'août 1934 à Belle Ile En Mer pour rattraper les enfants évadés de la maison de redressement en raison de maltraitance. Il nous précise même qu'un seul n'a pas été repris.

2.2 Le deuxième document est un article de presse de type informatif paru en 2002.   Il nous informe de l’évolution des mesures successives prises en France pour les mineurs délinquants de 1860 à 2002. On assiste à un retour arrière de la politique éducative.

2.3 Le troisième document est un article de presse de type informatif qui résume le téléfilm d'Emmanuelle Bouchez en 2006 : Les Vauriens. Ce téléfilm relate les conditions de vie déplorables de la maison de redressement de Belle Ile En Mer où les petits bagnards tentent de survivre.

Question 3 : Sélection d'idées dans un document.

L'année 1860 marque un virage sur le regard porté à l'enfance délinquante. Il n'est plus question d'éduquer l'enfant coupable qui aurait fauté mais de le punir, c'est la théorie du "criminel-né". La solution devient plus radicale : Il faut désormais châtier, enfermer ces enfants dans des maisons de correction.

Le travail ne sert plus à apprendre mais devient une sanction pour mieux les soumettre. La discipline est renforcée en cas de récidive pour le redresser. Cette période s'étalera jusqu'en 1912 avec une loi qui instaure le premier tribunal pour enfants.

Cette loi inefficace sera critiquée dans un ouvrage publié en 1925 par Louis Roubaud journaliste : les maisons de redressement deviennent des petits bagnes.

En 1934 on assiste à la rébellion de Belle Ile en mer qui émeut l'opinion publique, et les premières réformes qui visent à favoriser l'enseignement professionnel viendront en 1937-1938. La pédagogie est privilégiée et elle confiée à l'Education Nationale.

Il faudra attendre de nombreuses années avant que l'enfant délinquant ne soit considéré comme un être humain.

L'article de Jacques Bourquin en 2002 attire notre attention sur le retour aux centres fermés pour les délinquantes préconisées par Messieurs Nicolas Sarkozy et Luc Ferry. C'est le retour arrière qu'il qualifie "de fantôme des maisons de redressement".

Question 4 - Comparaison des documents.

Ces trois documents présentés sous des formes différentes abordent le même thème : les droits de l'enfant délinquant et tout particulièrement les maisons de redressement en France depuis la fin du 19ème siècle et début du 20ème siècle.

Le document 1 et le document 3 relatent le même fait historique : la maison de redressement de Belle Ile En Mer. Ils s'insurgent contre l'emprisonnement, la maltraitance infligée aux enfants quel que soit leurs méfaits et les conditions de détention dures et violentes qui les ont poussés s'évader massivement.

Le sujet du téléfilm " Les Vauriens" aborde le problème des jeunes forçats qui se révoltent dans une période difficile entre deux guerres où survivent de nombreux orphelins. Dans ces centres d'enfermement les petits chapardeurs sont confrontés à de vrais criminel créant un climat de terreur.

L'article de jacques Bourquin aborde plutôt l’évolution des modes de prises en charge des mineurs délinquants à travers les différentes périodes et tente de faire évoluer les mentalités.  

Dans ces trois documents on notera l'échec de la solution uniquement répressive qui conduit à la rébellion, à violence entre pensionnaires et même à l'évasion.  La réaction de la société est abordée par chaque auteur de façon différente : tantôt les touristes aideront les pouvoirs publics à rattraper les fuyards notamment dans le texte de Jacques Prévert.  Pour Emmanuelle   Bouchez on réalise que l’enfant hérite du passé de ses parents et que le malheur peut se reproduire. Quant à Jaques Bourquin, il dénonce les " cages à poules grillagées que sont les dortoirs des pensionnaires de ces maisons de redressement. En résumé si les droits de l'enfant ont été améliorés au fil de notre histoire, la question de la prise en charge des jeunes délinquants se pose encore. Faut-il éduquer ou enfermer ?