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Erec et Enide, Louise Labé

Dissertation : Erec et Enide, Louise Labé. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Février 2021  •  Dissertation  •  2 040 Mots (9 Pages)  •  429 Vues

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Emmanuèle Baumgartner affirme à propos du traitement de la thématique amoureuse par les troubadours et les trouvères que « l’originalité n’est pas leur premier souci ». Les trouvères comme les troubadours ont pour thème central dans leurs créations : l'amour courtois et la chevalerie. Nous pouvons donc définir l’amour courtois (aussi appelé fin’amor) de la façon suivante : c’est une expression désignant au Moyen Âge, la façon d'aimer avec courtoisie, respect et honnêteté, sa ou son partenaire, dans le but commun d'atteindre la joie et le bonheur. On en trouve les premières traces dans les poésies des troubadours du Midi de la France, le pays d'oc. Les plus anciennes chansons dont on garde la trace sont celles de Guillaume IX d'Aquitaine et Chrétien de Troyes, qui va épanouir cet art de vivre avec sa doctrine et ses règles, strictes comme celles d'une cour. Cet art de vivre donnera alors par la suite à l'amour une place primordiale dans les productions du XIIe et XIIIe siècles. Pour illustrer ces propos nous verrons plusieurs exemples dont le roman de Chrétien de Troyes nommé Erec et Enide et les vingt-quatre sonnets de Louise Labé, provenant de l’œuvres complètes : sonnets – élégies, débat de folie et d'amour. Il est donc légitime de nous interroger sur la pertinence de ce jugement au sujet des poètes et poétesses du Moyen Âge et de la Renaissance et à propos des œuvre narratives de cette période traitant une intrigue amoureuse. Pour répondre à cette question nous verrons brièvement dans une première partie l’histoire du Moyen Age et de la Renaissance, puis dans une deuxième partie nous parlerons de l’amour courtois chez les troubadours et les trouvères et dans une troisième partie nous étudierons la lyrique amoureuse au Moyen Âge et à la Renaissance.

Pour commencer, le Moyen Âge est une période de l'histoire de l'Europe, s'étendant de la fin du Ve siècle à la fin du XVe siècle, qui débute avec le déclin de l'Empire romain d'Occident et se termine par la Renaissance et les Grandes découvertes. Située entre l'Antiquité et l'époque moderne. La vie intellectuelle et artistique est abondante au moyen-âge. La culture antique, préservée par l’Église et les Barbares, continue dans les arts, le droit, la médecine mais aussi la littérature, avec Boèce et Cassiodore. Dans les monastères, on recopie des manuscrits d'Ovide, de Virgile, de Sénèque et de Cicéron, que des moines comme Bernard de Clairvaux (1090-1153) étudient toute leur enfance. Les arts libéraux sont théorisés à partir du Vème siècle. Ils se composent des arts littéraires (grammaire, rhétorique et dialectique) et de la musique, de l’astronomie, de la géométrie...

Ensuite, dans le courant du XVe siècle, les sociétés européennes se transforment tout comme l'art. Dès le XIVe siècle, les artistes italiens vont ramener au grand jour l'héritage de l'Antiquité grecque et romaine. La production artistique du Moyen Âge était très riche comme nous avons pu le voir plus haut, mais la Renaissance amorce aussi un grand changement dans la façon de représenter le monde. Ce changement débute avec Giotto (vers 1266-1337), artiste italien. Il va beaucoup influencer les peintres du XVe siècle. On redécouvre l’art des anciens grecs et des romains, on s’intéresse aux ruines des monuments romains, on fait des fouilles et on collectionne des antiquités. La littérature grecque et romaine était déjà étudiée dans les monastères et par l’élite médiévale qui conservaient ses textes sous la forme de manuscrits très coûteux. Mais, à partir du XVe siècle, la diffusion de ces connaissances, en Europe, à un plus large public grâce à l'invention de l' imprimerie. Pour finir, le courant de l’humaniste naît. Alors que Dieu était au cœur de la pensée médiévale, la Renaissance place l'homme au centre de ses préoccupations. On s’interroge sur le monde qui l’entoure. Les humanistes sont des penseurs, des écrivains ou des savants. Ils apprennent les langues pour traduire, avec exactitude, les textes anciens. Ils sont passionnés par l’antiquité et veulent changer la place de l’homme dans la société. En Hollande, le penseur Érasme (vers 1467-1536) préconise l’éducation et la lecture des textes pour former l’esprit critique. Les humanistes sont croyants mais dénoncent l’influence de l’Église sur la pensée et les abus de pouvoir du Clergé. Ils pensent que l’homme est libre et responsable. Le moine allemand Luther (1483-1546) s’oppose aux indulgences (pardons donnés aux fidèles, par l’église, contre de l’argent). Il pense que seule la foi peut assurer le salut. Il veut réformer la religion et créer l’Église protestante qui ne reconnaît pas l’autorité du pape.

De plus, les troubadours sont des poètes lyrique courtois qui accompagnent leurs poèmes de musique et exercent leur art auprès des grands seigneurs du sud de la France, c’est-à-dire en langue d’oc, aux XIIe et XIIIe siècles. Nous connaissons à l’heure d’aujourd’hui, les noms de quatre-cent-soixante troubadours (environ) ainsi que deux-mille-cinq cents chansons. Il y a par exemple : Guillaume IX d’Aquitaine, qui est le premier poète et troubadour connu en langue occitane, puis Marcabru qui est à l’origine de la chanson des croisades et Gaucelm Faidit qui est l’auteur du récit sur la mort de Richard Cœur de Lion... Ensuite, les trouvères sont des poètes et jongleurs de la France du Nord, s'exprimant en langue d'oïl. Ils sont les héritiers des troubadours, ce qui signifie tout d’abord, qu’ ils adaptent en français les œuvres de ceux-ci et qu’ensuite ils composent leurs propres œuvres, aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles. Il existe plusieurs trouvères tels que : Chrétien de Troyes qui est considéré comme le fondateur de la littérature arthurienne en ancien français et l'un des premiers auteurs de romans de chevalerie, Thibault IV dont les œuvres se distinguent par la délicatesse du sentiment et la grâce de l’expression et Gautier d’Epinal…

Aussi, les poèmes lyriques que les troubadours mettent en musique ne sont pas composés en latin comme les chants religieux (liturgiques) mais en « langue vulgaire », autrement dit en langue d'Oc. Les textes sont également nouveaux par leurs formes, leurs mélodies et leurs rythmes

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