Dom Juan / Comment la maîtrise de la parole confère-t-elle l’autorité ?

Commentaire de texte : Dom Juan

Problématique : Comment la maîtrise de la parole confère-t-elle l’autorité ?

I. Dom Juan, un maître de l‘éloquence :

  A. Un homme de la virtuosité verbale

     a. Une expression brillante et oratoire

Il utilise la métaphore filé pour se faire comprendre. Utilise un discours hyperbolique : comparaison avec Alexandre, rythme ternaire qui donne de la solennité à son discours. Utilise les procédés de la généralisation. Oppose l’un et le multiple : « je » s’oppose aux femmes, ce qui lui permet de se positionner en victime. Idée accentué par l’oxymore « douce violence ».

     b. Au service d’une argumentation paradoxale

Alors même qu’il est bourreau, il se présente comme victime de la beauté : « me » = COD. Argumentation en deux temps : il théorise l’infidélité et il valorise les pratiques du séducteur. Perversion des valeurs moral de l’époque, c’est-à-dire fondée sur la fidélité.

  B. L’art de la parole lui permet de justifier l’inconstance

     a. Il recherche le mouvement, la variété

Refus de la tranquillité, voir le chant lexical de la mort associé à celui du changement dont Dom Juan fait l’éloge, voire les modalisateurs valorisants. Il désire la beauté : concept + femme.

     b. Cette recherche se traduit par une séduction des femmes

Il refuse le conformisme : refus de l’amour courtois (fidélité, constance). Parfait amant et synonyme de ridicule, voire les modalisateurs dévalorisants.

     c. Un libertin de mœurs de pensée

Il refuse le mariage, il est athée.

II. Sganarelle, un valet subjugué par la parole de son maître

   A. L’admiration de Sganarelle pour Dom Juan

      a. Sganarelle valorise le discours de Dom Juan

Interjection « vertu de ma vie » : admiration marquée par la phrase exclamative. Comparaison avec le livre.

      b. … tout en mettant en évidence les méfaits de brillantes paroles sur le public

Elles impressionnent et réduise au silence : « je ne sais que dire ». Elles contribuent à la confusion de l’auditoire : « vos discours m’ont brouillé tout cela ». Sganarelle a l’intuition d’un discours fallacieux mais il est dans l’incapacité de contredire Dom Juan.

  B. La soumission de Sganarelle à Dom Juan

     a. La relation maître/valet

Marque de respect de Sganarelle : « vous » + apostrophe : « monsieur ». Dom Juan exerce son autorité : coupe la parole, passe du « tu » au « vous » quand le dialogue se tend, voire insulte Sganarelle « maître sot ».

     b. La peur de Sganarelle : il n’ose pas dire ce qu’il pense

Il réprouve les mœurs de Dom Juan et pourtant se voit obligé de les approuver. Il passe par le détour de la fiction pour condamner les mœurs de Dom Juan : mise en évidence par les apartés pour accentuer le comique.

Transition rédigé entre les deux parties : Cette maîtrise de la parole lui permet de justifier son comportement libertin à l’aide d’une argumentation discutable mais aussi d’affirmer sa supériorité et son autorité. Face à un tel brio, Sganarelle aura du mal à le contrer.

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