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En quoi Dom Juan est-il u personnage libertin? En quoi la pièce Dom Juan est-elle à la croisée des genres: à la fois tragique et comique et baroque?

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Par   •  13 Mai 2017  •  Fiche  •  2 382 Mots (10 Pages)  •  1 411 Vues

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Séquence n°6 : Œuvre intégrale : Molière, Dom Juan ou le festin de pierre

Problématiques : En quoi Dom Juan est-il un personnage libertin ? En quoi la pièce Dom Juan est-elle à la croisée des genres : à la fois tragique et comique et classique et baroque ?

4 lectures analytiques :                                                       - LA n°20 : Acte I, scène 2 : l’éloge de l’inconstance : de « Quoi ! tu veux qu’on se lie… » jusqu’à « … pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses ».                                                           - LA n°21: Acte III, scène 2 : la scène du pauvre (en entier)                                                     - LA n°22 : Acte V, scène 2 : la leçon de morale de Sganarelle : de « O Ciel ! qu’entends-je ici ? … » jusqu’à la fin de la scène.                                                                       - LA n°23 : Acte V, scènes 5 et 6 : le dénouement (en entier)        

Introduction :

Dom Juan fut joué pour la première fois en 1665. C’est une pièce qui fut écrite rapidement (en 3 ou 4 semaines) d’où une écriture en prose. C’est une pièce qui fut écrite parce que la pièce Tartuffe fut interdite et que la troupe de Molière était au chômage. Mais la pièce fut condamnée pour sacrilège (atteinte à la religion). Il s’agit de la réécriture d’une pièce espagnole de Tirso de Molina (1624) : El Burlador de Sevilla y convivado de piedra [Le trompeur de Séville et le convive de pierre). La pièce de Molière est en 5 actes, ce qui est ambitieux pour une comédie. Ce n’est pas une farce mais elle fait partie des grandes comédies de Molière.

Structure de la pièce :

La pièce se passe en Sicile. L’acte I se passe dans une ville, un palais, certainement le matin. L’acte I est un acte d’exposition construit sur 3 scènes à tonalité comique mais qui prend petit à petit une couleur sombre. La première met en scène deux valets : Gusman et Sganarelle. Ce dernier représente le type de valet traditionnel : il va faire rire, il est ridicule : c’est le bouffon. Sganarelle commence par un éloge, burlesque, du tabac : il pontifie. Sganarelle a des sentiments ambivalents : Sganarelle craint et admire son maître, il se donne de l’importance face à Gusman car il est le valet de Dom Juan. On apprend qu’Elvire est à la recherche de Dom Juan. Dom Juan a un projet d’enlèvement d’une femme. Dom Juan est présenté comme un « épouseur à toutes mains » : il épouse toutes les filles qu’il veut séduire et comme « le plus grand scélérat du monde ». En pleine période d’absolutisme divin, Dom Juan est un polygame, ce qui constitue un sacrilège et un blasphème. Le mariage, union sacrée, est utilisé à des fins libertines. Dans cette ouverture comique, il y a l’apparition de quelque chose de grave, de sacrilège : ce qu’on ne retrouve pas dans la comédie classique. La scène 3 marque l’apparition d’Elvire qui poursuit son mari : elle a été abandonnée le lendemain du mariage : ce qui donne à la scène une tonalité mélancolique. Dom Juan lui dit que c’est « pour [la] fuir ». Il fait semblant de se repentir. Elvire est un personnage classique, racinien. Dès le premier acte, on retrouve un mélange de tragédie classique : ton racinien, souffrance tragique d’Elvire mais également la référence au « Ciel » qui indique un enjeu métaphysique et mais également de comédie (Sganarelle : le personnage de bouffon).                                                

  L’acte II se passe à la campagne, au bord de la mère et non loin de la ville, certainement l’après midi. Il s’agit d’un véritable acte de comédie et même de farce : des gifles, des rires très schématiques, pas très subtils. Mise en scène  de paysans avec leurs accents. Après le portrait de Dom Juan, on voit Dom Juan en action. La scène 1 met en scène Charlotte et Pierrot qui raconte comment Dom Juan l’a sauvé. Le fil directeur de la fin de l’acte I est que Dom Juan veut enlever une femme : un rapt amoureux et ce fut un échec. On peut se demander si ce naufrage n’est pas un signe du destin. Dom Juan séduit Charlotte. Le portrait de Dom Juan s’affine : aucune reconnaissance, il séduit la femme de celui qui l’a sauvé. A la scène 3, jeux de scène : des gifles à destination de Pierrot. Scène 4 : virtuosité du séducteur : séduction burlesque de deux femmes en même temps. Scène 5 : un valet annonce l’arrivée d’hommes qui cherchent Dom Juan, il doit fuir. Cet acte montre la virtuosité du séducteur et de son échec.                          

L’acte III se passe dans une forêt puis près d’un temple, du tombeau du commandeur. Dom Juan apparaît à la fois comme un libertin et un gentilhomme. La scène 1 relève de la comédie. Sganarelle, déguisé en médecin, essaie de convertir son maître : c’est une scène burlesque
La scène 2, du pauvre, est une scène métaphysique. La scène 3 a une autre tonalité : Dom Juan apparaît comme chevaleresque et noble. La scène 4 adopte un ton de tragédie et indique que la vengeance est reportée, Dom Juan a un sursis. La scène 5 a un registre surnaturel : la statue parle. L’acte III est ainsi multiple en tons : la scène 1 s’ouvre sur des plaisanteries scatologiques, puis une scène d’ordre métaphysique, après une scène héroïque et enfin l’acte se termine sur une dimension solennel. La statue est la figure du «Père » : il est la représentation de l’ordre, du roi et de la loi divine : ce qui renvoie au défi humain, politique et religieux de Dom Juan.

L’acte IV se passe le même jour, chez Dom Juan. Il a cessé de fuir. Il va recevoir un certain nombre de visiteurs chez lui, créant une dimension comique mais aussi tragique car certains de ces visiteurs sont des avertissements du destin. Dans la scène 1, il essaie de rationaliser la statue. Sganarelle crie au miracle. A la scène 2, les visites commencent, ce qui à chaque fois, fait reculer le dîner. 1ère visite : M. Dimanche. Une scène qui relève de la comédie : Dom Juan peut embobiner les femmes mais également les marchands. A la scène 4, nous avons la visite du père. Une scène à la tonalité tragique. Don Louis explique que la noblesse se mérite : « la naissance n’est rien où la vertu n’est pas ». Le père le tance et lui jette une malédiction. La scène 6 est celle de la visite de l’épouse qui a repris les ordres et essaie de sauver Dom Juan. Elle apporte un avertissement venant du Ciel. La scène 7 retombe dans la farce, dans la Comédia dell’arte[1], reposant sur un comique visuel. A la fin de l’acte, la scène 8, présence du surnaturel, du fantastique. La scène 8 est comique par la peur de Sganarelle  et tragique par les déplacements et les paroles de la statue construite sur le tombeau du commandeur, tué par Dom Juan.

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