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Dans quelle mesure selon Roland Barthes, la dimension mythique des images est une clé pour interpréter leur rôle dans la société ?

Dissertation : Dans quelle mesure selon Roland Barthes, la dimension mythique des images est une clé pour interpréter leur rôle dans la société ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Octobre 2022  •  Dissertation  •  2 645 Mots (11 Pages)  •  200 Vues

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Dans quelle mesure selon Roland Barthes, la dimension mythique des images est une clé pour interpréter leur rôle dans la société ?

« Notre société est le champ privilégié des significations mythiques » dit Barthes

Le mythe a une définition très simple selon ce dernier. Il n’est qu’ « une parole ». Cependant, de manière plus approfondie et plus détaillée, le mythe est un système de communication, un message qui comprend à la fois un mode de signification et une forme: « La parole mythique est formée d’une matière déjà travaillée en vue d’une communication appropriée » affirme t-il. Un mythe est « une mode de signification, c’est une forme ».

Ainsi, il dévoile subtilement que non seulement une parole, un discours ou un langage, mais aussi un son, une image et une photographie, peuvent représenter une unité ou une synthèse « mythique » significative: « tout peut être mythe [•••] car l’univers est infiniment suggestif ». Un mythe est polymorphe, impalpable, sans limites. Rappelons ce qu’est une image: un ensemble de signes.

C’est en côtoyant Saussure, Karl Marx et même Jean Paul Sartre que Roland Barthes va se pencher sur la sémiologie, l’étude des signes après avoir fait parti de grandes écoles. En 1957, il publie des textes courts dans des revues journalistiques où il relève et décrit des objets du quotidiens pour en faire ressortir les mythes présents dans sa société au moment où il écrit. Aujourd’hui, ces derniers sont réunis dans un seul et même ouvrage « Mythologies » et nous pouvons tacher de nous poser la question suivante:

?) Comment les mythes peuvent-ils être un élément clé pour analyser les images dans la société et à quel point ?

Le signe est partout avec nous, qu’importe notre société, son fonctionnement ou notre ère du temps, notre époque. Il marque nos vies et rythmes notre quotidien chaque jour et à chaque conversation.

Cependant, avant de parler de mythe ou d’analyse mythologique de cet univers qui nous entoure à chaque instant, il faut se pencher sur l’analyse sémiologique, vaste science des signes postulée par Saussure. Cette dernière fait le lien entre trois termes qui sont, un signifiant (un objet matériel, concret), et un signifié (les représentations de ce dernier) qui forment un tout: le signe. Ainsi, même un mot par exemple est un signe. Prenons l’exemple du mot « honneur », il a pour signifiant les lettres qui le composent, qui le forment, et il a pour signifié la dignité, la considération, l’estime, la gloire, le succès… Barthes utilise le bouquet de roses offert à l’être aimé en tant qu’exemple. Nous avons bien trois termes : le signifiant (les roses en tant qu’objet), le signifié (le concept de passion) et le rapport entre les deux premiers termes, le signe (les roses « passionnalisées »). Partant de ce principe, un signifiant peut avoir de multiples signifiés. Nous, Hommes, ne voyons pas tous les objets du quotidien de la même façon que nos pairs.

Du signe (signifiant + signifié) découle un autre signifiant prenant forme dans le mythe , et le signifié devient une "forme" associée à un nouveau « concept ». Le rapport est doublé. C’est un système sémiologique second dont le terme initial, le signifiant, n’est autre que le terme final, autrement dit le signe, d’un précédent système sémiologique. On en appelle à un signifiant déjà chargé d’histoire dont on ne retient que la forme appauvrie, vidée de sens. L’espace ainsi vacant demande une nouvelle signification qui l’emplisse, c’est le concept mythique.

C'est par le concept qu'une toute autre histoire naît en mythe. Dans ce dernier, selon Barthes,

"c'est moins le réel qu'une certaine connaissance du réel : en passant du réel à la forme, l'image perd du savoir ». Le mythe est tout l’imaginaire qui englobe le concept dans lequel nous articulons nos pensées. Le mythe ne fait rien disparaître, ne cache rien, ne nécessite pas le déchiffrement de l’inconscient ; il consiste essentiellement en une déformation: « Le mythe ne cache rien et il n’affiche rien: il déforme ; le mythe n’est ni un mention ni gun aveu: c’est une inflexion »

Pour nous décrire cela, Roland Barthes prend l’exemple d’un manuel de latin où nous y trouverions « quia ego nominer leo ». Cette phrase contient des mots qui ont un sens simple « car moi je m’appelle lion » mais elle existe pour signifier autre chose: la grammaire. Elle cherche fort peu à parler du lion mais s’impose plutôt comme un exercice de langue française. Il y a ainsi bien un signifiant, mais ce dernier et lui même formé par un total de signes.

Pour Barthes, un objet parle. C'est un système de signes, tout comme une image est un ensemble de signes. L’efficacité des mythologies est due à l’ambiguïté de la forme. La déformation provoquée par le mythe inspire à Roland Barthes une nouvelle terminologie : le signe du premier système devient le signifiant du second, dénommé la « forme » ; le signifié est un « concept .

Ainsi, les images peuvent être des mythes, avoir une dimension mythique. Toute image est polysémique, elle implique, sous-jacente à ses signifiants, une masse de signifiés, dont le lecteur peut choisir certains et ignorer les autres. La polysémie produit ainsi une interrogation sur le sens. On peut notamment prendre comme exemple la couverture du Paris-Match qui représente un « jeune nègre vêtu d’un uniforme français [•••] qui fait le salut militaire ». Certains verront la grandeur de la France, d’autres que tous ses fils servent fidèlement son drapeau, d’autres un mélange de francité et de militarité…tout comme d’autres lecteurs (critiques notamment) pourront voir une sorte d’image de ‘’propagande’’.

Notre société est le lieu privilégié de l’émergence et de la propagation des significations mythiques. Etant donné l’ampleur et la place qu’occupent aujourd’hui les médias, les publicités, les radios et émissions journalistiques, nous sommes confrontés quotidiennement à une profusion d’informations et par la même occasion, d’images.

Barthes traverse un certain nombre de mythes dont se nourrissait l’actualité de la fin des années cinquante.

L’analyse mythologique n’est pas forcément véhiculée à l’oral comme nous l’avons déjà explicité ; au contraire, tous les supports sont propres à l’exprimer : textes, photographies (images), vidéos,

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