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Critique Sur La Théorie Des Parties Prenantes

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Par   •  27 Avril 2015  •  2 054 Mots (9 Pages)  •  1 098 Vues

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La SHT est au cœur de nombreux débats et fait l’objet de nombreuses critiques.

Cela tient tout d’abord aux multiples façons de définir le concept de SH. Il en découle une certaine forme de confusion et d’ambiguïté qui menace la cohérence interne de ce corpus théorique.

Par ailleurs, l’approche n’a pas réellement réussi à s’imposer aux dépens d’une représentation plus financière et économique de l’entreprise.

Notre revue des problèmes théoriques se focalisera en premier lieu sur les

problèmes « internes » à la théorie que sont l’intégration conceptuelle des

différentes approches de la SHT et les dérives potentielles liées à une focalisation

excessive des recherches sur une dimension plutôt que l’autre. Ensuite, nous

présentons les limites liées à l’absence de prise en compte du caractère dynamique

de la gestion des SH. Finalement, nous présentons les débats liés à la prise en

compte des SH sur la performance, ce qui amène à reconsidérer les objectifs de

l’entreprise.

Intégrer ou désintégrer les théories ? Sens et apories d’un débat récurrent

Le problème de l’intégration comme débat central

La question de l’intégration des différentes approches de la SHT conduit

aux deux questions suivantes :

- Dans quelle mesure les approches normatives de la théorie et les approches

stratégiques (ou instrumentales) sont-elles conciliables ?

- Faut-il ou non chercher à intégrer ces approches ?

Ces questions renvoient directement à la possibilité de conceptualiser la SHT

comme un corpus unifié et à la diversité des fondements théoriques mobilisés

pour justifier l’existence du concept de SH. Il existerait une hiérarchie des

dimensions de la SHT, et un primat de l’approche normative comme justification

ultime de tout l’édifice théorique. Jones et Wicks (1999) ont eux aussi cherché à

dégager les traits communs à une catégorie de travaux pour définir le plus petit

dénominateur commun aux approches stakeholders. Ils réaffirment le caractère

indissociable et inséparable d’une approche de la SHT comme science sociale

(approches descriptive et instrumentale) et d’une approche de cette même théorie

comme éthique normative, en esquissant les caractéristiques d’une théorie des

parties prenantes « convergente » qu’ils nomment « théorie hybride ».

A contrario, d’autres auteurs défendront une vision plus critique, et constateront le

caractère tout à fait prématuré d’une telle intégration du fait de la divergence des paradigmes auxquels font référence les auteurs

s’inscrivant dans l’un ou l’autre versant de la théorie. Si ces débats

reposent sans doute en grande partie sur des logiques de légitimité académique et

de reconnaissance institutionnelle (les promoteurs des approches « intégrées »

appartiennent le plus souvent à la communauté des chercheurs en Business Ethics

soucieux de faire intégrer leurs préoccupations en management stratégique, ses

détracteurs se comptant plutôt dans le camp des financiers et des stratèges), ils

renvoient aussi à des clivages et à des débats plus profonds.

Les débats sous-jacents

L’impossibilité de séparer les domaines relevant de l’éthique de ceux relevant du

management ou du monde économique constitue l’un des grands chevaux de

bataille des théoriciens de l’éthique des affaires (en plus de son rôle de « Cheval

de Troie »). Le débat s’est organisé autourde la thèse dite de la « séparation », qui postule que la prise en compte des intérêts des SH peut être appréhendée sous l’angle stratégique ou éthique, mais

que ces deux interprétations sont exclusives l’une de l’autre. Cette thèse a été

critiquée avec virulence par Freeman (1999) pour qui une telle séparation est

nécessairement arbitraire.

Ce débat renvoie à des oppositions latentes entourant la SHT : la vision

économique sur laquelle s’appuie certains détracteurs de la SHT est difficilement

compatible avec la prise en compte d’une dimension éthique, le procès de

construction de la théorie économique relevant très largement d’une émancipation

de cette dernière à travers la prise en compte de l’intérêt comme motivation

principale du comportement humain. Cela englobe des questions fondamentales liées à la possibilité

de prendre en compte de manière simultanée les faits et les valeurs en sciences

sociales. Dans cette optique, les stratégies de recherche se focalisant sur la

recherche d’une intégration complète des théories des parties prenantes

apparaissent comme des objectifs utopiques. Elles sont cependant nécessaires

pour éviter des dérives qui pourraient être nuisibles aux développements

théoriques ultérieurs.

La recherche d’une perspective « équilibrée »

Derrière la volonté

...

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