Corpus sur les Scènes De Meurtres Au Théâtre

Premièrement, ces textes sont tous des situations de scène de crime. On remarque dès la première lecture que les règles de styles, de formes sont différentes en fonction du siècle et donc de la tendance de l’époque. En effet, on observe très facilement l’évolution de la mise en scène au fil du temps. Chez Racine, le sujet même de la scène – ici, un homme jaloux et ambitieux qui met à mort son rival – est contourné, les idées sont détournées de façon à ce que l’acte en soi reste discret et implicite et surtout passive pour éviter de choquer le spectateur, car à l’époque, tout se rapporte à la bienséance qu’il faut respecter avant tout pour ne pas être censuré ou jugé. Cette idée de diluer la réalité des événements, d’employer des euphémismes et des métaphores est également très présent dans l’extrait B, où les deux hommes n’évoquent que très implicitement la mort du Duc : « Il tombe sur son lit, sans chaleur et sans vie ». Le spectateur n’assistera pas à la scène, le crime est dissimulé.

En revanche, les textes C et D traitent plus le sujet lui-même, que ce soit le coup de couteau du professeur à son élève ou encore l’enfant qui étrangle sa mère ; le spectateur assiste en direct à la scène de crime, ce qui la rend d’autant plus véridique, explicite et éloquente. « La leçon le coup de couteau » La bienséance du 16ème siècle laisse alors place au mouvement de l’absurde, caractéristique du 19ème siècle en opposition avec le genre classique de l’avant-guerre, cette séparation nette entre les deux est accentuée par le passage du siècle des lumières, qui privilégie l’intelligence et la culture à la religion et à la convenance.

...