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En quoi les quatre textes du corpus relèvent-ils de la poésie satirique ?

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Par   •  4 Mai 2013  •  Fiche  •  579 Mots (3 Pages)  •  1 001 Vues

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En quoi les quatre textes du corpus relèvent-ils de la poésie satirique ?

La poésie s’est principalement intéressée aux émois du cœur ou aux affres du temps qui s’écoule inexorablement vers une mort proche ou lointaine. Cependant elle n’a pas dédaigné parfois exprimer son indignation devant des situations inacceptables ou exercer sa raillerie à l’encontre de personnes ridicules ou grotesques. Les quatre textes du corpus qui appartiennent au genre poétique versifié s’inscrivent dans cette veine. En quoi relèvent-ils plus précisément de la poésie satirique ?

Ces poèmes appartiennent au registre polémique dans la mesure où ils manifestent tous un étonnement, un refus, voire une dénonciation. Joachim du Bellay, écrivain de la Renaissance, stigmatise dans le sonnet 150 des Regrets la fausseté et la flagornerie des courtisans à la cour des Valois. La Fontaine, au XVIIe siècle, dans « La Génisse, la Chèvre et la Brebis, en société avec le Lion », tiré des Fables, livre I, 6, utilise un apologue animalier pour accuser l’arbitraire des puissants. Enfin Paul Verlaine, dans « L’enterrement » issu des Poèmes saturniens, et Arthur Rimbaud, avec « À la musique » extrait de ses Poésies de 1870, se moquent de la trivialité populaire, de la suffisance bourgeoise et des poussées érotiques adolescentes. Nos quatre poètes se servent d’un lexique moral. Joachim du Bellay emploie des termes péjoratifs : « contrefaire », « ment[ir] », « rage » et « hypocrite ». Le lion de La Fontaine se sert de tournures vertueuses comme « société », « droit » ou « vaillan[ce] » inconvenantes dans son abus de pouvoir. Verlaine recourt à l’antiphrase pour tympaniser la gourmandise, la sottise et l’intéressement des participants. Quant à Rimbaud, il oppose l’ordre « correct » des lieux à toutes les dérives « bourgeois[es] » : les « bêtises jalouses », l’étalage des fortunes, la sotte suffisance, et se montre plus indulgent pour les « belles fièvres » de la jeunesse travaillée par le printemps. Tous les quatre esquissent ou soulignent le dérèglement et la dépravation. Tous, ils cherchent à provoquer une réaction chez le lecteur.

À cet aspect polémique se rajoute une intention satirique marquée par la caricature et l’agressivité à l’encontre des ridicules. Notons que ces textes utilisent l’ironie, forme subtile de la verve comique qui subvertit les clichés ou les codes sociaux. Relevons les procédés les plus marquants. Du Bellay rabaisse les courtisans en les transformant en de « vieux singes de cour », puis cultive les parallélismes pour dénoncer le mimétisme dépersonnalisant des flatteurs. La Fontaine place dans la gueule du sire Lion une argumentation en quatre temps qui, dans sa surenchère, se vide progressivement de toute justification rationnelle. Verlaine, grâce à des termes inattendus et un rythme intense, transforme l’inhumation du défunt en une « gai[e] », « allègre[] » et ironiquement « charmant[e] » célébration des appétits. Rimbaud, pour sa part, épingle les comportements grotesques des adultes installés. Le trait est appuyé : « les bourgeois poussifs » s’« étranglent » dans leurs habits trop serrés, ils arborent « leurs bêtises jalouses », le notaire est une marionnette suspendue à « ses breloques à chiffres », les fonctionnaires sont

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