Comparaison d'un conte européen et africain

Comparaison de deux contes appartenant à des cultures différentes.

Conte africain: Comment le lion devint Roi, par Ousmane Diarra, conte du Mali

Conte occidental : Le Petit Poucet, Charles Perrault, Contes de Ma Mère d’Oye

Comment le lion devint Roi, Ousmane Diarra, conte du Mali

Le lion n’était pas le roi des animaux. Du moins, il ne l’était pas au départ, c’était plutôt le buffle. Mais le buffle était un tyran qui faisait trembler toute la savane. Que tu aies raison, tu avais peur, que tu n’aies pas raison, tu avais raison d’avoir peur de lui. A cette époque il y avait une  seule rivière où tous les animaux venaient boire. Mais personne n’avait le droit de boire avant le roi buffle. Il venait le premier, il entrait dans la rivière, il s’y baignait, il s’y roulait et puis ensuite il y faisait tous ses besoins. C’est après que les autres animaux pouvaient s’approcher et boire. Personne n’y pouvait rien. Cela a duré longtemps, très très longtemps. Jusqu’à ce jour, le jour, la lionne mère était restée au bord de la rivière avec son lionceau. Son lionceau avait soif et allait mourir de soif. Elle s’est approchée de l’eau et en a donné un tout petit peu à son petit. Je ne sais pas qui est allé rapporter ça au roi buffle mais quand il arrive ce jour accompagné des membres de sa cour, des griots et des griottes qui lui chantaient ses louanges. Oh ! Dankili le grand buffle tu es le plus grand de tous les rois, tu es plus grand que Souyata le Grand, tu es plus grand que Damosan le Grand, tu es plus grand qu’Alexandre le Grand. Quand il venu donc, le roi buffle, et qu’il a constaté qu’on avait bu avant lui, il s’est tourné vers les animaux et les menaçant avec son regard féroce, il a crié : « Qui est-ce qui a osé boire avant moi le roi ? Tous tremblaient mais personne ne voulait dénoncer la lionne. C’est la hyène qui s’est levée et qui a dit : « C’est la lionne qui a bu avant toi. Moi, je ne vais pas payer pour une faute que je n’ai pas commise». A ces mots le buffle s’est jeté sur la lionne et l’a écrasée avec ses grosses pattes. Mais le lionceau n’est pas mort. Il s’est sauvé à toutes pattes et est allé se cacher. Il a attendu pendant longtemps jusqu’à ce qu’il soit devenu grand. Quand il est devenu un grand lion dont le rugissement s’éternisait à travers toute la savane, il est sorti et il a dit au buffle : « Buffle, où est partie ma mère, où est partie maman la lionne ? » Le buffle intimidé par la force que dégageait le lion commence à bafouiller, à cafouiller : « Ta mère la lionne… » C’est un de ses conseillers, un conseiller royal, qui lui a soufflé dans l’oreille : « il s’agit de la lionne, il y a quelques années, elle a osé boire avant toi alors tu l’as tuée ». « Ah oui c’est vrai dit le buffle en se tournant vers le lion. « Euh ce n’est pas moi, c’est la loi, la loi c’est la loi. Il paraît que ta maman elle a osé boire avant moi alors la loi lui a été appliquée. Ce n’est pas moi, la loi, c’est la loi ». « La loi qui ne s’applique qu’aux plus faibles est une loi injuste. Toi et moi on va se battre devant les animaux réunis ». Aussitôt, le lion se jette sur le buffle, le terrasse et libère le peuple des animaux de ce tyran féroce.

C’est depuis ce jour que le lion est le roi des animaux. Et, malgré sa force, il ne s’attaque jamais aux plus petits.

Le Petit Poucet, Charles Perrault, Contes de Ma Mère d’Oye (Version simplifiée)

Il était une fois un petit garçon si petit qu'on l'avait appelé le Petit Poucet. Ses parents étaient pauvres et comme ils ne pouvaient plus nourrir leurs enfants, ils décidèrent de les abandonner dans la forêt. Mais le Petit Poucet avait tout entendu et il était allé ramasser des petits cailloux blancs. Le lendemain, dans la forêt, le bûcheron et sa femme s'enfuirent en laissant les enfants tout seuls. Ils étaient perdus. Mais le petit Poucet avait laissé des cailloux blancs sur le chemin. Grâce à lui, ils purent rentrer chez eux. Bientôt les parents n'eurent plus de nourriture et ils décidèrent d'abandonner une nouvelle fois leurs enfants. Le Petit Poucet voulut aller chercher des petits cailloux mais la porte de la maison était fermée. Les parents amenèrent les enfants dans la forêt et s'enfuirent. Sur le chemin, le Petit Poucet avait jeté des miettes de pain. Mais quand il voulut retrouver son chemin, les oiseaux avaient tout mangé. Ils étaient vraiment perdus. Le Petit Poucet grimpa en haut d'un arbre et vit une lumière. Il alla frapper à la porte mais c'était la maison d'un ogre. La femme leur proposa de les cacher pour la nuit.

Quand l'ogre arriva, il dit:

- Ça sent la chair fraîche !

Il trouva les enfants sous le lit et voulut les dévorer.

Mais la femme de l'ogre réussit à le convaincre de les manger le lendemain.

Elle les coucha dans un grand lit à côté du lit de leurs sept filles.

Dans leur lit, les filles de l’ogre portaient toutes une couronne d'or. Pendant la nuit, le Petit Poucet échangea les couronnes contre les bonnets que portaient lui et ses frères. Quand l'ogre arriva, il tâta la tête des enfants. Il sentit les bonnets et d'un coup, il coupa la gorge de ses filles. Au matin, Le Petit Poucet et ses frères s'enfuirent. Quand l'ogre se rendit compte de son erreur, il fut très en colère. Il chaussa ses bottes de sept lieues et partit à la poursuite des garçons.

L'ogre sauta des montagnes et des rivières pour rattraper le Petit poucet. Les sept frères se cachèrent derrière un rocher. Mais il était fatigué et il s'endormit contre ce rocher. Le Petit Poucet dit à ses frères de rentrer chez eux. Il s'approcha de l'ogre et lui vola ses bottes de sept lieues. Dès qu'il les mit, les bottes se mirent à la taille de ses pieds. Il alla voir le roi qui lui proposa d'être son messager. Après avoir gagné beaucoup d'argent, il retourna chez lui et retrouva ses frères et ses parents.

1 - Les schémas actanciels

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