Micromegas : un conte philosophique

Micromégas : un conte philosophique

Récit court d’événements imaginaires ou même merveilleux, le conte est généralement distrayant tout en ayant une visée didactique.

Micromégas est un conte en cela que le récit est relativement bref, qu’il commence par la phrase canonique, « Il y avait un jeune homme… » et qu’il est pris en charge par un narrateur qui laisse entendre sa voix comme dans un conte oral. D’autre part, le texte a une dimension philosophique en ce qu’il pose des questions d’ordre didactique et les illustre au moyen de la fiction. Enfin, Micromégas est inspiré des récits de voyage, dont le voyage imaginaire est une variété. Voltaire exploite les ressources de l’un et l’autre et les met au service d’un questionnement à la fois savant et philosophique.

Conte philosophique et bref roman de voyage

Les sept chapitres qui composent Micromégas nous font suivre le géant éponyme de Sirius, sa planète d’origine, jusqu’à Saturne, puis de Saturne jusqu’à la Terre, pour terminer la « Conversation avec les hommes », point d’orgue du récit.

L’étonnement

L’étonnement est l’attitude qui caractérise les deux personnages principaux. Il désigne un mécanisme à double effet : la surprise s’accompagne d’une mise en cause de ce que l’on sait ou croit savoir. L’étonnement caractérise donc celui qui découvre un savoir nouveau et se défait de ses illusions.

Micromégas est un savant qui s’est mis « à voyager de planète en planète pour achever de se former l’esprit et le cœur » (chap.1). Le récit croise ainsi différentes formes d’écrits – le conte, le discours à teneur philosophique, le voyage merveilleux. Cependant, Voltaire fait référence à des événements réels afin de connecter le récit à la réalité de son époque.

Le comique et le merveilleux

La dimension comique des contes de Voltaire, qui facilite l’acquisition du savoir, invite le lecteur à une forme d’examen de conscience qui le conduit à renouveler sa pensée.

La satire

L’anthropocentrisme et l’orgueil sont deux des principales cibles de Voltaire. Aussi, ramène-t-il les réalités humaines à des dimensions infimes au regard du reste de l’univers. Pour le philosophe, les savoirs humains, au XVIIIème siècle, n’en sont qu’à leurs balbutiements, ce qui implique deux conséquences : la nécessité de manifester de la prudence et de la modestie dans

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