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Commentaire sur le roman Lettres Persanes de Montesquieu

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Par   •  8 Juin 2013  •  1 357 Mots (6 Pages)  •  2 344 Vues

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Les lettres persanes (lettre 24)

Montesquieu

Les Lettres Persanes est un roman épistolaire écrit en 1721 par Montesquieu, grand savant et philosophe du siècle des Lumières. Deux seigneurs persans (Usbek et Rica) entreprennent un voyage d'étude en France et commencent une correspondance avec leurs compatriotes restés à Ispahan. Ils arrivent à Paris en mai 1712.

Le texte suivant est extrait de la lettre XXIV du roman. Il s’agit là d’un courrier envoyé par Rica à son ami Ibben. Il y décrit la vie parisienne et ses institutions comme le jeune persan la découvre à son arrivée dans la capitale. Montesquieu met en jeu des regards étrangers pour donner une image insolite et inatendue de la société française du début du XVIII ème siècle et ainsi mieux la critiquer.

Problématique : En quoi la figure de l’étranger permet-elle à l’auteur d’émettre une critique sur la société de son temps ?

Annonce du plan

LECTURE DU TEXTE 


I Une lettre « étrangère » qui provoque l’étonnement

a)Une lettre étrangère

- Il s’agit bien d’une lettre car le texte est daté et signé. L’énoncé présenté ici est la lettre qu’un dénommé « R i c a », de passage à Paris, adresse à « I b b e n », son correspondant oriental. Les dates qui figurent à la fin du récit de Rica (« le 4 de la lune de Rebiab, 2, 1712 » ) et dans le paratexte (L e t t r e s p e r s a n e s, 1721) soulignent la présence d’un double système d’énonciation : la lettre rédigée en 1712 appartient au roman épistolaire que Montesquieu publia en 1721. Il s’agit donc d’une lettre fictive. On retrouve également le « je » et le « tu ». Le présent d’énonciation est aussi propre au genre épistolaire.

- Cette lettre est étrangère. Bien des éléments révèlent également les origines orientales de son énonciateur : certaines informations nous sont données par les formules d’ouverture et de clôture : noms aux consonances étrangères (« Rica », « Ibben ») ; indication de lieu

(« Smyrne », ancien nom de la ville turque d’Izmir) ; référence au calendrier persan (l. 47). D’autres sont inhérentes au vocabulaire utilisé et inapproprié « magicien », « Alcoran », « moufti »…

Ce changement de position pemet à l’auteur :

• d’éviter la censure en critiquant

• de proposer une référence à l’Orient et relativiser la position de l’Occident qui se considérait alors comme la référence unique. De plus la référence pour les persans est la Perse et non l’occident. C’est donc aussi une notion de tolérance qu’il introduit : l’occident n’est pas l’unique référence.

• d’introduire un regard insolite et extérieur sur le mode de vie français et donc de monter les aspects injutes

• d’utiliser un point de vue naif pour distraire le lecteur et piquer son intérêt grâce à l’exotisme (conte des Mille et une Nuits)

• de remettre en cause les habitudes

Ces références à l’Orient, concession faite à la couleur locale et au pittoresque, peuvent paraître conventionnelles ; elles permettent à Montesquieu d’évoquer la société française des dernières années du règne de Louis XIV et de la Régence, d’une manière insolite et détournée.

b) L’expression de l’étonnement

- L’étonnement est le sentiment dominant chez les persans. « Ce que je te dis de ce prince ne doit pas t’étonner » Ligne 19.

- Cet étonnement est provoqué par le roi et son pouvoir : " ce roi est un grande magicien " Ligne 9 " prodige " Ligne 6 . Champ lexical de la magie, du miracle : "la force et la puissance qu’il a sur les esprits "Ligne 17, " il n’a qu’à " Ligne 14, " il va même jusqu'à leur faire croire " Ligne 15.

- Il est de même provoqué par par le pape et son pouvoir : " plus fort "Ligne 20, " pas moins maître de son esprit " Ligne 20, " magicien "Ligne 21. Les lignes 21 à 24 montre que le pape est encore plus puissant que le Roi. Ses pouvoirs : " il lui fait croire que tris ne sont qu’un " (la trinité), " que le pain qu’on mange n’est pas du pain " (le corps du christ) " que le vin n’est pas du vin " (le sang du christ).

Cet étonnement se transmet au lecteur et le

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