Commentaire Français: Lettres Persanes de Montesquieu

Cet extrait est issu d’une œuvre de Montesquieu écrite en 1721 intitulée « Lettres Persanes », il s’agit ici de la fin de roman. Ce passage est une lettre de Roxane, favorite du sultan Usbek de Perse, où elle affirme et explique son infidélité sans détour. Roxane qui semble être une femme de caractère s’était jusqu’alors tue et exprime dans cet extrait sa pensée sur sa relation avec le sultan. Ce seront ses derniers mots puisqu’elle vient d’ingérer du poison. Ainsi on peut se demander comment le personnage de Roxane parvient-il à créer la sensation qu’elle n’est pas la traitre mais au contraire l’héroïne. Dans un premier temps, il sera évoqué un personnage qui se place au centre tout en revendiquant une trahison et dans un second temps, il sera évoqué l’héroïsme dont fait preuve Roxane ici. Enfin nous nous intéresserons à cet amour additionné à la servitude, une critique de l’auteur.

Le personnage de Roxane s’adresse à quelqu’un, son amant le sultan Usbek, et avoue sa trahison en se plaçant au centre de l’extrait comme pour avouer que c’est bien son infidélité et sa faute. En effet, dès le début de l’extrait elle n’hésite pas à se mettre en avant en avouant « Oui, je t’ai trompé » l.1 puis en utilisant le style emphatique tout au long de sa lettre, par exemple le mot « je » est répété quatre fois dans la première phrase. De plus, on voit bien qu’elle écrit une lettre grâce à des expressions comme : « la plume me tombait des mains » l.19 et surtout qu’elle s’adresse à Usbek : « Tu devrais me rendre grâces » l.10, « Comment as-tu pensé » l.6.

On peut remarquer en effet que au tout début de l’extrait elle n’hésite pas employer une accumulation pour ses crimes : « j’ai séduit tes eunuques, je me suis joué de ta jalousie ; et j’ai su, de ton affreux sérail, faire un lieu de délices et de plaisirs. » l.1-2. Ainsi on voit bien qu’elle est au centre de cet extrait.

Roxane est une femme de caractère qui a su se taire pendant de nombreuses années mais suite à sa trahison, elle ressent le besoin de dire ce qu’elle pense et cela nous mène à son héroïsme.

Dans un second temps, nous allons voir que le courage de ce personnage est dû à deux actes de bravoure ? Le premier étant qu’elle ose se justifier de sa trahison et remet la faute uniquement sur elle. On peut le noter distinctivement lorsqu’elle dit qu’elle a « profané la vertu » l.12, qu’elle le « trompai[t] » l.16. Puis elle ose assurer qu’elle est libre de ce qu’elle a commis malgré le fait de vivre dans un « sérail » l.2, qu’elle qualifie d’ « affreux » l.1. Cette liberté se ressent de la ligne 6 à 9 où elle pose des questions à Usbek sur son comportement : « Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule pour m’imaginer que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices ? que pendant que tu te permets tout », « mais j’ai toujours été libre », « mon esprit s’est toujours tenu dans l’indépendance ».

Comme deuxième marque d’héroïsme, il faut noter que cette lettre se finit par un suicide de l’auteur. On ressent cette mort imminente au début puis à la fin de la lettre grâce au champ lexical de la mort : « mourir » l.3 ; « je meurs » l.4 ; « affaiblir » l.20 mais également à deux personnifications

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