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Commentaire sur le poème Soleil Couchant de Victor Hugo

Compte Rendu : Commentaire sur le poème Soleil Couchant de Victor Hugo. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Janvier 2013  •  1 148 Mots (5 Pages)  •  2 271 Vues

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Les poètes romantiques ont très souvent chanté la nature, en qui ils ont vu un refuge ou une consolation. Cependant, le spectacle de la nature confronte parfois l'homme à la brièveté de sa propre vie. Dans ce poème lyrique intitulé "Soleil couchants", Victor Hugo développe lui aussi ce thème de la fuite du temps qui épargne la nature mais accable l'homme. Sa méditation prend un ton tragique et personnel, et il y exprime sa révolte devant le problème de la mort et l'indifférence de la nature.

La fuite du temps est exprimée sur le plan lexical et syntaxique par un réseau très complexe de répétitions. La pluspart des verbes appartiennent au même champs lexical qui est celui du mouvement: "s'est couché", "viendra", "s'enfuit", "passeront", "roule", "s'iront rajeunissant"", "je passe", " je m'en irai". Cette fuite du temps est ponctuée par la répétition des moments de la journée: "ce soir", "le soir", "la nuit", "l'aube", ... et par celle des jours même: "Puis les nuits, puis les jours", "tout ces jours passeront." Les adverbes ou autres compléments circonstanciels de temps viennent renforcer l'impression ("ce soir", "demain"), encore soulignée par le contraste entre les temps des verbes: "s'est couché" / "viendra". L'écoulement du temps est également ewprimé par une allégorie: "Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit" et par de nombreux parallélismes de construction: "et le soir, et la nuit"; "Puis l'aube... / Puis les nuits, puis les jours"; "Sur la face des mers, sur la face des monts, / Sur les fleuves d'argent, sur les forêts"; "Et la face des eaux, et le front des montagnes / ... et les bois toujours verts...". Tout dans la nature est en butte à la fuite du temps comme le prouve encore la reprise dans les strophes deux et trois des mêmes éléments, les "mers", "monts", "fleuves", "forêts" du deuxième quatrain, auquel font écho les "eaux", "montagnes", "bois", et "fleuves" du troisième quatrain, où seul un chiasme vient rompre la répétition. Les mots "monts" et "mers" seront d'ailleursrepris à la fin du troisième quatrain.

Ces répétitions systématiques dénotent en fait une conception particulière du temps: il s'agit d'un temps cyclique, au cours duquel on observe un éternel retour des choses. Ainsi la succession des saisons est placée sous le signe du renouvellement et même du rajeunissement, symbolisés par la permanence du feuillage: "et les bois toujours verts / s'iront rajeunissant". Ici la forme progressive et le rejet traduisent bien la continuité de la vie. Si les eaux et les montagnes sont "ridées", c'est métaphoriquement: l'image ne désigne que l'ondulation des vagues ou les plissements de terrain. Les mers et les montagnes ne sont pas "ridées" au sens propre du terme; elles ne sont pas "vieillies"; elles échappent au temps, à la vieillesse et à la mort. De même, le fleuve représente le renouvellement souligné par l'expression adverbiale "sans cesse" et l'enjambement "le fleuve des campagnes / Prendra sans cesse aux monts le flotqu'il donne aux mers". Le soleil couchant devient alors le symbole de ce temsp cyclique, cosmique: le soleil contrairement à l'homme, renaît chaque matin.

Dans le dernier quatrain, en effet, le temps cyclique - celui de la nature - va être opposé au temps linéaire - celui de l'homme. Au début de la quatrième strophe, le rythme de l'alexandrin, disloqué, met en relief cette opposition:

"Mais moi, sous chaque jour

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