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Commentaire Français "Les Misérables" Victor Hugo

Commentaire de texte : Commentaire Français "Les Misérables" Victor Hugo. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Février 2016  •  Commentaire de texte  •  1 735 Mots (7 Pages)  •  5 734 Vues

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Commentaire

        Victor Hugo est un poète, romancier et dramaturge du 19ème siècle. Il est sans conteste l'un des personnages les plus importants de la Littérature Française... Sa vie et ses œuvres ont fait de lui un personnage emblématique de la 3ème république , notamment grâce à ces romans les plus connus et vendus en millions d'exemplaires tel que Notre-Dame de Paris en 1831. Il est considéré comme le chef de file du romantisme , qui privilégie l'expression du moi et les thèmes de la nature et de l'amour , s'opposant fortement au rationalisme des Lumières.

Dans Les Misérables , édité en 1862 , Hugo dépeint la vie des misérables dans Paris et la France Provinciale du XIXème siècle , plus particulièrement , à travers le personnage du bagnard , Jean Valjean. Le passage proposé se situe dans la cinquième partie , au cours du Chapitre 15. Il met en scène la mort de Gavroche , fils des Thénardier , qui a décidé d'aller récupérer les cartouches non-brûlées au péril de sa vie. On peut donc se demander comment Victor Hugo parvient à décrire Gavroche comme un personnage mythique qui représente le peuple Français ? Pour cela , nous montrerons d'abord le suspens angoissant que fait naître le récit , puis nous verrons le courage héroïque employé par Gavroche et enfin , ce qui fait de cet extrait , une mort pathétique et symbolique.

        Tout d'abord , l'extrait ici proposé comporte deux genres littéraires : celui du roman , ainsi qu'une partie poétique de la ligne 18 à 20 avec un quatrain hexasyllabe en rimes suivies. On peut immédiatement remarquer l'attente angoissante que tente de nous transmettre Hugo à travers l'utilisation de l'imparfait. En effet , ce dernier , cherche à retarder l'action inévitable qui va se passer , que l'on pressent dès le départ , ce qui donne une impression de suspens.

Toutes les valeurs de l'imparfait sont utilisées dans cet extrait , notamment l'habitude : « il répondait à chaque décharge par un couplet » (l.3) , «on le visait sans cesse» (l.3) , « chaque fois que la face camarade du spectre s'approchait» (l.10). Puis , la longueur des actions qui semblent s'étirer à l'infini , «les balles couraient après lui , il était plus leste qu'elles » (l.9) , « les insurgés haletants d'anxiété , le suivaient des yeux » (l.7) , « la barricade tremblait » (l.7) , « lui il chantait » (l.7) , « les balles couraient après lui , il était  plus lestes qu'elles » (l.9).

Et enfin , la dernière valeur utilisée est la description : « Il avait l'air de s'amuser beaucoup » (l.2) , « il jouait on ne sait quel effrayant jeu de cache-cache avec la mort. » (l.10). Il est également vu deux métaphores concernant Gavroche « ce n'était pas un enfant , ce n'était pas un homme ; c'était un étrange gamin fée » (l.8) et « c'était le moineau becquetant les chasseurs » (l.2) , ainsi qu'une antithèse « le spectacle était épouvantable et charmant » (l.1).

Il est vu que l'action est détaillée au ralenti « On vit Gavroche chanceler , puis il s’affaissa. Toute la barricade poussa un cri » (l.13) ce qui appuie le suspens et plonge le lecteur dans l'incertitude. La courte chanson ,  elle aussi , semble arrêter le temps et la rupture avec la deuxième balle en devient donc nettement plus brutale et inattendue.

Contrairement au premier tir , tout s'enchaîne très vite lors du second  notamment avec l'utilisation de quatre phrases brèves : « Il n'acheva point. Une seconde balle du même tireur l'arrêta court. Cette fois il s'abattit la face contre le pavé , et ne remua plus. Cette petit grande âme venait de s'envoler » (l.22) qui décrit la mort instantanée de Gavroche. Le champ lexical de l'angoisse est utilisé afin de transmettre la peur que ressentait les insurgés au lecteur : « épouvantable » (l.1) , « haletants d'anxiété » (l .7) , « effrayant jeu » (l.10) et « la barricade tremblait » (l.7) qui est une métonymie.

Victor Hugo a donc fait en sorte que le récit donne une impression de suspens menaçant menant inévitablement à un drame que le lecteur pressentait dès le départ.

        Par la suite , on peut voir que le rôle de Gavroche est essentiel. Il n'est pas là pour s'amuser , sa fonction est d'aider le groupe caché derrière la barricade en allant chercher des cartouches non-brûlées. Cependant , ce dernier garde toujours une âme d'enfant , Victor Hugo introduit cette facette de sa personnalité en mélangeant deux types de champs lexicaux. Tout d'abord celui de la guerre et paradoxalement celui de l'amusement : « Gavroche , fusillé , taquinait la fusillade » (l.1) , « il avait l'air de s'amuser beaucoup » (l.2) , « Les gardes nationaux et les soldats riaient en l'ajustant » (l.4) , « La barricade tremblait ; lui , il chantait » (l.7) , « il jouait on ne sait quel effrayant jeu de cache-cache avec la mort » (l.9-10) et « le garçon lui donnait une pichenette » (l.11) , ce qui finalement ,  implique un certain jeu avec la mort. L'agilité de Gavroche lui donne un aspect invulnérable notamment avec cette accumulation de verbe qui finit par la sonorité -ait : « Il se couchait , puis se redressait , s'effaçait dans un coin de porte , puis bondissait , disparaissait , reparaissait , se sauvait , revenait , ripostait à la mitraille par des pieds de nez » (l.4-5). Victor Hugo évoque également l'organisation et l'efficacité sans faille du jeune garçon grâce à une antithèse sur les deux derniers termes de cette phrase : « pillait... vidait... remplissait... » (l.6).

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