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Commentaire sur "La Religieuse" (p 58 à 59)

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Par   •  13 Décembre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 275 Mots (6 Pages)  •  5 753 Vues

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Commentaire sur "La Religieuse"

(p 58 à 59)

Problématique: En quoi ce texte accuse-t-il les couvents de forcer les jeunes filles à les rejoindre, même si cela est contre leurs volontés?

Introduction:u Nous avons à faire à un extrait du roman « La Religieuse», qui est un roman de Diderot écrit au XVIII siècle. C'est le siècle des lumières et Diderot, qui est une figure très importante de ce siècle, écrit sous forme de mémoire la vie de Suzanne (initialement destiné à un respectable marquis), femme pieuse enrôlée contre sa volonté dans l'état religieux pour dénoncer les injustices des couvents à travers sa narration. Diderot l'a peut-être écrit en l'honneur de sa sœur devenue folle en couvent.

I- Suzanne, portrait d'une religieuse sans foi à sacrifier au couvent.

Tout d'abord, étudions l'endroit où se déroule les vœux de Suzanne sont prononcés. La cérémonie se déroule dans un lieu clos: une église, dans un contexte de jour de fête (on a fait sonner le cloches auparavant). Elle a pourtant tout d'officiel et on la rend privée, seules quelques jeunes personnes et les membres de l'état religieux peuvent y assister. (lignes 23-24) "Il y avait de jeunes personnes montées sur des chaises, et attachées aux barreaux de la grille". (lignes 22), "mon père et de ma mère".

Diderot décrit Suzanne comme un sacrifice: (ligne 16) "mes compagnes me prirent sous le bras", tel un agneau que l'on porte, Suzanne est contrainte d'aller à l'autel du sacrifice et ce, même si elle aborde d'évident signe de non consentement qu'elle a montré auparavant  (lignes 2- 3) "dans mon engagement, je me trouvais plus de jambes". On enlève à Suzanne sa condition d'être humain en lui retirant son libre-arbitre pour faire un agneau docile. Mais elle reste humaine et réussie à toucher malgré tout ceux qui éprouvent de la compassion du bon sens: (lignes 20-21) "il s'échappait des sanglots de toutes parts". D'un autre point de vue, on peut voir l'émoi de Suzanne qui s'offre à la religion comme si elle allait mourir et endosse ainsi le rôle d'un agneau à sacrifier: (ligne 17) "j'avais la tête renversée", nous avons une reproduction d'une scène biblique, ici, nous sacrifions au nom de la foi, en croyant apaiser Dieu, un "animal" (Suzanne, dans cette situation) qui renverse sa tête pour mourir plus vite.

 

II- Les prononcements des voeux de Suzanne: un choix forcé par l'hypocrisie et les contradictions.

Dans cet extrait, nous avons trois type de personnage: les assistants, les figures d'autorité et ceux qui contribuent à la cérémonie, tous sont, quelque part, hypocrites et contradictoires. Penchons-nous d'abord sur le cas des assistants: (lignes 19-20) "Ils voyaient une jeune victime mourante qu'on portait à l'autel", les assistants voient le rôle de martyr ou de sacrifice qu'endosse bien malgré elle Suzanne. Et ils sont si émus, que cela touche leur âme (ligne 18) "l'âme des assistants". On ne distingue pas de différence entre les assistants, on les réunit tous sous cette même désignation. Ainsi peut-on aussi pensé que Suzanne fait aussi un rapprochement à Dieu, qui observe peut-être la scène et qui est peut-être triste mais qui reste dans le même rôle de passivité que les autres assistants. En effet, même si ces personnes-là sont tristes (lignes 20-21) "il s'échappait des sanglots de toutes parts", ils ne peuvent pas réagir car sous leur désignation, Diderot inscrit toutes leur servile passivité et leur impuissance malgré leur états d'âmes. Ce ne sont que des "assistants". Et l'on pourrait les qualifier d'hypocrites dans le sens où bien qu'émus, ils ne font rien pour aider Suzanne et l'observent uniquement de loin.

Passons maintenant à l'analyse des personnes aidant au déroulement de la cérémonie, soit le vicaire et les sœurs. Le vicaire se distingue à travers les discours indirectes que nous rapportent Suzanne: (lignes 5-8) "c'était quelque chose de bien ridicule que tout ce qu'il disait de mon bonheur, de la grâce, les beaux sentiments qu'il me supposait", (lignes 4-5) "un long sermon où il n'y avait pas un mot qui ne fût à contresens". Les propos sont ridules de par le fait qu’ils se contredisent eux-mêmes, le vicaire est un homme de foi insensé qui refuse de voir les méfaits de l'état religieux. Et qui dans une situation d'injustice comme celle où est Suzanne, parlera des bienfaits et des vertus de la foi sans réaliser que Suzanne ne veut pas être religieuse et en se contredisant lui-même sur ces vertus-là. C'est un homme égaré qui cherche de la raison dans la folie et qui s'imbibe lui-même dans cette irrationalité ? Parlons maintenant des sœurs, qui font preuve d'injustice envers Suzanne, car bien que celle-ci soit tourmentée et ne veuille pas se rendre à l'autel, elles la contraignent en la soulevant. Et finissent même par répondre "oui" (dernière ligne) quand elle dit "non" quand elle dit "non" (dernière ligne). Elles endossent le rôle du bourreau qui égorge la victime en quelque sorte, avec l'état religieux et les figures d'autorité. Leur méchanceté se contredit avec leurs rôles de sœur et elles ont visiblement l'air hypocrite. Leur acte, laisse entrevoir le potentiel néfaste des religieuses du couvent que côtoiera par la suite Suzanne dans les couvents. Car si des sœurs d'églises sont à ce point cruelle, alors qu'elles devraient être celles parmi les plus pieuses et réfléchies, comment sont celles de simples couvents?

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