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Commentaire littéraire de la religieuse

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Par   •  19 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  1 171 Mots (5 Pages)  •  249 Vues

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Le roman des Lumières n'hésite pas à mettre en question la condition féminine en donnant la parole à des femmes qui se décrivent et se racontent dans leur jeunesse, avec un regard critique sur la société, et parfois sur elles-mêmes. Aussi la fiction s'empare de la première personne à travers le roman épistolaire ou le roman-mémoires.

Dans cette veine, La Religieuse est un roman de Denis Diderot, écrivain et philosophe français des Lumières publié d'abord en feuilletons entre 1780 et 1782 dans La Correspondance littéraire, avant d'être édité de façon posthume en 1796. Une religieuse échappée du couvent s'adresse au marquis de Croismare pour lui demander son soutien, sous forme de mémoires.

Dans le passage étudié, la religieuse, Marie-Suzanne Simonin, contrainte par sa

famille à devenir religieuse, raconte à la première personne la cérémonie avortée de son ordination. Le texte s'inscrit aussi dans une dominante dialogale.

En quoi la scène racontée, par les effets qu'elle suscite chez le lecteur,

participe-t-elle à la condamnation de la clôture conventuelle et de ses effets délétères au XVIII siècle?

D'abord, nous verrons ce qui relève du récit d'une héroïne privée de liberté et incomprise, (puis nous nous demanderons ce qui relève de la dramatisation d'une scène violente.

D. Г

(Tout d'abord, nous sommes plongés dans le récit d'une narratrice privée de liberté, au moment de ses vœux. Incomprise par ses parents et son entourage direct, elle semble totalement isolée.

Dans le cadre de cette cérémonie d'ordination, la jeune Marie-Suzanne est forcée à prononcer ses vœux. Cette idée de contrainte et d'obligation est d'emblée introduite par l'emploi de l'auxiliaire « il fallut » et du verbe « devoir » (1.1) qui soulignent le point de vue de Marie-Suzanne. Qui plus est, la métaphore filée de l'enfermement assimile le couvent à une véritable prison : « de jeunes personnes (...) attachées aux barreaux de la grille » (1.7-8), « une des sœurs laissa tomber le voile de la grille » (.27), « on me conduisit dans ma cellule, où l'on m'enferma sous la cle) »

(1.29-30). On remarque que Marie-Suzanne est le plus souvent objet que sujet des verbes d'action: « [elles répondirent pour moi » (.13-14, « les religieuses m'entourèrent, m'accablèrent » (1.28), ce qui accentue l'idée qu'elle subit la cérémonie. En outre, sa faiblesse physique est mentionnée de façon insistante au début de l'extrait, dans une métaphore: « je ne me trouvais plus de jambes » (1.2) ; de même le champ lexical du malaise se déploie : « la tête renversée » (1.3) et « je me traînais »

(1.4) marquent la privation de liberté de la narratrice.

A cause de l'incompréhension des siens, la religieuse apparaît dans sa solitude

d'héroïne. Son isolement est renforcé par la sensation qu'elle a d'être coupée des autres. A la ligne 4, Diderot oppose le pronom singulier « je » au pronom pluriel « ils » et dans tout le texte, elle est confrontée au pronom indéfini « on » qui désigne son entourage direct, c'est-à dire les religieuses qui l'accompagnent lors de la cérémonie. C'est enfin la rupture du lien avec ses propres parents qui est rendue sensible par leur silence et la narratrice déplore leur manque de réactions: « je suis bien sûre que ceux de mon père et de ma mère ne se firent point entendre » (1.6-7).

C'est le cas de façon plus criante encore quand Marie-Suzanne les apostrophe : « vous surtout mon père et ma mère; je vous prends tous à témoin ... » (1.26) Le lecteur est amené à ressentir de la pitié pour l'héroïne incomprise.

Par l'effet de

...

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