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Commentaire linéaire Scène 9 - Juste La Fin du Monde de Jean-Luc Lagarce

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Par   •  23 Janvier 2023  •  Commentaire de texte  •  796 Mots (4 Pages)  •  1 580 Vues

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Commentaire linéaire Scène 9 - Juste La Fin du Monde de Jean-Luc Lagarce

Jean-Luc Lagarce est un écrivain, dramaturge et metteur en scène du 20ème siècle. En 1990 il écrit la pièce Juste la fin du monde mettant en scène le retour d’un fils, Louis, dans sa famille après une absence de 10 ans. Lagarce mourra des suites du Sida en 1995. Dans cette scène 9 de Juste la Fin du monde, la famille de Louis fait face, une fois de plus, à des tensions.

Comment cette scène met en exergue la crise familiale ?

Nous verrons dans un premier temps la tension dramatique de “C’est l’après-midi, toujours été ainsi” à “Elle reviendra” puis dans un second temps nous analyserons le conflit fraternel de “Oui, je veux bien un peu de café, je veux bien.” à “Catherine reste seule

En tout premier lieu, la scène s’ouvre sur la Mère qui, comme elle aime le faire dans toute la pièce, se remémore cet après-midi soulignée par l’aphérèse “toujours été ainsi”, une sorte de mélancolie, de spleen. On retrouve cette insistance sur le temps avec le champ lexical et les compléments circonstanciels de temps : “après-midi”, “dure”, “plus longtemps”. Catherine, quant à elle, vient à vouvoyer Louis : “Voulez-vous encore du café ?” Ainsi elle vient rappeler qu’elle ne fait pas partie de la famille et souhaite donc être respectueuse. Suzanne, elle, fait tout l’inverse. Elle vient remettre en cause le vouvoiement de Catherine sans doute car elle est la plus jeune et donc la moins attachée aux traditions, ceci est marqué par la polyptote : “Tu vas le vouvoyer toute la vie, ils vont se vouvoyer toujours ?”. Elle vient également nous montrer une certaine crise de l’adolescence et s’opposer à l’autorité d’Antoine, symbole de la famille, avec les nombreuses interjections et mots grossiers qu’elle emploie : “Mais, merde toi à la fin” ou “Merde, merde et merde encore !”, mais aussi grâce à l’utilisation de la forme négative “Je ne te cause pas, je ne te parle pas, ce n’est pas à toi que je parle” avec une certaine polyptote entre “cause” et “parle”. Le début de cette tension dramatique commence donc entre Suzanne et Antoine avec l’utilisation du champ lexical du logos : “cause”, “parle”, “racontes” qui vient appuyer une escalade de la tension et de la colère. Contrairement à Suzanne, jeune et impulsive dans sa parole, Antoine lui est plus renfermé comme le démontre le chiasme “Elle veut avoir l’air / c’est parce que Louis est là, c’est parce que tu es là / et elle veut avoir l’air”. Toute cette dispute rappelle deux enfants se chamaillant, soulignés par l’énumération “Compris ? entendu ? Saisi ?” ou encore “Et bras d’honneur si nécessaire ! Voilà, bras d’honneur.”. On remarque que Lagarce a incorporé des didascalies directement dans le texte avec en premier lieu : "Voilà bras d’honneur” ou encore “Ne la laisse pas partir”. Antoine lui vient à dire “Elle reviendra” montrant ainsi le quotidien tendu, l’habitude des disputes qui finissent toujours avec le départ de Suzanne.

Louis vient finalement à répondre à Catherine, comme si la dispute avait été éclipsée : “Oui, je veux bien, un peu de café, je veux bien” mettant également une pointe de comique dans cette pièce dramatique et au milieu de cette tension. Antoine, tel un enfant, vient à répéter la phrase de Louis et donc relancer la dispute : “Oui je veux bien un peu de café, je veux bien”. Ainsi le conflit fraternel se ravive. Louis insiste donc sur cette moquerie avec “Tu te payais ma tête”, mais l’épanorthose “Tu te payais ma tête, tu essayais” de Louis vient mettre en évidence que la remarque d’Antoine ne l’a pas touchée. De plus, les nombreuses interjections, dans cette deuxième partie, insistent sur la montée du ton et sur la dispute qui a éclaté : “Antoine !”, “Suzanne !”, “Louis !” soulignant également les trois protagonistes de cette dispute. Antoine décide, à la manière de Suzanne, de quitter la scène démontrer par la didascalie interne “Antoine ! Où est-ce que tu vas ?” et la Mère reprend également la phrase d’Antoine “Ils reviendront. Ils reviennent toujours.”. Le côté comique de la pièce resurgit avec la remarque de la Mère “Je suis contente que nous soyons tous là réunis” alors que tous les personnages ont quitté la scène : “Où est-ce que tu vas ? Louis !”.

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