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Juste La fin du monde de Jean-Luc Lagarce

Dissertation : Juste La fin du monde de Jean-Luc Lagarce. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Mai 2021  •  Dissertation  •  1 607 Mots (7 Pages)  •  5 891 Vues

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La pièce Juste La fin du monde de Jean-Luc Lagarce, comédien, metteur en scène et dramaturge français, a été écrite en 1990. Lagarce est l’un des auteurs contemporains les plus joués en France et à l’étranger.

Juste La fin du monde met en scène le retour du protagoniste (Louis) chez sa famille après des années d’absence. Il est venu avec un objectif précis : annoncer aux membres de sa famille sa mort prochaine. L’intrigue se déroule autour de ces échanges interfamiliaux, ainsi que des conflits et des tensions qui refont surface avec l’arrivée de Louis.

Nous pouvons nous demander dans quelle mesure ces échanges peuvent être universels ?

En quoi cette pièce a une portée universelle alors qu’elle semble traiter des problématiques personnelles, propres à une famille ?

En premier lieu, nous allons toucher à la fin du monde et la mort qui sont deux thèmes appartenant à l’Humanité. Puis nous étudierons la crise personnelle qui est à la portée de tous. Pour conclure, nous nous pencherons sur la crise familiale, qui ici, a une place importante.

Dès la lecture du titre, la pièce prend toute sa dimension universelle. Celui-ci aborde la fin du monde, qui touche ainsi à toute l’Humanité. Ce titre renvoie à une image catastrophique voire apocalyptique, pesant sur de nombreuses personnes voire la planète tout entière. La fin s’annonce sans laisser place aux exceptions, que plus rien ne subsistera. Malgré cela, l’adverbe « juste » donne une valeur restrictive, comme si ce n’était pas grave ou que c’était acquis ; ça doit arriver, et ça paraît anodin. Cela peut arriver à n’importe qui comme à tout le monde : on a l’impression d’une unicité face à un sort négatif. Jean-Luc Lagarce, après avoir brouillé la notion de la fin du monde par son titre, choisit d’aborder une thématique forte au ton lourd : la mort. Cette étape constitue l’achèvement du cycle naturel de la vie, qui concerne chaque être vivant.

La mort est effectivement un thème omniprésent dans l’œuvre de Lagarce. Le protagoniste, Louis, sait que sa mort est prochaine et souhaite rencontrer sa famille pour le leur annoncer. Il vit donc avec un secret, qui lui sera dans tous les cas, fatal. Il vit également avec l’idée qu’il imposera un deuil à sa famille dans peu de temps. Il y a également un processus d’identification par la description de ces sujets, l’humain cherche à être compris tout en se comprenant et la pièce de Lagarce invite à des questionnements internes. Le deuil est un chemin difficile qui suit la mort, que beaucoup appréhendent. La souffrance fatalement imposée au personnage ainsi qu’aux proches du futur défunt engage un sentiment général : la peur de perdre un être cher. Cette crainte est une fois de plus propre à tous, et revêt ainsi une qualité universelle. Tout un réseau établi, notamment par les liens affectifs, s’arrête net. Cela illustre la fin du monde ou plutôt la fin d’un monde, comme envolé à l’instant même où quelqu’un disparait. Pourtant, dans l’œuvre ici présente, la mort est aussi rationnalisée, presque banalisée par Louis. On le ressent notamment lorsqu’il dit « -j’allais mourir à mon tour- » (prologue l.2). Cette phrase illustre la généralisation de la mort. L’inévitable et la fatalité s’y inscrivent. On peut lier ces notions d’universalité avec l’œuvre de Jean Racine, Britannicus, qui soulève aussi la notion de la mort. Dans cette œuvre il est question de meurtres, mais la mort reste fatale à tout être-humain. Même si dans la pièce de Lagarce, les personnages sont passifs face à la mort et que chez Racine les personnages, sont auteurs de cette dernière, il y a l’idée de la fin de vie qui les unit. La pièce de Jean-Luc Lagarce dépeint la mort mais s’arrête aussi sur un sujet vaste, la crise personnelle. Cette dernière est interne et propre à chacun ce qui émet une notion d’amplitude face aux ressentis.

La crise personnelle est abordée dans ce livre au sein-même du personnage principal, exposant le lecteur à entrer dans les dilemmes internes de ce dernier. Cette crise se définit principalement par des sentiments et émotions que peuvent ressentir les individus. Elle peut survenir à tout âge, se caractérisant pas des moments de doutes et de questionnements. Cela revient à se demander dans quelle existence et dans quelle vie on a envie de s’inscrire. La crise personnelle se vit et se matérialise différemment selon les individus ; malgré la globalité des sentiments chacun le perçoit de façon subjective. Lors de la pièce Juste La fin du monde, le personnage principal est dans un dilemme interne perpétuel puisqu’il souhaite annoncer qu’il mourra bientôt, or il a peur de blesser ses proches. On constate notamment les tourments de Louis dans le prologue : « […] me donner et donner aux autres une dernière fois l’illusion d’être responsable de moi-même et d’être, jusqu’à cette extrémité, mon propre maître. » (l.44

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