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Commentaire de texte - Nuit Rhénane

Commentaire de texte : Commentaire de texte - Nuit Rhénane. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Septembre 2018  •  Commentaire de texte  •  744 Mots (3 Pages)  •  1 000 Vues

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" Nuit Rhénane " est un poème appartenant au recueil Alcools d'Apollinaire publié en 1913. Le poème est également premier d'une section du recueil appelée " Les Rhénanes ", cette section de poème a été écrite durant le voyage d'Apollinaire en Allemagne entre les années 1901 et 1902. Il y est allé en tant que précepteur, dans la région établie le long du parcours du Rhin appelée Europe Rhénane, puissance économique depuis l'empire romain qui au fil du temps est à l'origine de la création d'une nouvelle culture et d'histoires dont Apollinaire s'intéresse grandement. Nous pouvons nous demander à partir de ce poème, de quelle façon il relève à la fois du surnaturel et du réel ? Nous parlerons d'une nuit d'ivresse qui serait la cause d'un glissement du quotidien vers le surnaturel.

Nuit Rhénane, le titre du poème nous fait déjà comprendre que le poème va parler d'une nuit passée le long du Rhin, le Rhin étant un fleuve nous pouvons en déduire qu'il s'agit d'une visite en bateau, ce qu'on confirme dans la première strophe du poème au second vers : " Écoutez la chanson lente d'un batelier ". Ce n'est pas qu'une nuit rhénane mais aussi une nuit d'ivresse qu'Apollinaire montre bien en ayant enrichi son poème du champ lexical de l'alcool : " vin " (v.1); " ivre " (v.9); " vignes " (v.9). Le champ lexical n'est pas la seule indication, nous avons aussi l'utilisation de mots qu'on utiliserait à la fois pour décrire une personne ivre, comme : " trembleur " (v.1); " tremblant " (v.10) ". " Un vin trembleur "est une autre façon d'indiqué qu'Apollinaire est supposément sous l’emprise de l’alcool, le vin ne peut trembler de lui-même donc cela ne peut être qu’à cause des mouvements du bateaux ou d’un homme ivre et tremblant. Dans le neuvième vers : «  Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent. », on comprend davantage qu’il a bu beaucoup de vin, un homme d’un état sobre ne décrirait pas le Rhin comme un long fleuve rempli d’alcool.Cette mise en avant de l’ivresse nous fait comprendre une liaison directe avec le titre du recueil.A travers ces vers qui nous permettent de comprendre l’état d’Apollinaire, nous pouvons davantage comprendre le reste du poème qui vire dans le surnaturel et la mythologie.

La mythologie est évoquée à partir des légendes chantées par le batelier, nous glissons donc du quotidien vers le surnaturel que nous fait découvrir l’alcool. «  Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes »
« Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds », nous voici dans le surnaturel tout en gardant une certaine logique avec la réalité, Apollinaire et le batelier se retrouvent sur un fleuve allant jusqu’à la mer nordique, le batelier voit sept femmes aux cheveux verts, les cheveux verts ont été par les latins attribués aux divinités des mers et des fleuves. Ces divinités apparaissent sous la lune ce qui pourrait signifier que la nuit, ainsi l’unique moyen de voir ces divinités serait lors d’une nuit rhénane et une nuit d’ivresse, nous en revenons donc au titre et à l’idée principale du poème. Le chant des divinités ne fait qu’une voix, qu’Apollinaire appelle la voix, celle qui le mène à un point à râle-mourir, un néologisme crée par Apollinaire qui associe la râle et la mort. La râle peut être un bruit d’agonie comme de jouissance, l’associer à la mort pourrait signifier que le poète trouve cette voix jouissive à en mourir ou au contraire, insinuer cela en parlant d’une agonie. Le vers suivant nous laisse cependant supposer qu’au contraire ces fées qui chantent et qui forment «  la voix «  enchantent son été, ce qui suggère qu’elle était jouissive à en mourir : «  Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été » (v.11). Le surnaturel et la mythologie sont interrompues par l’unique monostiche qu’est aussi le dernier vers du poème. «  Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire », le verre brisé serait une métaphore de la fin de cette imagination vaste dans laquelle Apollinaire rencontra les divinités des mers et des fleuves. Ce monostiche crée également un effet de boucle bouclé par rapport au premier vers.

En conclusion, une nuit rhénane est également une nuit d’ivresse qui permet sous la lune de rencontrer les divinités aux cheveux verts qui incanteront l’été d’Apollinaire et crée un glissement du quotidien vers le surrnaturel.

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