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Commentaire de texte sur Voyage au bout de la Nuit

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Par   •  8 Mars 2019  •  Commentaire de texte  •  3 129 Mots (13 Pages)  •  1 149 Vues

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LITTERATURE FRANCAISE – DEVOIR MAISON

Céline, de son vrai nom Louis Ferdinand Auguste Destouches est un auteur conséquent du XXème siècle, il est l'un des écrivains français les plus traduits et diffusés à travers le monde de part son style, son réalisme et son écriture particulière.L'une de ses œuvres majeures est Voyage au bout de la Nuit paru en 1932 qui obtiendra le prix Renaudot.

Voyage au bout de la nuit  appartient au genre de la fiction c'est un texte écrit en langage d'argot, il est l'un des premiers, car le narrateur de Céline refuse de parler de la langue des « élites », qu'il critique beaucoup dans cette œuvre. C'est un roman anarchique pour son époque. Le titre est évocateur de l'histoire qu'il raconte  qui est celle de Bardamu -c'est un récit à la première personne- qui nous parle de son récit de voyage, aussi bien au sens physique qu'au sens littérale, ainsi que son voyage psychique, son voyage de l'âme. Nous allons voir dans cet extrait comment le style et les idées de Céline sont mises en avant.

1- Dans cet extrait le narrateur est homodiégétique c'est à dire qu'il est présent dans l'histoire qu'il raconte, en tant que personnage il est le héros du récit, on peut aussi dire que ce narrateur est auto-diégétique. Nous sommes ici dans un extrait qui ne contient pas de dialogue, nous avons seulement les réflexions et les pensées de Bardamu et il utilise le temps du récit, en se servant d'un langage à la fois littéraire et argotique afin de créer un effet d'oralité. Cette oralité se ressent dans cet extrait avec des phrases qui sont parfois longues et détaillées et parfois courtes et très évasives.

Ce texte se compose de cinq paragraphes distincts.

Dans le premier paragraphe Bardamu emploi l'imparfait dans ces premières phrases « Ils avançaient », « ils affluaient », « pensais-je », puis revient sur le temps du présent avec « dire », « peut », « donne », « aller », « pense » et « c'est ». Il y a dans ce premier paragraphe un mélange des temps, ce qui encore une fois nous montre la réflexion du personnage, les premières phrases sont les souvenirs d'un moment donné puis la suite est la réflexion qu'il se fait de cela au moment où il nous parle. Son « ils » renvoie au « gens » dans la rue, il parle des passants qu'il observe en les qualifiant métaphoriquement de « serpents agités et multicolores », il créer un décor auquel le lecteur peut se raccrocher, une rue bondé, avec des passants divers, tous différents, nombreux et en mouvement. Puis il passe sur une réflexion personnelle, toujours en parlant de ces « gens » qu'il observe, réflexion qui est ponctuée à la fin par un point d'exclamation, signe qu'il est dans ses pensées, il nous montre encore cette oralité qui est sans cesse présente dans cette extrait, ce point d'exclamation nous montre qu'il réagit sur l'instant présent, il renchérit même avec une autre phrase « Et même rien qu'en cigarettes ! » et puis une autre « ça ne vous donne pas un sou en pus, même pour aller manger ! », on peut voir ici une augmentation du ton, on plonge directement dans les pensées du narrateur à l'instant où il les pense. Le narrateur s'implique et donne son avis sur ce qu'il voit et le lecteur voit à travers lui. Puis son ton devient plus lascif, il donne une comparaison « combien c'est défendu les hommes les uns contre les autres, comme autant de maison »  en nous montrant encore une fois cette idée de masse et de regroupement des hommes qu'il compare à des maisons.

Dans le deuxième paragraphe il dit : « Moi aussi j'ai été me traîner vers les lumières », il suit le mouvement, avec un premier emploi du « moi », il y a tout au long de ce paragraphe une grande présence du « je » qu'il y avait très peu dans le premier ce qui montre que l'on change alors de façon de faire, au départ il constatait ce qui l'entourait et là il fait partie de ce qui l'entoure. Les temps sont mélangés dans cet extrait nous avons là un verbe au passé composé puis plus tard nous retrouverons de l'imparfait et du présent. Ici il fait partie de ces « gens » qui l'entourent, il se mêle à eux comme il rejoint le texte mais cela ne vient pas de lui même car il emploi le mot « traîner » qui est un terme négatif, qui signifie qu'il ne le fait pas par envie. Tous cela est suivi d'une énumération qui donne à cette phrase un ton las. « Nous » est employer pour la première fois, il s'englobe dans la masse. « J'en ai choisi un moi de cinéma », langage qui se rapporte plutôt à l'argot, cette phrase est syntaxiquement incorrecte pour créer toujours cet effet de réel et d'oralité présente. Nous retrouvons encore une énumération de mots et d'adjectifs afin d'exprimer l'enivrement du narrateur dans ses pensées qui sont suivi par des points d'exclamation «  quelles cuisses ! Messieurs ! Lourdes ! Amples ! Précises ! » qui donne une cadence et un rythme plus rapide tout à coup. Le narrateur s'emballe puis il continue avec une autre structure énumérative et accumulative :  « délicates, fragiles... » qui est dans le lexique de la beauté de la femme. Le thème de la pensée change, nous ne sommes plus sur la foule mais sur les femmes qu'il voit devant lui.  Lorsqu'il fini il s'adresse au lecteur comme pour appuyer ses dires avec « Je vous le dis ». On peut apercevoir un nouveau lexique qui apparaît celui du divin, du spirituel avec « les divines et profondes harmonies possibles ».

Dans le troisième paragraphe il recontextualise en nous rappelant où il se situe « dans ce cinéma », avec une énumération du plaisir et du bien-être « bon, doux et chaud ». Il y a un lexique très présent sur le spirituel et le religieux avec des mots comme : « orgue », « basilique » « pardon », ou encore « se convertir à l'indulgence ». Il fait de la femme ici deux comparaisons en relation avec le religieux « de volumineuses orgues tout à fait tendres comme dans une basilique » et « des orgues comme des cuisses » qui revoit au plaisir charnelle et au religieux, partie ironique du narrateur, car il est paradoxal de mélanger les deux. Puis il emploie le pronom « on » comme une unité, tous le monde plonge dans le « pardon tiède » qui est ici une métaphore du cinéma comme seul refuge. « Se convertir à l'indulgence » se rapporterai aussi au religieux avec l'idée de l'indulgence comme la remise des peines méritées par les péchés. Il y a dans ce troisième paragraphe une désacralisation du divin, du religieux, du spirituel.

Dans le paragraphe quatre, nous sommes plutôt sur la thématique du rêve avec ce mot qui est repris à mainte reprise, avec le champ lexical du rêve comme « mirage », « trouble », « rêve », « miracle ». La « lumière » revient et accompagne le rêve, il parle aussi d'une « grande place trouble » qui évoque l'imaginaire, le flou, et la ligne entre le rêve et la réalité. « Pour moi je l'avoue, les cochons », le terme « cochons » renvoi à l'érotisme, l'homme qui fantasme. Le langage qui n'était auparavant pas familier le devient avec le terme « nichons » qu'il emploi pour définir la poitrine d'une femme (en l’occurrence « blonde ») dont il parle avec beaucoup d'ironie « cru bon de venu rompre le silence » et « on en aurait pleuré avec elle »

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