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Commentaire "Quand je suis couché en mon lit" Charles d'Orléans

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Par   •  20 Octobre 2021  •  Commentaire de texte  •  3 250 Mots (13 Pages)  •  277 Vues

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Explication Linéaire de Problématique Littéraire :

« Quand je suis couché en mon lit » -Charles d’Orléans

Stéphane Thiéri voit en la lecture « La clé de bien des évasions » pareille à un billet vers

l’imaginaire. Alors, le poète de sa plume ou de ses yeux s’envole vers un ailleurs et construit son espace

d’expression loin de quelconque soumission.

Ainsi, Charles d’Orléans dans « Quand je suis couché en mon lit » s’évade de ce lieu, symbole

d’enfermement, préférant le doux monde de la lecture et de l’amour, loin d’une Angleterre où il est

prisonnier. Il nous invite à le suivre dans l’univers de la romance loin d’un sommeil impossible pour le

cœur exilé.

Il nous offre une ballade carrée : poème composé de trois strophes de huitains en octosyllabes

et d’un envol d’une demi-strophe. Chaque strophe se conclut par le même vers dénommé refrain. La

cohésion entre la métrique et la versification exprime l’harmonie alors que son cœur est en plein tumulte.

Dès lors la ballade se mue en rêve de la possibilité d’un apaisement retrouvé.

En effet, dès les premiers vers l’auteur fait du lit un espace synonyme d’inconnu où son corps

troublé s’exprime à travers un sommeil agité. Dès lors, il fait de la lecture un échappatoire, loin de cette

chambre et près d’un possible amour. Ainsi la ballade devient berceuse évoquant une merveilleuse

lecture. Notre lecture sera ainsi sensible à la transformation de cette balade en berceuse, où la

lecture, plaisante activité pour l’alité, devient un moyen de s’évader vers de plaisantes pensées.

Dans un premier mouvement, du v1 au v8 l’auteur définit son lit, espace tumultueux du

détachement du cœur et du corps. Puis, il nous transporte dans ses plaisantes lectures, parenthèses de

liesse, des v9 à 16. Ainsi, le lit est le siège de la lutte entre Sommeil et le poète des v 17 à 24. Enfin,

l’envol évoque cet amour, créateur du trouble du poète.

Ainsi débute l’étude de notre premier mouvement où l’auteur définit l’espace du lit, lieu

du tumulte et du dédoublement du soi.

A travers « Quand je suis couschié en mon lit, // Je ne puis en paix reposer » (v1-2) l’auteur fait

du lit un lieu oxymorique et tumultueux. Nous notons l’allitération en [i] qui est une voyelle antérieure

fermée dont la fermeture phonétique est pareille à celle de l’espace poétique à la « paix ». « Quand »

adverbe temporel débutant le poème met l’accent sur cet instant de repos. De plus, le verbe « couschier »

vient du latin collocare, composé de locare le lieu et du préfixe con exprimant l’adjonction. Il se place

ici dans ce lit qui le voyant comme un corps étranger le rejette de quelconque sommeil. Le lit vient du

grec leckos, éveil des pulsion et c’est à cause des mouvements du cœur, lieu des pulsations de vie, qu’il

ne peut dormir. L’antéposition de l’adverbe « en paix » témoigne de l’importance de celle-ci, absente

chez notre auteur, désormais sans repos. Ainsi en ces vers l’auteur métamorphose le locus amoenus du

lit en locus terribilis sans paix.

Puis à travers « Car toute la nuit mon cueur lit » l’auteur propose un vers léonin où une syllepse

entre la lecture et le lit évoque son trouble nocturne. « Nuit » rime avec « lit » faisant de la lecture une

activité nocturne à laquelle s’adonne notre poète. De plus, la césure après « « nuit fait de cet instant un

moment d’abandon au royaume des pages. Par ailleurs, grâce à la syllepse sur «lit », l’auteur allie la

lecture à la nuitée liant l’élément perturbateur et l’adjuvent. Le cœur, personnifié en un être pouvant lire,

désigne également un moteur de la perte ou de l’élévation. Il mène le lecteur à sa perte de sommeil mais

à l’élévation dans une forme de liesse par la lecture. Ce vers fait du cœur le moteur de la perte du

sommeil de l’auteur.

Dès lors, le livre libérateur est évoqué via « Au romant de Plaisant Penser ». Le roman porte en

son nom l’espoir d’un échappatoire via ses plaisantes pensées moyen pour l’auteur de s’évader. Le livre

est un « repeir » au sens médiéval, refuge du retour, du « regresus ». Le roman est au Moyen-Age, un

genre non considéré et léger, l’auteur s’offre donc à des plaisirs simples à la limite de la bienséance.

L’antéposition de l’adjectif « plaisant » souligne ce plaisir alors même que l’auteur exprime le trouble

causé par ce sommeil. Ainsi le livre délivre le poète par la plaisance de ses propos.

Le cœur devient le maître du poète qui le « prie de l’escouter ». Phonétiquement une diérèse est

nécessaire au sein du terme « prie » pour respecter l’octosyllabe, la prière se trouve alors mise en valeur.

Il prie comme un cri du cœur du vers. Le cœur et l’esprit du poète sont dissociés et ce dernier s’adresse

à lui tel à un dieu prié. A travers « escouter », l’auteur se joue d’une tension, le terme étant une

univerbation de l’expression

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