Commentaire Don Juan, Molière

Nous allons étudier la pièce Don Juan écrite par Molière qui est un grand dramaturge et comédien français du XVIIème siècle. Il est né en 1622 à Paris sous le nom de Jean-Baptiste Poquelin et est mort en 1673 à l’âge de 51 ans. Ses principales œuvres sont Tartuffe en 1664 ou encore Le bourgeois Gentilhomme en 1670. L’extrait acte I scène 2 tiré de Don Juan met en scène un personnage issue de la noblesse, séducteur et surtout libertin. Don Juan arrive et son entrée crée un effet dramatique mais aussi comique en confrontant le personnage à l’affiche et celui que Sganarelle, son valet nous a décrit. Une explication se déroule avec Sganarelle qui lui dit qu’il « trouve fort vilain d’aimer de tous côtés ». Don Juan réplique dans une longue tirade et lui expose ainsi sa façon de voir les choses de l’amour.

Dans quelles mesures cette tirade est-elle un éloge de l’inconstance ?

Dans un premier temps, nous allons expliquer comment Don Juan justifie son plaisir de séduire.

Dans un second temps, nous allons analyser comment il décrit ses conquêtes amoureuses.

Selon Dom Juan, l’inconstance est un mode de vie et que c’est dans sa nature d’être infidèle. Une grande énergie se dégage de la tirade. Tout d’abord on relève une ponctuation expressive et également une question rhétorique qui ouvre celle-ci : « Quoi tu veux qu’on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu’on renonce au monde pour lui, et qu’on n’ait plus d’yeux pour personne ? » (Vers 41-42-43). La tirade de Dom Juan est si riche et si énergique que le spectateur ne peut qu’être en admiration sur celui-ci. Pour commencer, on peut relever l’infidélité à l’état de nature grâce à l’antithèse au vers 46 « mort dès sa jeunesse » ou encore au vers 42 « qu’on renonce au monde ». Cela met en évidence que pour Dom Juan, la constance lui est néfaste et que c’est impossible pour lui de vivre de la sorte. Il aime plaire et dès qu’il en a l’occasion, il séduit « toutes les belles » (vers 49) qu’il peut rencontrer au cours de sa vie. De plus, il compare beaucoup la fidélité à une injustice envers les autres femmes comme nous le montre aux vers 57-58 « je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. ». Nous pouvons penser que pour Don Juan la séduction passe beaucoup par la vue grâce au champ lexical du regard : « et qu’on n’ait plus d’yeux pour personne ? » (Vers 43), « toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux ! » (Vers 46-47) ou encore les vers 57-58 cités précédemment. Le regard permet de voir la beauté extérieure des femmes, et selon Don Juan l’amour passe par ce regard. Pour Don Juan, l’amour n’est envisagé qu’au pluriel. On peut relever l’abondance de ceux-ci dans sa tirade « toutes les autres beautés » (Vers 46-47), « toutes les belles » (Vers 48-49), « les inclinations naissantes » (Vers 61-62) qui marque le désir mégalomane de Don Juan de séduire la totalité des femmes. Mais c’est également un éloge paradoxal. Malgré cette tirade très éloquente, on peut dire qu’il a un comportement moral immature. En effet, Don Juan est un personnage égoïste et orgueilleux. Il méprise les « ridicules » (Vers 48), infidèles et se croit au-dessus d’eux. Il se sent indispensables aux femmes et est très narcissique « toutes les belles

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