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Comment et pourquoi apprécier la banalité du quotidien ?

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Par   •  28 Mai 2017  •  Dissertation  •  1 463 Mots (6 Pages)  •  1 020 Vues

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Comment et pourquoi apprécier la banalité du quotidien ?

« Nous ne nous contentons pas de la vie que nous avons en nous, et en notre propre être : nous voulons vivre dans l’idée des autres, d’une vie imaginaire. » Cette description de l’homme par Blaise Pascal, auteur Des Pensées au 17ème siècle, montre toute la vanité qu’il prête au quotidien humain, ce dernier étant à son sens creux et inconsistant. Pour l’écrivain, la religion seule permettrait alors de s’élever de cette condition. L’évolution de la société a aujourd’hui rendue cette solution obsolète mais la question de l’appréhension de la vie de tous les jours est-elle toujours présente. Dans ce contexte, et pour s’extirper de la vision maussade de Pascal, comment et pourquoi apprécier la banalité du quotidien ? Afin d’apprécier les charmes du quotidien, nous pouvons tout d’abord adopter différentes attitudes pour ensuite jouir de cet ordinaire susceptible d’être riche d’enseignements.

Pour saisir la beauté du quotidien, il est bon de l’envisager sous d’autres angles qu’à l’accoutumé. Il suffit ainsi parfois de changer de regard pour déceler l’originalité ou la poésie de l’ordinaire. La description du changement de perception en fumant du hachish, décrite par Charles Baudelaire dans Les Paradis Artificiels en 1860, en témoigne parfaitement. Lorsque les effets arrivent, « les objets extérieurs se révèlent à vous sous des formes inconnues jusque-là ». Puis ce sont « les sons qui ont une couleur, les couleurs qui ont une musique ».  Loin de faire l’apologie des drogues, Baudelaire montre dans son ouvrage le lien entre leur usage et la création artistique, preuve qu’un changement de regard peut rendre l’ordinaire original. En poursuivant sur les sons, la chanteuse Dalida, avec son titre Histoire d’un amour, illustre elle aussi qu’un changement de point de vue peut tout changer. L’amour, sentiment ressenti de tous, pourrait presque en devenir banal. Cependant selon qu’il soit heureux ou triste, il ne laisse personne indifférent. La chanson est construite sur cette opposition et ainsi l’amour « apporte chaque jour tout le bien/tout le mal, avec l’heure où l’on s’enlace/celle où l’on se dit adieu, avec les soirées d’angoisse/et les matins merveilleux ». L’artiste choisit l’optimisme et sublime poétiquement ce sentiment universel, en le décrivant à travers ces rimes comme « le rêve que l’on rêve sans dormir, un grand arbre qui se dresse, plein de force et de tendresse, vers le jour qui va venir ».

De plus, changer d’attitude c’est aussi cesser de vivre de manière effrénée. Au contraire prendre le temps de nous questionner, d’écouter nos sens et les plaisirs qu’ils éprouvent, nous permet de goûter chaque moment de la vie. C’est là la voie de la philosophie zen, et plus particulièrement l’enseignement du Tao qui remonte à -604 av. J.C. Selon son père, le sage chinois Lao Tseu, la sagesse et par extension le bonheur se trouve lorsque l’on est en harmonie avec l’univers qui nous entoure. La méditation, la respiration ou encore la contemplation sont autant d’outils pour parvenir à se rendre disponible à l’émerveillement, à voir la beauté partout et en tout. S’ils peuvent paraître quelque peu abstrait pour certain, essayer une simple marche dans la nature peut également devenir un moment de spiritualité. En prêtant attention au moindre bruissement du vent dans les feuilles, ou en admirant un panorama depuis un sommet, en ne pensant à rien d’autre, permet de se sentir incroyablement et profondément vivant mais surtout heureux de l’être.

Enfin, mesurer la valeur des actes et des décors ordinaires amène à en apprécier pleinement l’importance. S’il est bien un acte du quotidien c’est la cuisine. Bien souvent jugé contraignant il est pourtant plus important qu’il n’en a l’air, comme l’explique Michel de Certeau dans L’invention du quotidien paru en 1990.  Cuisiner est un acte banal qui met en œuvre beaucoup de compétences si l’on prend le temps de l’analyse. Un plat suppose de « prévoir, organiser et se fournir ; préparer et servir ; débarrasser, ranger, conserver et nettoyer ». De plus il y a une notion d’apprentissage et de transmission d’un savoir-faire puisque chaque enfant qui voit ses parents cuisiner se dira un jour « ma mère me disait toujours d’ajouter une goutte de vinaigre aux côtes de porc grillées ». Et puisque que chacun a ses recettes, les donnes et en adapte, cette tâche considérée ingrate est en réalité un acte exceptionnel de création auquel tout invité devrait penser une fois le repas servi. Il n’est pas que les actes ordinaires qui soient considérés en dessous de leur valeur mais également les décors qui nous entourent. Pour exemple en France ces églises présentent dans chaque village. Nous n’y faisons plus attention aujourd’hui mais elles sont le reflet d’une époque certes révolue mais inhérente à notre histoire. Elles témoignent d’une période où la foi habitait toute la population, et étaient les seules lieux de rassemblement entre les gens. Observer attentivement ces édifices fait remonter en nous tout leur caractère sacré et leur importance symbolique.

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