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Comment concilier loi et liberté?

Dissertation : Comment concilier loi et liberté?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Janvier 2013  •  Dissertation  •  1 011 Mots (5 Pages)  •  1 155 Vues

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Pour Kant, la fin de l’être humain est de « penser par soi-même », comme l’indique la devise des Lumières selon lui : « Ose te servir de ton propre entendement ». Ce n’est donc plus à des autorités extérieures (religion, société, pouvoir politique, etc…) de définir à la place de l’être raisonnable (l’homme) ce qui est bien ou mal. C’est en lui-même, en sa propre conscience, que l’être humain doit chercher la réponse à ses interrogations d’ordre moral. Ce qui ne signifie pas pour autant faire ce que l’on veut quand on le veut. La morale s’exprime, selon Kant, en lois et en obligations et c’est pourquoi il convient de rechercher un fondement solide de la morale. Mais cela ne va pas sans poser problème : comment, en effet, concilier loi et liberté ? Etre autonome en effet, selon l’étymologie, n’est-ce pas s’imposer à soi-même ses propres règles ou lois ? D’où l’idée apparemment paradoxale d’un être libre qui s’impose à lui-même une morale.

Le fondement de la moralité : des sentiments à la voix de la raison

Analysant notre expérience de la moralité, Kant se demande ce qui en constitue l’essence et il la découvre dans l’idée de « bonne volonté ». Pour savoir si quelqu’un a commis une bonne ou une mauvaise action, l’essentiel n’est pas le but de l’action, mais plutôt l’intention ou le motif de l’agent qui a présidé à sa réalisation. Si l’acte est intéressé, s’il répond à un souci d’efficacité ou a pour but de satisfaire des besoins, on ne peut pas le qualifier de moral, car il est fondé sur des motifs égoïstes, variables au gré des circonstances. Un acte moral exige que la personne transcende ses tendances égoïstes et se demande non pas « Qu’est-ce que je veux ? », ou « Qu’est-ce qui me ferait plaisir ? » mais « Que dois-je faire ? Quel est mon devoir ? ». Chercher quel est son devoir manifeste une volonté morale, c’est-à-dire une « bonne volonté » (cf. l’admiration que nous éprouvons pour ceux qui sont capables de dépasser leurs motifs égoïstes pour accomplir leur devoir). C’est pourquoi une juste conception de la moralité doit séparer clairement le devoir moral de la recherche égoïste du bonheur. La seule intention qui soit purement morale est le souci d’accomplir son devoir. Donc, au contraire de Hume, Kant oppose nettement égoïsme et morale. Il reconnait certes aux êtres humains le droit d’être heureux. Mais lorsque nos actions comportent un enjeu moral, pour être certains de prendre la bonne décision c’est-à-dire la plus juste, nous devons faire temporairement abstraction de nos tendances égoïstes naturelles.

Le devoir est donc au fondement de l’éthique de Kant. Mais selon quels critères le reconnaître ? En effet, pour ce faire, nous ne pouvons pas nous fier à des instances extérieures (morale institutionnelle, religion, etc.). Il faut donc qu’il y ait dans la conscience une instance qui puisse servir de guide. Cela ne pourrait-il pas être les sentiments moraux, comme le suggère Hume ? Mais ces sentiments peuvent-ils constituer un fondement fiable, puisqu’ils sont inconstants, subjectifs et variables ? De plus, ne sont-ils pas capables de nous aliéner ? Or peut-on concevoir une morale véritable sans liberté ? Enfin les sentiments ne dépendent-ils pas de facteurs contingents,

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