Ces quatre textes répondent-ils aux attentes d'une scène d'exposition?

Alix                                                                         pour Lundi 8 Janvier 2018

Facques

2°5

DM : Question de Corpus N°3

Notes & Commentaires :

Au XVIIème et XVIIIème siècle, beaucoup d’auteurs ont composé leurs propres pièces de théâtre tels que Corneille, Racine, Marivaux mais aussi Beaumarchais. Leurs œuvres s’intitulent respectivement : Le Cid, Britannicus, L’île des esclaves et finalement Le Mariage de Figaro. Tous les quatre ont une scène d’exposition extrêmement bien écrite et pensée jusque dans les moindres détails afin de, en seulement une scène, essayer de délivrer le maximum d’informations, tels que les personnages, le cadre spatio-temporel, l’intrigue ainsi que la tonalité, aux spectateurs afin qu’ils comprennent le déroulement de la pièce. Mais ces quatre extraits de scène de théâtre répondent-ils aux attentes d’une scène d’exposition ?

Ici, dans les quatre extraits, à chaque fois sont présents sur scène seulement deux personnages. Chez Corneille et chez Racine l’un se confie à l’autre : Chimène ouvre son cœur à Elvire : « apprends-moi de nouveau quel espoir j’en doit prendre », mais c’est tout de même Elvire, à qui elle se confie, qui parle le plus ; tandis que chez Racine, c’est Agrippine qui se livre à Albine : « ou plutôt n’est-ce point que sa malignité punit sur eux l’appui que je leur ai prêté ». En se livrant à leurs gouvernantes ou confidentes de la sorte, on en apprend beaucoup sur le statut et les gestes des autres personnages : c’est de cette manière que le spectateur a été informé de nombreux détails pour la compréhension de l’histoire, car en plus de répondre à l’autre personnage sur scène, il tient au courant le public. De son côté, Marivaux introduit sa pièce avec un duo maître-esclave qui ne nous en apprend pas beaucoup sur le reste des personnages car on parle plutôt de leurs désaccords : « allons, hâtons-nous faisons seulement une demie-lieue sur la côte pour chercher notre chaloupe ». Finalement chez Beaumarchais, on tombe directement sur une discussion de couple, à première vue banale, entre Figaro et Suzanne, et là, une fois encore on en apprend beaucoup rien qu’en écoutant leur conversation : « c’est sur [ta femme], entends-tu, qu’il a jeté ses vues ». Ainsi, trois des quatre scènes étudiées nous permettent d’en savoir plus sur les autres personnages de la pièce.

La deuxième caractéristique essentielle d’une scène d’exposition est le cadre spatio-temporel. Ici, dans les quatre pièces, à chaque fois il nous est donné avec une didascalie avant le début. Chez Corneille : « la scène est à Séville » et les noms à consonance espagnols nous le confirme « Rodrigue, Sanche ou encore Gomès », « la scène est à Rome, dans une chambre du palais de Néron » dans Britannicus, le deuxième vers « faut-il que vous veniez attendre son réveil […] la mère de César veille seule à sa porte » nous précise que c’est le matin ; au réveil de Néron alias César, et que sa mère l’attend de pied ferme sur le seuil de sa porte. Chez Marivaux, la didascalie nous explique même le décor tel qu’il est sur scène : « la scène est dans l’île des Esclaves. Le théâtre représente une mer et des rochers d’un côté, et de l’autre quelques arbres et des maisons », d’autres détails, rejoignant la didascalie nous sont données lors de la conversation des deux hommes. Enfin, dans Le Mariage de Figaro, la didascalie ne nous informe que sur le décor sur scène : « le théâtre représente une chambre a demi démeublée ; un grand fauteuil de malade est au milieu […] », mais après des recherches la scène se passe en Espagne, celle-là précisément à Séville, mais l’unité de lieu n’est pas respectée durant la totalité de la pièce. Cette conversation prend lieu « le matin des noces », c’est le seul détail que nous avons sur le moment de la discussion.

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