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Zola, Nana : Comment le texte dénonce-t-il les violences faites aux prostituées ainsi que la brutalité des rapports sociaux ?

Commentaire de texte : Zola, Nana : Comment le texte dénonce-t-il les violences faites aux prostituées ainsi que la brutalité des rapports sociaux ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Février 2023  •  Commentaire de texte  •  1 542 Mots (7 Pages)  •  3 894 Vues

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 Nana commentaire

Comment le texte dénonce-t-il les violences faites aux prostituées ?

Comment le texte dénonce-t-il la brutalité des rapports sociaux ? 

Introduction :

Les exclus de la société deviennent au XIX s., avec la naissance du réalisme puis du naturalisme, de véritables héros de roman. Publié en 1880, Nana est un roman d’E. Zola dont l’héroïne éponyme est une prostituée. Dans notre extrait, elle échappe de justesse à une rafle policière grâce à l’intervention de Prullière, qui se révèle finalement un vulgaire opportuniste. Comment ce passage dénonce-t-il la violence des rapports sociaux ? Nous verrons que l’auteur mêle  esthétique réaliste et registre dramatique  pour raconter cet  épisode, puis nous montrerons qu’il fait du personnage de Nana l’archétype de la victime des violences sociales. 

A) Par le récit d’une scène d’action réaliste

1. Un cadre réaliste

2. Des personnages ancrés dans leur milieu social

3. une narration efficace qui repose sur une double fuite

Enfin, la narration particulièrement efficace fait naître une forte tension dramatique : le drame est préparé, puis raconté dans toute sa violence, et le suspense est maintenu grâce à un coup de théâtre final. En effet, l'action centrale du texte est une rafle policière à laquelle échappe Nana. La menace de cet événement plane sur le personnage dès le début du texte, car Nana redoute et anticipe le drame : « elle se voyait toujours bousculée... ». L'utilisation d'un imparfait itératif (de répétition) renforcé par l'adverbe de temps « toujours » indique que cette vision hante Nana depuis longtemps. Au paragraphe suivant, l'adverbe « justement » vient confirmer les craintes du personnage. La brutalité de l'événement est soulignée par la locution « tout à coup » et par la présence du champ lexical de la violence : « cohue ; coups ; cris ; tomba ; brutale agression» La tension est renforcée par l'adoption d'un point de vue externe, objectif, qui renforce le réalisme du texte : « des jupes fuyaient, se déchiraient ». La métonymie, désignant les femmes poursuivies par leur jupes, contribue à renforcer l'impression de chaos, et à déshumaniser les prostituées traquées par la police. L'apparition de Prullière est perçue d'abord comme providentielle : il vient sauver Nana, comme le montre ce tour présentatif: « c'était Prullière qui venait de la reconnaître. » Mais le soulagement est de courte durée puisque, par un retournement de situation, Prullière tente d'abuser de la faiblesse de Nana. Ainsi la menace est partout, et Nana qui vient d'échapper à la police doit ensuite échapper à un homme sans scrupule : « Et il l'abandonna ». La phrase courte produit un effet saisissant. L'angoisse se maintient jusqu'à la fin du texte car Nana, livrée à la solitude, n'est nulle part en sécurité.

B) A travers le personnage de Nana

1. le point de vue de Nana: le lecteur est invité à se mettre à sa place

Cet extrait met en avant le point de vue de Nana et invite ainsi le lecteur à se mettre à sa place. En effet, malgré la narration à la troisième personne, le lecteur comprend que le récit est centré sur Nana et ses idées. Le personnage se trouve alors dans une situation délicate et avertit le lecteur de son ressenti : «prise de frayeurs croissantes» (l.1), elle apparaît comme vulnérable. De plus, l’hyperbole «sans que personne au monde ne la défendit» (l.2) et la réplique de Pruillière : «Tire-toi d’affaire toute seule.» (l.29) témoignent de son isolement et accentuent la tonalité pathétique. Nous pouvons également remarquer l’affection de Nana pour Fontan dévoilée ligne 25 «Elle aimait trop Fontan pour le trahir avec un ami.». Le personnage fait part de ses sentiments au cours de l’extrait ce qui la rend accessible à la compassion et suscite l’intérêt du lecteur. Les champs lexicaux de la violence et de la peur se mêlent pour témoigner du désarroi de la jeune femme persécutée, apeurée («frayeurs» l.1, «tremblé» l.1, «vengeance» l.2, «supprimer» l.2, «trou noir» l.3, «enterrait» l.3, «tremblement» l.7, «bousculée» l.7, «traînée» l.7, «jetée» l.7, «angoisse» l.8, «honte» l.8, «abandonna» l.30, «épouvante» l.30, «épouvante» l.30, «pâlissant» l.31). Enfin, Le personnage de Pruillière est introduit comme très incisif : «Monte chez moi.» l.19. Cette réplique à l’impératif montre ce personnage comme détestable aux yeux du lecteur qui prend alors le parti de Nana. Cet effet est accentué par l’adjectif péjoratif «grossier» (l.22).

2. Un personnage marginalisé et vulnérable

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