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Caractérisation du roman de Madame De Clèves

Compte rendu : Caractérisation du roman de Madame De Clèves. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Octobre 2020  •  Compte rendu  •  1 139 Mots (5 Pages)  •  334 Vues

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1. La « fabrique » du roman : les caractéristiques majeures de notre roman.

1) un roman « classique » :

► dans le sens du « classicisme », formalisé par Boileau en 1674 dans son Art poétique

► principe d’unité : une année, choisie pour son rôle charnière : 1559 ; un espace géographique clairement défini vs voyages d’un bout à l’autre du monde dans les romans précédents ; une action claire et unique = une femme mariée résiste à la passion amoureuse, point !

► principe de bienséance et de vraisemblance :

- la bienséance : d’abord une valeur morale = ce qu’il est bon de faire ou ne pas faire pour ne pas choquer la morale

ex. Madame de Clèves répond à Nemours à la fin qu’elle ne souhaite pas le fréquenter au nom de la bienséance p. 185

+ un principe esthétique : ce qui convient à tel ou tel personnage, ce qui revient souvent au même : on n’attendrait pas de Madame de Clèves qu’elle cède si vite à Nemours après lui avoir tant résisté, surtout maintenant que son mari est mort à cause de leur passion !

- la vraisemblance = principe de logique interne = là, ce qu’il s’agit de ne pas choquer, c’est la raison, la logique ; ce qui est vraisemblable c’est ce qui est crédible sans avoir besoin d’être prouvé ; mais cela n’a rien à voir avec la réalité des choses : un personnage de roman, bien que fictif, peut être vraisemblable alors qu’un personnage réel peut avoir commis un acte invraisemblable ; surtout : les actions des personnages peuvent être crédibles sans qu’on croie à leur existence

Cf le débat sur l’aveu de Mme de Clèves à son mari : est-il vraisemblable qu’elle avoue alors qu’elle n’a encore rien à se reprocher ? Et est-il crédible que ce soit entendu par Nemours lui-même ? Cf p 202-203

2) une nouvelle formule de roman : le roman d’analyse

Emprunts au « roman », le roman précieux dominant jusque-là mais à bout de souffle à cause de ses invraisemblances

Emprunts à la littérature historique en vogue (la nouvelle) ou plus lointaine (les anecdotes, les historiettes, les mémoires...)

- les récits enchâssés

- le langage amoureux et plus largement le langage précieux qui vise à éthérer les réalités en n’étant pas trop concret

- la conversation

- la brièveté (comme la nouvelle)

- l’ancrage historique : des personnages ayant réellement existé

- la documentation historique précise (dates, événements, vie quotidienne…)

- l’explication de l’action des grands de ce monde par l’analyse de leurs motivations (comme dans les Mémoires)

- le pessimisme : les actes des personnages sont souvent rapportés à des motivations (jalousie, vengeance, intérêt matériel...) bassement humaines (comme dans les anecdotes) faisant apparaître la faiblesse de l’âme humaine (influence chrétienne également)

- la galanterie (= intrigue amoureuse)         MAIS → sous un angle politique pour ce qui est des

                                                                                     intrigues à la cour

= une nouvelle formule de roman mélangeant tous ces emprunts pour transformer l’histoire de cour (jusque-là limité à l’anecdote galante) en un genre de l’investigation morale (= orientée vers l’analyse par l’introspection) :

- ex. contrairement aux romans précieux, les conversations qui suivent les récits enchâssés sont beaucoup plus courtes et ne font pas la lumière sur les choses, elles ne résolvent rien,  ne permettent pas de tirer une leçon utile et nette

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