Candide, un conte philosophique ?

PAUL-JEAN Isadora

2nde 1

« Candide », un conte philosophique ?

(dissertation)

Sujet : Selon vous, le conte philosophique Candide de Voltaire (1759) vise-t-il seulement à distraire et à amuser le lecteur ?

Dans un siècle où la littérature d'idée connait un succès croissant, Voltaire trouve dans le conte un moyen efficace de diffusion pour ses opinions . C'est dans ce contexte, en 1759 qu'il écrira « Candide ou l'optimisme », un conte philosophique. Mais de quoi s'agit-il exactement ? Ce terme désigne un récit court et merveilleux du 18ème qui, au delà de son aspect distrayant, donne matière à réflexion. En effet, la philosophie, du grec « sophia » est un système de pensée qui vise à atteindre la sagesse, à apprendre à raisonner, à vaincre ses préjugés et à se défaire de ses certitudes .En quoi « Candide » de Voltaire est-il un conte philosophique, c'est à dire à la fois divertissant et instructif ? Pour répondre à cette question, nous allons d'abord examiner les moyens dont use Voltaire pour distraire son lecteur. Puis, dans un second temps, nous montrerons que cet ouvrage a une visée philosophique.

Avant d'aborder la question de l'aspect philosophique dans « Candide », il est d'abord important de mentionner qu'il s'agit tout d’abord d'un conte, dont il possède toutes les caractéristiques . Ainsi, les personnages appartiennent pour la plupart à la noblesse comme le baron et la baronne de Thunder-ten-tronck ou encore la Vieille, princesse au destin tragique, pour n'en citer que quelques-uns. Ils sont relativement simples à cerner puisque binaires pour la grande majorité d'entre eux . On retrouve également dans ce conte des éléments du merveilleux. Ainsi assiste-t-on à plusieurs résurrections comme celle du frère de Cunégonde, tué par Candide au chapitre 15 et qui malgré tout refait son apparition vers la fin de l'oeuvre. Dans sa quête de l'amusement, Voltaire ne recule donc pas devant quelques invraisemblances pour nous livrer un récit drôle et distrayant.

Voltaire utilise également les ficelles du romanesque et rend la narration complexe et captivante : on suit l'intrigue amoureuse entre le personnage principal et Cunégonde, intrigue qui s'inscrit dans un cadre spatio-temporel exotique variant au gré des aventures de nos protagonistes . Les pays visités semblent d'ailleurs, pour certains, tout droit sortis de contes de fée comme l'Eldorado, une contrée idéale, riche et prospère et dont les habitants vivent tous heureux et en paix . Le lecteur voyage donc dans le dépaysement le plus complet au rythme des nombreux rebondissements de l'histoire .

Enfin, Voltaire amuse le lecteur par le biais de la narration . Pour ce faire il adopte un ton plaisant et humoristique teinté d'une ironie quasi-omniprésente qu'on qualifiera d'ailleurs d'« ironie voltairienne » . En voici un exemple tiré du chapitre premier, lorsque l'on apprend que Pangloss, le précepteur du jeune baron de Thunder-ten-tronck, son cousin Candide et sa sœur Cunégonde, enseigne la « métaphysico-théologo-cosmolonigologie ». Cette discipline n'existe évidemment pas . Il s'agit d'un mot-valise inventé par l'auteur dans le but de tourner Pangloss en ridicule et le décrédibiliser aux yeux du lecteur ; procédé renforcé par des sonorités rappelant le qualificatif « nigaud », au milieu du mot. L'auteur est ici en connivence

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