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Lettre XCVII, Les Liaisons dangereuses, Pierre Choderlos de Laclos

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Par   •  16 Février 2015  •  1 888 Mots (8 Pages)  •  6 912 Vues

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Lettre XCVII, Les Liaisons dangereuses, Pierre Choderlos de Laclos

Introduction

La naïve Cécile de Volanges a grandi au couvent dans l'innocence et l'ignorance. Sa mère veut la marier au comte de Gercourt. La marquise de Merteuil, une libertine souhaitant se venger de Gercourt, imagine un stratagème : elle veut déshonorer sa fiancée. Grâce à la marquise, Cécile fait la connaissance du jeune Danceny, professeur de musique, dont elle tombe amoureuse. Pour arriver à ses fins, Merteuil demande à Valmont de séduire Cécile. La jeune fille, innocente et naïve, tout juste sortie du couvent afin de se marier, sera l'outil de vengeance de la Marquise. En effet, Valmont, après avoir réussi à convaincre la jeune fille de lui donner sa clef de chambre, la rejoint durant la nuit et la déshonore.

Cécile, perdue et désemparée, écrit à sa très chère amie la Marquise de Merteuil, qu'elle tient pour confidente (la lettre XCVII que nous étudierons ici). Cette lettre se situe dans la troisième partie du roman où l’on observe les triomphes manipulateurs des libertins.

On aura ici, les sentiments de Cécile livrés tels quels sur le papier, mais Valmont se ventera également de son "exploit" en détaillant la situation à la Marquise. Ainsi, nous étudierons tout d'abord le personnage de la jeune naïve comme stéréotype, puis les vices libertins inavoués et cachés. Enfin nous verrons que cette lettre révèle une morale ambiguë qui souligne le caractère du roman.

I. Cécile ou le stéréotype de la jeune naïve

1. Cécile perdue

Cécile est perdue dans un monde inconnu qu'elle découvre : "s’il est toujours aussi difficile que ça de se défendre, il faut y être bien accoutumée" (elle l’avait également précisé à Sophie dans la lettre 23 "le monde n'est pas aussi amusant que nous l'imaginions"). Sa lettre débute par une lamentation "ah! Mon Dieu madame je suis affligée" qui résonne comme une longue plainte. On observe ainsi le champ lexical du malheur tout au long de sa lettre : "affligée", "malheureuse", "peines", "embarras", "désespoir", "chagrin", "souffrirai", "honte", "désole", "pleuré", "malade" ... On peut également observé plusieurs répétions qui insiste sur le désespoir de Cécile : le terme "malheur" et ses dérivés apparaissent pas moins de cinq fois, "trouble" deux fois, "peine" et "pleurer" trois fois, "affliger" quatre fois. Cécile déclare ses peines sans retenue elle se livre entièrement à la femme manipulatrice qu'elle tient pour confidente et amie.

2. La jeune naïve et influençable

Cécile est piégée par Valmont, elle le déclare au début de sa lettre, celui-ci feintant une correspondance plus aisée avec Danceny, parvient à obtenir la clé de chambre de la jeune fille : "il a voulu avoir la clé de ma chambre", "je ne prévoyais pas le malheur qui en arriverait". Le piège se referme sur Cécile lorsqu'elle veut crier pour se défendre car comment expliquer que Valmont aie en sa possession la clé ? : "Il a bien su me dire que s'il venait quelqu'un, il saurait bien rejeter toute la faute sur moi". Sa faiblesse et son inexpérience la rendent très influençable. Rien ne l'empêchait vraiment de se défendre et seule une parole du Vicomte suffit à la dissuader. De plus elle a une confiance aveugle envers la Marquise "vous êtes la seule à qui je puisse, à qui j'ose me confier", "vous avez tant de bonté pour moi".

3. La confidence d'une enfant

Notre jeune naïve marque son abandon total auprès de la Marquise de Merteuil. En effet on peut observer de nombreuses injonctions : "écrivez-moi", "dites-moi", "ne lui parlez pas" ... On est ici au paroxysme de la tension ressentie par la jeune fille. Ces emplois de l'impératif rendent la demande de Cécile très pressante, elle est complètement perdue et supplie qu'on l'aide. Ce style d'écriture très "gauche" souligne l'oisiveté de Cécile qui n'est encore qu'une enfant que Valmont à arracher à son monde innocent (qualifié par Valmont de "petit radotage" (lettre CXV), et contre lequel Mme de Merteuil la mettra en garde (lettre CV)). Les termes utilisés nous le prouvent : "grondez-moi", "punition". Ainsi que la ponctuation : on peut compter pas moins de douze points d'exclamation, six d'interrogation et dix de suspension. À l'apologie de son malheur, Cécile demande conseil à la femme qui l'a en fait trahie "je vous prie", "je vous en supplie". Elle est au plus mal et se sent comme coupable de son malheur.

II. Des "vices" libertins cachés et inavoués

1. Le trouble de Cécile

Cécile est troublée et honteuse on le constate par l'emploi du champ lexical du trouble et de la honte : "tremble", "j'étais comme si je l'aimais", "faiblesse", "tout en feu", "honte". À travers cette correspondance on imagine parfaitement la jeune fille écrivant cette lettre, pleurant, paniquée et affolée. Cécile est retenue par la morale, par son éduction au couvent. (On pourrait alors citer en ce sens Julie ou La nouvelle Héloïse où Rousseau prêche les bonnes mœurs, la vertu ainsi que l'éducation). Cependant son trouble n'est pas dû au fait que Valmont l'ai séduite mais plutôt parce qu'elle "ne s'est pas défendue comme elle aurait pu". Elle se fait des reproches, en fait elle se sent coupable de sa situation : "ce que je me reproche le plus". C'est grâce au personnage de Cécile que les envies prennent l’avantage sur la volonté.

2. Caractère érotique de la lettre

Lorsque Cécile décrit la nuit passée avec Valmont, on peut clairement souligner le caractère érotique de ce moment : "embraser", "baiser". La lettre de Cécile à la Marquise amplifie se caractère par l'attente de détails. Le lecteur est impatient

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